La casse d'EDF mise en échec ... pour le moment !
Un succès incontestable de la mobilisation syndicale de la CGT en particulier.
Mais l'oligarchie, la macronie ET l'Union européenne n'ont pas l'intention de renoncer à livrer l'énergie aux appétits financiers et aux actionnaires.
DONC VIGILANCE et préparation à la résistance et à la contre-offensive !
________________
Ce 28 juillet 2021, le gouvernement français a annoncé que le projet Hercule, rebaptisé « Grand EDF », qui prévoyait la scission d’EDF en deux ou trois entités, pour permettre une réforme de l’Arenh, était reporté jusqu’à la prochaine mandature présidentielle. Sur fond d’opposition avec les syndicats, le gouvernement n’est pas parvenu à s’entendre avec la Commission Européenne. Ce 29 juillet 2021, EDF a présenté ses derniers résultats financiers, avec d’importants bénéfices pour le premier semestre 2021.
Le projet de scission d’EDF en plusieurs entités repoussé après la prochaine présidentielle
Hercule, chapitre final ? Après des mois de négociation, le gouvernement vient de signer l’arrêt du projet de réorganisation d’EDF en deux ou trois entités, pour au moins un an. Ce 28 juillet 2021, le gouvernement a annoncé que, faute d’un accord avec la Commission Européenne, ce projet (baptisé d’abord « Hercule », puis renommé « Grand EDF ») ne pourrait aboutir avant la fin de la mandature présidentielle d’Emmanuel Macron. Son éventuelle mise en place est donc reportée au-delà de la prochaine élection présidentielle de 2022.
« Il n’est pas envisageable d’avoir un projet de loi au Parlement dans l’immédiat », a reconnu une source gouvernementale auprès de l’Agence France Presse. Ce projet était combattu par l’ensemble des syndicats du groupe EDF, qui craignaient un véritable démantèlement de l’énergéticien public, ainsi que par la majorité de l’opposition parlementaire, de La France Insoumise aux Républicains, en passant par le Parti Socialiste et le Parti Communiste.
C’est pour nous une belle et grande victoire à mettre à l’actif du rapport de force des travailleurs avec la CGT, qui n’a jamais attendu une quelconque annonce. Nous resterons pour autant vigilants, car les discussions entre le gouvernement et la Commission européenne vont se poursuivre », a commenté Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale Mines Energie CGT.
Désaccord avec la Commission Européenne et les syndicats
Pour renforcer la rentabilité d’EDF, le gouvernement souhaitait rénover le mécanisme de l’Arenh, cette électricité d’origine nucléaire vendue par EDF à un tarif régulé aux autres fournisseurs d’énergie. Mais la Commission Européenne a conditionné cette rénovation à une scission d’EDF en deux ou trois entités.
Le but était de séparer les activités stratégiques et régulées (nucléaire, transport d’électricité) dans un groupe 100% public (EDF « Bleu”) des activités ouvertes à la concurrence (énergies renouvelables, distribution d’électricité), dans un groupe partiellement privatisé (EDF « Vert »). La gestion des barrages hydro-électriques devait basculer vers une quasi-régie, baptisée EDF “Azur”.
Le gouvernement s’est retrouvé dans une situation intenable, en martelant sa volonté de maintenir un groupe intégré, mais pris entre la Commission Européenne, qui souhaitait une franche séparation entre les différentes branches (notamment pour éviter que les subventions de l’Etat ne viennent soutenir des activités concurrentielles) et les syndicats, qui refusaient totalement la privatisation partielle d’EDF “Vert”, craignant à la fois pour le statut des agents et pour l’intégrité du groupe.
« Il y a eu des progrès, mais il n’y a pas d’accord global. (…) On est toujours convaincus de la nécessité de faire cette réforme », a déclaré une source gouvernementale. « EDF est un monopole national, verticalement intégré, qui a formidablement réussi grâce au nucléaire. Il cumule tous les facteurs pour déplaire à la sensibilité moyenne de la Commission européenne, anti-contrôle par l’État, et anti-nucléaire », a commenté l’économiste Élie Cohen pour nos collègues de La Croix.
Ce 29 juillet 2021, dans la foulée de cette annonce, EDF a présenté ses résultats pour le premier semestre 2021, en nette hausse, avec un bénéfice net de 4,172 milliards d’euros contre une perte de 701 millions sur la même période en 2020.