Les conducteurs de trains allemands appelés à une grève massive

Publié le par FSC

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Ce sont Les Echos (propriété de lVMH) qui le disent :

 

La Deutsche Bahn sera touchée cette semaine par sa première grève depuis décembre 2018, lors de laquelle l'activité avait été stoppée... pour quatre heures. Les conducteurs de trains allemands ont appelé mardi à une grève nationale de plusieurs jours afin de peser dans les négociations salariales avec leur direction.

Le syndicat GDL des conducteurs de la DB,l'exploitant ferroviaire public allemand, a annoncé une « première action » sur les trains de fret dès mardi, avant une action syndicale globale, sur tout le réseau, de mercredi à vendredi.

Les perturbations s'annoncent massives : l'opérateur ferroviaire ne pourra offrir que 25 % de sa capacité dans les trains longue distance (ICE) à partir de mercredi, a-t-il indiqué. « La Deutsche Bahn ne peut garantir que tous les voyageurs arriveront à leur destination comme ils le souhaitent », a reconnu le groupe par euphémisme. Pour s'adapter, la DB va proposer des plans de circulation alternatifs, comme sur l'axe reliant Hambourg et Francfort.

Troisième coup dur pour la Deutsche Bahn

Un troisième coup dur en peu de temps pour l'entreprise publique allemande, après le Covid, qui a engendréune chute de trafic de 42 % l'an dernier et des pertes totales de 5,7 milliards d'euros, puis les inondations de juillet dernier. Ces intempéries sans précédent, qui ont surtout touché les deux Länder de la Rhénanie, ont emporté en quelques jours 600 km de voies ferrées, 50 ponts, 40 postes d'aiguillage et endommagé des dizaines de gares. Au total, leur coût est estimé à 1,3 milliard d'euros par la DB, avec une reconstruction qui sera très longue.

La mobilisation de cette semaine réside dans l'échec des négociations salarialessur la prochaine convention collective, notamment sur les augmentations de salaires. La Deutsche Bahn a proposé une hausse de 1,5 % à partir de janvier 2022, puis 1,7 % à partir de mars 2023. Offre jugée « beaucoup trop faible » par le syndicat, qui demande une augmentation de 1,4 % dès 2021 ainsi qu'une « prime corona », sous forme de bonus de 600 euros, puis 1,8 % d'augmentation en 2022. Des positions très éloignées.

« Les cheminots en ont assez que les dirigeants s'emplissent les poches de millions et que les petits cheminots soient bernés », affirme Claus Weselsky, le président du syndicat GDL. Cette grève est une « une escalade inutile faite sur le dos des clients du rail », a déploré pour sa part la Deutsche Bahn dans un communiqué. Tout en appelant les syndicats à revenir à la table des négociations. « Nous avons besoin de solidarité, surtout maintenant », a déclaré le ministre des Transports, Andreas Scheuer, rappelant que la crise sanitaire avait « fortement touché » l'entreprise.

Le mouvement social des conducteurs devrait également toucher les trains de marchandises, une activité importante du groupe, à travers sa filiale DB Cargo. Ces perturbations s'ajouteront aux problèmes de livraisons et de logistique déjà existants, qui plombent depuis plusieurs semaines l'industrie allemande.

Le dernier conflit social majeur s'était déroulé entre 2014 et 2015. Pendant environ neuf mois, le syndicat GDL avait organisé neuf grèves de plusieurs jours chacune, pour demander une réforme des règles de représentation. En mai 2015, une grève de six jours était ainsi devenue la plus longue de l'histoire de l'entreprise. 

par  D. F. (avec Afp)


     
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