AEROPORT de PARIS : répression anti-syndicale : la mobilisation continue cependant !
un nouveau rassemblement est prévu ce
samedi à 09H00 à Roissy, au terminal 2E
SOURCE :Le Point
Des responsables des syndicats CFE-CGC, CGT et Unsa du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, ont été interpellés vendredi matin à Orly, pendant une manifestation de salariés en grève, avant d'être relâchés en début d'après-midi, a-t-on appris auprès des syndicats.
Le trafic aérien était normal vendredi dans les deux aéroports, hormis quelques vols retardés à Roissy, d'après la direction d'ADP.
Les grévistes réclament le retrait d'un plan d'adaptation des contrats de travail (PACT), qui prévoit une baisse ou une suppression de primes. En cas de refus, les salariés risquent un licenciement.
Après l'échec de négociations cette semaine, les trois syndicats représentatifs du groupe - CFE-CGC, CGT et Unsa - avaient maintenu des préavis de grève couvrant vendredi et samedi pour réclamer le retrait de ce PACT. La direction juge ce plan nécessaire pour réaliser des économies alors que la pandémie de Covid-19 a plombé l'activité du groupe.
En fin de matinée, Véronique Pigueron, présidente de la CFE-CGC d'ADP, avait annoncé par téléphone à l'AFPqu'elle avait été "interpellée par la police, avec la responsable CGT à Orly, Isabelle Bigand". Puis conduites "au poste de police", avait-elle signalé plus tard par texto. Relâchées vers 14H00, elles sont "convoquées le 23 août en audition libre au commissariat", a précisé Mme Pigueron.
Laurent Garssine, secrétaire général de l'Unsa d'ADP, avait lui aussi annoncé par téléphone à l'AFP son interpellation par la police "avec deux responsables de la délégation CGT". "On faisait un sit-in sur la route", avait-il raconté.
Également relâché en début d'après-midi avec les deux autres syndicalistes, M. Garssine s'est insurgé contre "la violence" de leur arrestation comme "meneurs" d'une manifestation "sur la voie publique, hors circuit déclaré". Selon lui, Mmes Pigueron et Bigand ont été visées en tant qu'organisatrices de la manifestation.
Ces interpellations ont fait réagir sur Twitter les responsables nationaux de la CFE-CGC et de l'Unsa. "Incroyable !", a tweeté le premier, François Hommeril, en accusant la direction de "faire interpeller" des syndicalistes. "Intolérable !", a protesté le second, Laurent Escure, en demandant "au gouvernement d'intervenir pour que les libertés syndicales soient respectées".
À Roissy, d'après des images de vidéo amateur, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser des manifestants qui déambulaient sur les voies routières d'accès à l'aéroport.
Dans l'après-midi, sans la CFE-CGC, une réunion pour "revenir sur les incidents" a rassemblé CGT, Unsa et direction, a indiqué cette dernière. "Chacun a appelé à la responsabilité pour trouver au plus vite une issue au mouvement social", a déclaré la direction, en espérant que la prochaine réunion de négociation, lundi matin, puisse "être conclusive sur la base des propositions de toutes les parties".
Une réunion à laquelle participera cette fois la CFE-CGC qui "attend de la direction qu'elle prenne ses responsabilités" car "les salariés sont très mécontents", a insisté Rachid Eddaidj, secrétaire général de ce syndicat de l'encadrement chez ADP. "Les salariés sont en colère", a renchéri Frédéric Lecocq, délégué syndical CGT. "Depuis le début, ils sont prêts à faire un effort, mais un effort mesuré", a-t-il expliqué.
"La direction souhaite une sortie de crise", veut "apaiser", mais c'est elle qui a "enclenché un bras de fer", a relevé M. Garssine.
Auparavant, un rassemblement est prévu samedi à 09H00 à Roissy, au terminal 2E. Et la CGT a déjà déposé un nouveau préavis pour vendredi prochain.