Ce matin mon scooter n’a pas voulu démarrer.
Le froid ? Non, plus d’essence. Il me reste dix balles… pas de clopes cette semaine.
En poussant mon bolide jusqu’à la station essence, je prends conscience que le niveau de mon salaire me prend davantage la tête que la situation sanitaire.
Pendant que je fais le plein, la radio de la station crie les dernières informations : entre deux statistiques savamment dramatisées, les promesses d’un président en campagne, le carnet de chèques grand ouvert pour les puissants et le verbe assassin pour les petits… quant aux outsiders, pas si différents, ils cultivent la surenchère.
Ils restent sourds aux cris d'alerte qui se multiplient partout dans le pays.
Rien pour les salaires, rien pour sauver nos emplois… rien pour répondre à l’urgence sociale qui s’exprime.
Hier, pourtant, l’école est descendue dans la rue pour briser ce silence… 75 % de grévistes après, le ministre s’est mis à table et a entrouvert la porte.
L’appel unitaire à la mobilisation du 27 janvier peut être cette occasion de relier tous ces points de colères et d’espoirs pour que les exigences qu’ils portent deviennent incontournables… pour que la parole des travailleurs ne soit plus tue ou traitée avec mépris et que gouvernement et patronat y apportent des réponses.
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