MICHELIN CLERMONT : la CGT à l'offensive
SOURCE : France Bleu
N'en déplaise à France bleu qui intitule son article :
La CGT ne joue pas les trouble fête (quelle fête quand Michelin annonce des centaines de suppression d'emploi) mais joue son rôle de syndicat défenseur des intérêts des travailleurs!
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Une centaine de manifestants étaient rassemblés devant le nouvel accueil du siège de Michelin, place des Carmes à Clermont-Ferrand © Radio France - Benjamin DUCORNAIT
D'abord réuni place du 1er Mai, le cortège s'est rendu place des Carmes, devant le siège mondial de Michelin, bien accueilli par des dizaines de CRS venus protéger l'entrée du bâtiment. À l'appel de la CGT Michelin et de la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC CGT), une centaine de manifestants ont répondu présents.
Avant même l'arrivée des manifestants, les CRS étaient en position devant le siège du fabricant de pneus. © Radio France - Benjamin DUCORNAIT

Inauguration annulée
Le secrétaire fédéral de la FNIC, Éric Sellini, regrette cet accueil accusant la direction de Michelin : "ils veulent nous faire passer pour des casseurs et des irresponsables alors que les irresponsables ce sont eux". Pas de coupé de ruban comme c'était prévu pour Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand et président de la métropole, et Florent Menegaux, président du groupe Michelin.
La métropole et le géant du pneumatique devaient présenter en grande pompe le nouvel accueil du siège et le réaménagement de la place. Inauguration "reportée" en catastrophe suite au communiqué de presse de la CGT appelant à cette manifestation.
L'argent public ne doit pas servir aux intérêts privés.
Les manifestants dénoncent des suppressions de postesprévues jusqu'en 2025 malgré de nombreuses aides de l'État. Emmanuel Lépine, secrétaire général de la FNIC CGT France, ne comprend pas que d'un côté des emplois soient supprimés alors qu'un tout nouveau siège est inauguré.
"L'argent public ne doit pas servir aux intérêts privés" note Emmanuel Lépine. "Les investissements doivent permettre le développement de l'emploi industriel en France et non pas à délocaliser des machines à l'étranger."

Toute l'industrie française concernée
Du côté des salariés Michelin, on ne cache pas son exaspération. Ahmed Bouazaoui est agent de production Michelin, il dénonce des baisses de salaires : "plus on en fait, moins on est payé". C'est la colère des salariés Michelin qui s'est exprimé ce mercredi place des Carmes, mais plus généralement de toute une filière : l'industrie chimique.
Éric Sellini appelle à "une convergence des luttes". "Aujourd'hui, les suppressions d'emplois, il n'y en a malheureusement pas que chez Michelin, toute l'industrie est concernée." Il déplore la disparition de l'industrie en France. "On est en train de privatiser tous nos services publics, de mettre en place une société où il y aura d'un côté une grosse majorité de laissés pour compte et une petite minorité qui continuera à se gaver sur notre dos."

Une centaine de protestataires, c'est moins que ce qui était attendu. Insuffisant pour Éric Sellini qui appelle les salariés à _"_se déconfiner" en se mobilisant. "C'est un début, mais maintenant on va travailler tout l'été pour que la rentrée soit la plus chaude possible et que d'autres rassemblements soient organisés !"