AUGMENTEZ le SMIC !

Publié le par FSC

Face à l'explosion des prix, notamment de l'"énergie mais aussi de l'alimentation le pouvoir macronien campe toujours sur son refus d'augmenter les salaires.

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SOURCE : L'Humanité

Le gouvernement confronté à l’indispensable hausse du Smic

L’exécutif doit se prononcer, ce mercredi, sur le montant de la revalorisation du salaire minimum dans un contexte de flambée des prix. Le groupe d’experts sur lequel s’appuie le gouvernement continue à prôner l’austérité, malgré la reprise.

Coup de pouce ou pas ? Si le gouvernement doit trancher, ce mercredi, entre les aspirations salariales des travailleurs les moins bien payés et les recommandations du groupe d’experts sur le Smic qui préconise à nouveau l’austérité pour les salariés, il compte baser sa décision sur les chiffres définitifs de l’inflation constatés en novembre. Après les hausses automatiques du 1er janvier et celle d’octobre liée à l’inflation, la revalorisation du salaire minimum qui devrait intervenir début 2022 pourrait, à en croire Élisabeth Borne, excéder les 0,6 % d’augmentation automatique du 1er janvier si la hausse des prix se confirme. Mais, pour le très libéral groupe d’experts auquel se fie habituellement l’exécutif, un coup de pouce aux bas salaires obérerait la reprise de l’emploi.

« À leur façon, ces experts mettent le doigt sur la désindustrialisation de la France. Mais, comme tous les néolibéraux, leur proposition est de s’adapter à la mondialisation libérale et au moins-disant social et fiscal pour y remédier »,estime Christophe Ramaux, économiste à Paris-I et membre des Économistes atterrés.« Pour empêcher l’augmentation du Smic, ces dernières années, le gouvernement a développé la prime d’activité. Mais, pour un salarié, ce n’est pas du tout pareil. L’augmentation du salaire, quelque part, c’est une revalorisation de la reconnaissance de son utilité sociale. Et le Covid a bien montré l’importance des travailleurs comme les livreurs ou les caissières, bien souvent payés au Smic »,ajoute l’économiste.

Pour un salaire minimum à 2 000 euros brut

Pointant le caractère rituel des recommandations du groupe d’experts sur le Smic depuis 2008, la CGT a fustigé, lundi, à l’occasion d’une conférence de presse, les orientations de ce collectif d’économistes.« Qu’on soit en période de pandémie ou non, de reprise économique ou non, ce groupe d’experts se comporte comme un jukebox rayé »,a taclé Benjamin Amar, animateur du collectif salaires à la confédération CGT, précisant que son syndicat avait boycotté les auditions annuelles organisées par ces experts. Soulignant l’austérité qui s’impose aux salariés du privé comme aux agents du public, à la suite du refus du gouvernement de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, le syndicat a rappelé sa proposition de porter à 2 000 euros brut le salaire minimum. Une revendication que la CGT compte porter à l’occasion de la réunion, ce mercredi, de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle.« Une étudede la Drees(Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques –NDLR) montrait déjà qu’en 2019, les Français estimaient à 1 760 euros net le salaire nécessaire pour vivre, c’est même au-dessous de nos revendications ! »insiste Benjamin Amar, qui estime que de telles augmentations contribueraient positivement à la croissance et feraient rentrer« 6 milliards d’euros dans les caisses de retraite ».

Mais, même lorsque le Smic augmente, de nombreux travailleurs au bas des grilles salariales conventionnelles sont laissés en souffrance. Documents à l’appui, la CGT estime qu’à titre d’exemple, dans l’agroalimentaire, en l’absence d’indexation des minima conventionnels sur l’évolution du salaire minimum, 35 branches professionnelles sur 44 disposent de grilles dont les plus bas échelons démarrent au-dessous du Smic.« Quand on demande aux patrons de négocier, ils refusent ! »dénonce Maryse Treton, secrétaire CGT de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf). Au total, le ministère du Travail estimait de son côté, mi-octobre, que 45 branches octroyaient des salaires inférieurs au Smic, précisant que la revalorisation du 1er octobre était à l’origine de ce phénomène pour 25 d’entre elles. Une inertie patronale qui pousse la Confédération à revendiquer une indexation des minima de branche sur l’augmentation du Smic.

Effet pervers de ce rehaussement a minima des plus bas salaires, le tassement des grilles salariales lèse aussi les travailleurs des échelons plus élevés. Pour la CGT, c’est bien une augmentation générale des salaires qui s’avère nécessaire. Plus fondamentalement, pour sortir de cette logique d’appauvrissement des salariés, c’est tout un système économique qu’il faudrait revoir, insiste Christophe Ramaux :« On ne peut pas remettre en cause l’austérité salariale, sans remettre en question la finance libéralisée et le libre-échange »,rappelle l’économiste.

par  Loan Nguyen ,
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