SOIGNANTS à BOUT : la priorité absolue c'est l'hôpital public ! Macron STOP à la casse !

Publié le par FSC

C'est la politique que le pouvoir macronien inflige à l'hôpital publique que les médias système veule cacher.

En imputant aux personnels soignants à bout, à ceux qui ne sont pas vaccinés la responsabilité de la quatrième vague de la pandémie!

 

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SOURCE : PCF Pierre Bénite

 

 

Alors que la pandémie continue de déferler sur le pays, les services des urgences, victimes d’un sous-effectif inédit, tirent la sonnette d’alarme. Des fermetures de services temporaires et des ruptures d’égalité ont lieu partout.

Du jamais-vu. Au moment où la quatrième vague du Covid s’abat sur le pays, chaque jour, un service d’urgences lance un SOS de détresse.

Que ce soit à Sarlat, à Saint-Nazaire, à Martigues ou encore à Falaise, de mémoire de médecins et d’infirmiers, le manque d’effectifs n’a jamais été aussi grave, entraînant jusqu’à des fermetures temporaires de jour comme de nuit.

Plus d’un an après le Ségur de la santé, la fuite des personnels s’est accélérée dans l’hôpital public et son attractivité reste au point mort.

Alors que le contrôle du Passe sanitaire dans les établissements de santé coûterait 60 millions d’euros par mois selon la Fédération hospitalière de France (FHF), les soignants exhortent plutôt le ministre de la Santé de mettre des moyens afin d’assurer la continuité de l’offre de soins. Une nécessité avant que les dernières bonnes volontés ne se décident à mettre les voiles.

Sarlat.  Un été sur le fil du rasoir

En Dordogne, on frôle la catastrophe. Faute d’urgentistes disponibles, le service du centre hospitalier Jean-Leclaire de Sarlat pourrait fermer deux jours en août.

Si le préfet exige le maintien de l’ouverture, c’est que, sur le territoire réputé pour ses châteaux cathares, la population est multipliée par six en période estivale. « On a touché le fond. C’est la pire situation en vingt ans », assure Dominique Lasserre, élu CGT au CHSCT de la structure, qui compte 530 agents.

Un CHSCT extraordinaire s’est d’ailleurs tenu pour organiser le travail en mode dégradé une partie du mois prochain.

« Le jour, il n’y aura que des infirmières en coordination avec le 15, explique-t-il. Nous avons rappelé les conduites à tenir comme le fait que les paramédicaux ne peuvent pas réaliser de prescriptions médicales. Ces situations de surchauffe sont aussi propices aux tensions avec les familles… »

Dans ce petit hôpital qui a déjà perdu sa réanimation et une partie de sa chirurgie, une fermeture des urgences, même temporaire, fait craindre le pire. La direction a pourtant le feu vert de l’agence régionale de santé (ARS) pour recruter des praticiens. Mais les intérimaires ne se bousculent pas, malgré les rémunérations plutôt alléchantes. « Ils n’ont pas intérêt à avoir un poste fixe, déplore Dominique Lasserre. Ils peuvent être payés 1 500 € la garde. Ça peut monter à 3 000 € et bien plus encore en juillet et en août ! »

Saint-Nazaire.  La précarité en accusation

Le 22 juillet, la direction de l’hôpital de Loire-Atlantique annonçait sur France Bleu que les urgences étaient saturées avec 230 passages par jour. Dans le viseur : le manque de lits d’aval d’hospitalisation et une activité touristique en hausse en juillet. Mais pas seulement. Alors que de nombreux soignants postulaient jusqu’ici à Saint-Nazaire, la tendance s’est inversée. « On a des difficultés de recrutements que l’on ne connaissait pas avant le Covid, constate Fabien Paris, infirmier dans le service et membre du Collectif Inter-Urgences.

Les conditions de travail sont merdiques. Les 183 euros du Ségur de la santé n’ont pas suffi. Certains préfèrent travailler ailleurs pour 300 euros de moins en ayant la garantie de ne pas être rappelés sur leurs jours de repos. »

Comme partout, la précarisation des infirmiers et aides-soignants a aussi fait son œuvre : « Nous sommes passés de six ans d’expérience avant d’être titularisés pour les CDD à trois ans, mais c’est encore trop long ! Ce temps n’incite pas à intégrer la fonction publique. Nous avons aujourd’hui épuisé les stocks des gens sur le marché. Nous devons recruter en sortie d’écoles », rappelle-t-il.

D’autant que la campagne vaccinale contre le coronavirus mobilise un nombre conséquent de personnels. « Un ancien collègue est payé 3 000 euros en centre de vaccination avec des horaires moins contraignants. Il faut rappeler qu’un infirmier est payé 1 800 euros en début de carrière aux urgences. »

Le syndicaliste craint que l’obligation vaccinale des soignants ne parachève ce sous-effectif. « Des agents ne veulent pas du tout se vacciner et sont même prêts à quitter leur travail », souffle-t-il.

Falaise.  Déshabiller Pierre pour habiller Paul

Michèle (1), médecin urgentiste, a dû déserter ses deux services. À la tête des soins critiques et de l’unité d’hospitalisation de courte durée du centre hospitalier de Falaise, elle a prêté main-forte deux semaines aux urgences faute de bras suffisants.

Une première en quinze ans. « Au début, je devais rester un mois complet, mais, finalement, j’ai pu poser deux semaines de congés du 1er au 15 août. En tant qu’urgentiste, on a l’habitude de s’adapter, mais, là, je n’avais jamais connu ça ! Fin juin, début juillet, on faisait le planning du jour pour le lendemain. »

Du 20 au 21 juillet, les urgences ont même été fermées la nuit. Six patients ont été aiguillés ailleurs. Dans la petite commune fortifiée du Calvados, à 40 kilomètres de Caen, 4,2 postes d’urgentistes sont pourvus sur 9, soit à peine la moitié des besoins.

Les interrogations se font jour :

« Pourquoi les remplaçants habituels ne veulent-ils plus venir ? Les soignants ont-ils été trop dégoûtés par la pandémie ? Y a-t-il toujours des problèmes budgétaires ? Il y a aussi une crise de sens », pointe-t-elle.

En attendant, l’auto-remplacement bat son plein en interne. Pendant son passage aux urgences, Michèle n’a pu compter que sur la volonté de cardiologues pour maintenir quelques lits de son service de soins critiques ouverts. En temps normal, le quotidien est déjà compliqué. « On ne peut passer que douze à treize minutes par patient, glisse la praticienne. Nous aurions besoin d’un deuxième médecin. Si le recrutement n’arrive pas, je chercherai un autre poste. Je suis en situation de demi-départ. »

Martigues.  Alerte rouge déclenchée au Smur

L’angoisse est palpable. La touristique Côte bleue risque bientôt de se retrouver dans une situation sanitaire très délicate. Alors que la deuxième ligne du Smur de Martigues (Bouches-du-Rhône) n’a plus de médecin depuis plus d’un an, c’est la première qu'il devrait à son tour s’arrêter dix jours en août, également faute de praticiens. Christophe (1), infirmier dans ce service qui connaît 120 à 140 passages par jour, n’en revient pas.

« En huit ans, je n’ai jamais vu ça. S’il n’y a pas de Smur, ça veut dire qu’il n’y a pas non plus de renfort pour les urgences. Nous sommes deux fois moins en équivalent temps plein que d’habitude. Onze infirmiers sont en arrêt maladie dans ce service. Certains ont fait énormément d’heures supplémentaires et atteignent la limite. Depuis la grève des urgences en 2019, nous n’avons eu aucune vraie création de postes ni lits supplémentaires. »

Si l’inquiétude se renforce de jour en jour, c’est que le nombre de patients atteints du Covid commence à monter crescendo.

« Nous avons cinq cas par jour depuis deux semaines. Une personne est en réanimation et quatre sont hospitalisées. Les hôpitaux de Marignane sont à vingt-cinq minutes, celui d’Arles à une heure. Si le cas est grave, les délais de transport vont être rallongés. Nous avons aussi des cas de noyade l’été. »

Même s’il se voyait toute sa carrière à Martigues, Christophe fait son deuil comme certains de ses collègues.

« On est tous au taquet du taquet. On ne peut pas donner plus. La crise sanitaire n’a rien changé alors que c’était le meilleur moment pour tout remettre à plat. J’envisage de partir pour avoir une autre qualité de vie. »

(1) Les prénoms ont été changés.

 

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