Au revoir Michel...

Publié le par FSC

L'hommage - souvenir d'Antoine Manessis

"Chaque Français possède une carte du parti communiste en poche. C’est la carte vitale qui donne la plus grande dignité à tous". Michel Etiévent.

 

Michel Etiévent est allé rejoindre Ambroise CROIZAT

Michel Etiévent historien, écrivain, poète, syndicaliste et journaliste il n’a cessé de soutenir la cause ouvrière. Et la cause d'un ministre qui dû nourrir la famille dès l’âge de treize ans, qui devint communiste en 1920, député en 1936. Membre du Groupe ouvrier et paysan constitué en remplacement du groupe parlementaire communiste dissous par le gouvernement Daladier et rassemblant les députés communistes. Il est arrêté dans la nuit du 7 au 8 octobre 1939, déchu de son mandat le 20 février 1940 et condamné le 3 avril 1940 par le 3e tribunal militaire de Paris à 5 ans de prison. Ayant transité par 14 prisons, il finit par être transféré en mars 1941 au bagne de Maison Carrée dans la banlieue d'Alger. Il fut libéré en 1943. Il sera ministre du travail de 1945 à 1947. Il fut le bâtisseur de la Sécurité sociale, non pas le ministre du travail mais, comme l'a dit Marcel Paul, le "ministre des travailleurs." Il meurt d'un cancer en 1951 et  un million de personnes  l’accompagnent  au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé. Dans son dernier discours à l'assemblée nationale Croizat disait: "Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la Sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès…"

Michel Etiévent est venu un soir à Grenoble. Nous l'avions invité pour parler de Croizat et de la Sécu. Cela se passait au campus universitaire dans une salle de cours. Combien étions-nous...une trentaine ? Moins, peut-être plus? Je ne sais plus.

Mais je me souviens de l'homme chaleureux, patient, drôle, percutant, bienveillant qui captura l'attention de toutes et tous en nous parlant d'Ambroise Croizat, de son oeuvre, du combat social et politique que fut cette immense conquête.

Qui nous parla aussi des casseurs de cette oeuvre, de ceux qui depuis des décennies tentent de démolir cette clef de voûte du "modèle" social issu du combat anti-fasciste de la Résistance et du rapport des forces issus de Stalingrad et de la victoire contre les nazis.

La nuit était bien avancée lorsque nous sommes sortis de la salle. Emus et motivés par Michel Etiévent, ses propos, ses idées mais aussi le coeur qu'il mettait à nous expliquer cette histoire. Chacun rentrait chez lui, s'enfonçant dans l'ombre...

Au revoir Michel.

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