Un couple a été mis en examen pour avoir commandité l'assassinat non abouti d'un syndicaliste CGT. Le projet a pris fin après le démantèlement d'une officine criminelle.
Selon des sources proches du dossier, citées par Sud Ouest, une cheffe d'entreprise et son mari ont été mis en examen à Paris et écroués pour avoir commandité, auprès d'une officine criminelle récemment démantelée, l'assassinat non abouti d'un syndicaliste de la CGT considéré comme "gênant". Murielle B. M. et Gérard M., résidant dans l'Ain, ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la commission de meurtres en bande organisée" par un juge d'instruction parisien de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) chargé de la grande criminalité, puis écroués, a indiqué l'une des sources, confirment RTL et Le Parisien.
Un syndicaliste "gênant"
Selon l'autre source, la cour d'appel de Paris a confirmé le 21 mai la détention de Gérard M., qui la contestait, tandis que la femme s'est désistée de son appel. Le couple est soupçonné d’avoir commandité l’assassinat d’Hassan T., un militant CGT considéré comme un « syndicaliste gênant » par la cheffe d’entreprise et dont il fallait « se débarrasser », selon les auditions de deux suspects.
Une officine criminelle démantelée
Organisé début 2020, le projet n'a pas abouti. Il aurait été suspendu lors de l'arrestation en juillet à Créteil de deux hommes. Les deux individus, militaires de la DGSE, ont été suspectés d'être sur le point d'assassiner une coach en entreprise.
L'arrestation a aidé à mettre fin à l'officine criminelle de grande envergure. Les principaux responsables, placés en examen, sont connus dans la franc-maçonnerie. Ils sont suspectés d'être mêlé au projet visant le syndicaliste "gênant" dans l'Ain.
"75 000 €" pour Hassan T.
Frédéric V. est l'homme de l'officine par lequel passé les missions. Il a évoqué lors de son interrogatoire avoir établit un contact amical avec le couple à qui il a proposé un "audit de sûreté". Au fil du temps, Murielle B. et son mari auraient évoqué des "soucis" avec "l'émergence d'un syndicaliste affilié à la CGT".
Monsieur V. aurait parlé des activités de Daniel B. et du rôle qu'il pourrait jouer dans la mission de "neutraliser" Hassan T. Daniel B. est, lui, suspecté d'être le chef de projet criminel de l'officine.
La mission confiée aux deux hommes s'élevait à 75 000€. Pour réaliser à bien le projet, des repérages ont été faits par les deux militaires. Frédéric V. certifie qu'il a demandé à Daniel. B d'arrêter la mission, suite aux interpellations dans le dossier de la coach. Celui-ci affirme avoir "tout fait pour que ça ne se fasse pas".