MACRON : A bout de souffle

Publié le par FSC

Voir clair dans les enjeux globaux et internationaux pour mener efficacement le combat syndical et ne pas se laisser embourber dans l'idéologie des classes domainantes, leurs droits-de-lhommisme prétexte à toutes les interventions guerrières et à leur nouvelle guerre froide!

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REPRIS du site de danielle BLEITRACH et de l'article de COMAGUER

Comaguer nous adresse ce très pertinent article sur l’épuisement de Macron, qui est aussi celui de la classe dirigeante, et que l’on transforme en “déclin de la France”, comme si le sort de cette dernière était nécessairement confondu avec le leur… On change le personnel faute de changer de politique…
C’est d’ailleurs l’analyse que nous faisions quand nous prévoyions la tentative d’une partie du patronat de lui substituer en décembre un autre sauveur. Alternative, qui serait, elle au moins, en capacité d’imposer les “réformes”. L’actuel hôte de l’Elysée, à bout de souffle, ne parait pas en état d’affronter le mouvement social que ces réformes susciteront, en particulier celle concernant les retraites. Mais l’enjeu n’est pas que français, il est européen dans son rapport à un monde en pleine mutation.
L’alliance atlantique n’est pas loin et sa méfiance de Macron, qui, comme le souligne Comaguer dit tout et son contraire sur l’OTAN (1). Le Pen, Zemmour sont des leurres et la candidate de droite est donc repartie à l’assaut, mais pour lui créer le terrain, il faut continuer premièrement à donner un statut d’opposant à Zemmour, tout en le disqualifiant à droite; deuxièmement empêcher que la gauche adopte un véritable rassemblement de résistance à la politique du capital. Nous en sommes à des années lumières avec des verts et la social démocratie la plus bête du monde et la concurrence est rude.
C’est pourquoi d’ailleurs voir le problème de la gauche dans sa “division” et pas dans la réalité de sa collaboration avec le capital est une erreur fondamentale. Oui Macron est à bout de souffle, mais il faut comprendre les tentatives patronales pour lui trouver un successeur plus efficace. Efficace en matière de “réforme” et d’atlantisme, dans le cadre d’une UE totalement vassalisée, avec le nouveau chancelier social démocrate. Macron, “le toujours pas candidat mais follement amoureux de la France et des Français” selon sa dernière opération de com. Mais pourquoi cette déclaration amoureuse parait d’abord destinée à ses bailleurs de fond pour les convaincre qu’ils ont besoin de lui en se déplaçant légèrement vers une “goche” qui aurait la fibre de gauche et les actes pour la finance ? (note de Danielle Bleitrach histoire et société)

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Comaguer

Voir le Président de la République se féliciter du résultat d’un référendum où le taux de participation a été de 44% en baisse de 41% sur le taux du référendum organisé précédemment sur le même sujet est révélateur de son état d’extrême fébrilité et de surmenage. L’ONU ne pourra que refuser les résultats de ce référendum.

Parler de l’OTAN comme une organisation en « état de mort cérébrale » et dans le même temps être toujours le premier à en défendre les débordements impérialistes, aller à Tel Aviv pour se faire l’avocat des positions israéliennes anti-iraniennes les plus folles et les plus guerrières, reproduire à quelques jours de la présidence tournante de l’Union Européenne le même discours ambitieux et inopérant tenu à la Sorbonne en 2017 en s’aveuglant soi-même sur l’état de dépendance accru de la France par rapport à l’Allemagne qui domine économiquement et financièrement l’Union autant, de témoignages d’une incohérence profonde et d’un désarroi qu’une agitation permanente ne peut plus masquer.

Quoi qu’il dise aujourd’hui la magie du verbe n’opérera plus. Elle ne fera pas oublier Benalla, les gilets jaunes éborgnés, la justice sans moyens, les soldats français morts pour rien au Sahel, les chômeurs affamés, le copinage effronté avec les émirs corrupteurs, les pires régurgitations coloniales car faire voter par le parlement français la création d’une nouvelle monnaie l’ECO pour des pays africains souverains est un signe  de profond mépris colonial pour les peuples de ces pays.

Avec un tel bilan qui pourrait être alourdi indéfiniment sur quantité de dossiers car nous n’avons pas encore bien mesuré toutes les conséquences sociales à moyen et long terme de la multitude de textes adoptés à la va-vite par un parlement majoritairement inexpérimenté et domestiqué, tout individu raisonnable ne se représenterait pas à la magistrature suprême.

Mais il va le faire.

Ça ne doit pas être un cauchemar. Le personnage est à bout de souffle, son « parti » est épuisé, le nouveau gouvernement allemand s’est précipité à Paris pour lui rappeler ses règles du jeu, l’oncle Biden ne le prend pas au sérieux et sachant son goût prononcé pour les prestations télévisées lui laisse le rôle d’agitateur occidental médiatique tout en lui infligeant des camouflets historiques quand il s’agit d’affaires sérieuses.

La dernière séquence – sublime – du film de Jean-Luc Godard A BOUT DE SOUFFLE met en scène un jeune voyou incarné par Jean -Paul Belmondo. Poursuivi par la police qui vient de le repérer il tente de lui échapper et s’enfuit en courant dans la rue. Claque un coup de feu. Touché dans le dos Belmondo titube mais sa course ivre continue pendant plusieurs secondes, déhanché, déséquilibré il va  finir par s’écrouler.  

Nous en sommes là. Comme les Kanaks, gardons notre calme. L’Histoire reste ouverte.

 

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(1) note de Danielle Bleitrach,

je suis d’accord avec l’analyse de Franck Marsal sur ce blog, que je rappelle ici : Je crois que l’Ukraine, ni la Russie ne sont pas l’enjeu principal de cette terrible menace d’une nouvelle guerre en Europe. Je crois que le véritable enjeu, c’est le maintien de l’Europe occidentale dans la zone d’influence américaine.

La Grande Bretagne est sortie de l’UE, l’Allemagne y a construit patiemment son influence déterminante : industrielle, monétaire. Si l’Allemagne continue à se développer, et si elle obtient :

1. le soutien durable de la France et ses capacités d’industrie militaire et nucléaire,

2. l’accès négocié aux ressources naturelles de la Russie

3. La capacité à commercer avec la Chine en développant les routes de la soie, hors d’atteinte des porte-avions américains, le monde multipolaire est achevé, les USA deviennent une puissance régionale parmi d’autres et devront faire face à leurs contradictions internes. C’est inacceptable pour les USA.

 

Dès lors, la guerre en Ukraine présente de nombreux avantages, notamment : bloquer le développement des liens commerciaux entre l’Europe, la Russie et la Chine et priver l’Europe de l’accès aux matières premières russes, rendre l’Europe dépendante des USA tant sur le plan énergétique que militaire (car pour l’instant, l’Europe, ni la France ni l’Allemagne ne dispose d’une défense pleinement autonome des USA).

Si l’Europe est contrainte de refuser le gaz russe et si les routes commerciales sont coupées, le monde redevient centré sur l’Atlantique et le Pacifique, deux océans encore dominés par les USA. Sans énergie bon marché, l’industrie européenne ne pourra concurrencer les USA, qui conserveront leur prééminence mondiale. Avec le temps, sans guerre, la relation UE – Russie se normalisera nécessairement.

Plus les américains mettront le feu entre l’UE et la Russie, plus il sera facile aux politiciens pro-américain en Europe (il y en a pléthore) de s’opposer à l’émancipation de l’Europe vis-à-vis des USA et à la stabilisation de sa relation avec la Russie. Nous reviendrons au bon vieux temps de la guerre froide. L’Europe restera dépendante des USA et la Russie n’aura plus d’autre débouché que la Chine, Chine qui se trouvera elle-même très isolée … et plus fragile face aux attaques commerciales et médiatiques des USA.

 

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