Mémoire d’une résistante communiste : Madeleine Riffaud est l’invitée des Matins d’été

Publié le par FSC

Madeleine RIFFAUD sur France Culture ces jours ci :

Ancienne résistante et poétesse, Madeleine Riffaud nous raconte les grands épisodes de sa vie.

Madeleine Riffaud, compagnie St Just
Madeleine Riffaud, compagnie St Just

Entrée en Résistance à 17 ans, Madeleine Riffaud a connu les réseaux patriotiques, la torture sous la Gestapo, Charles de Gaulle et Jean Moulin. À la libération de Paris le 25 août 1944, elle côtoie Paul Eluard qui publiera ses poèmes écrits en prison et Pablo Picasso, qui dessinera son portrait avec ses "yeux de folle". 

Une jeunesse guidée par la liberté, que Jean-David Morvan met en récit sous la forme d’une bande dessinée, illustrée par Dominique Bertrail . La rose dégoupillée (Air Libre - Dupuis), premier tome d'une série sur la vie de Madeleine Riffaud, est le résultat d’heures de témoignage d’une longue vie qui se poursuivra au Vietnam aux côtés de Hô Chi Minh mais aussi en Algérie pour dénoncer les tortures. 

Survivante envers et contre tout

Fille d'instituteurs dans la Somme, Madeleine Riffaud a été confrontée jeune à la souffrance et à la mort. En mai 1940, alors que sa famille fuit l'offensive allemande, elle survit à un raid aérien. Ce n'est pas la seule fois qu'elle s'en sortira :  

Un réalisateur s'est amusé à faire un film qui s'appelle "Les 7 vies de Madeleine Riffaud" parce que les chats ont sept vies. Il a été frappé par le fait que je suis tout le temps survivante.

Pour Madeleine Riffaud, c'est un soir de novembre 1940 qu'elle décide de s'engager. Harcelée par des soldats allemands à la gare d'Amiens, elle décide de lutter contre l'occupant nazi : 

C’était la période où on disait aux soldats allemands : "Entrez en France sans bavure, vous embrassez les enfants, vous leur donnez des bonbons, soyez cool." Mais que font des soldats face à des jeunes filles de 15 ans, en petite robe, mignonnes ? Il y en a un qui m’a soulevé ma robe, un autre qui a voulu m’embrasser. Alors j’ai eu peur, j'ai crié. Un officier allemand est arrivé pour les calmer et il a réglé l’affaire de la plus mauvaise manière qui soit : il m’a flanqué un grand coup de pied au cul qui m’a envoyée valser à trois mètres. Je suis tombée les bras en croix, le nez par terre comme Gavroche. Encore couchée, je me suis dit : "Je suis encore bien petite mais je vais faire de la Résistance parce que vous êtes des salauds, je vous aurai."

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