Le site de la SAM a encore un avenir estime le leader de la CGT Philippe Martinez

Publié le par FSC

 

SOURCE : France Bleu

Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT, exhorte les candidats à la présidentielle à se mobiliser pour la SAM, la fonderie aveyronnaise qui a encore un avenir selon lui. Soutien de la première heure pour les 330 salariés licenciés, Philippe Martinez était l'invité de France Bleu Occitanie ce lundi 3 janvier 2022. 

Bonjour Philippe Martinez. Vous êtes encore venu très récemment, la semaine dernière, soutenir les 330 salariés de cette célèbre fonderie (licenciés le 31 décembre, ndlr) qui a pourtant fermé à la fin de l'année, qui occupent toujours leur usine. Qu'est-ce-que vous essayez d'obtenir ?

Philippe MARTINEZ

La première chose c'est de soutenir leur combat exemplaire. Et la deuxième chose, c'est de matérialiser, parce que c'est un bon exemple, les discours du gouvernement qui parle de réindustrialiser la France, de relocaliser. On a un outil formidable avec la SAM à Viviez pour mettre en concordance ces paroles et ces actes.

Renault, qui était l'unique client de cette usine, a proposé des postes aux salariés ailleurs en France. Cette solution elle n'est pas recevable selon vous ?

Philippe MARTINEZ

Si les salariés s'en vont, ça veut dire que l'usine ne tournera plus. Or quand on a un outil comme l'usine de la SAM à Viviez, on le garde. C'est l'avenir de plusieurs dizaines de familles qui est en jeu. Est-il bien et acceptable de proposer à des salariés de Decazeville d'aller travailler à Douai ou au Havre ? Je pense que cette version de Renault est inacceptable.

"Quand on a un outil comme l'usine de la SAM à Viviez, on le garde. C'est l'avenir de plusieurs dizaines de familles qui est en jeu."

Les salariés se battent pour obtenir des primes supra-légales de Renault. Vous avez parlé du gouvernement, donc allons-y. Bruno Lemaire et Agnès Pannier-Runacher répètent qu'il mettent la pression sur Renault, vous n'y croyez pas ?

Philippe MARTINEZ

En tous cas la pression n'est pas très forte parce que pour l'instant, Renault refuse de reconnaitre ses responsabilités. Renault était client unique, il s'était engagé à donner du travail jusqu'à fin mars, et il vient de partir. De plus, il faut se battre pour trouver un potentiel repreneur. Le repreneur et la justice, ça n'a rien à avoir. Le tribunal de commerce a refusé le repreneur qui s'est présenté, il faut en trouver un autre

Un autre repreneur pour que ces 330 salariés aient un emploi ? Comment la pression peut se formaliser selon vous ?

L'État est premier actionnaire chez Renault, il peut imposer à Renault de réparer l'injustice dont sont victimes les salariés de la SAM. Que le chargé de mission nommé fasse son travail et trouve un repreneur pour cette usine qui n'est pas destinée à ne travailler que pour l'automobile. C'est un outil précieux qu'il faut préserver. Je m'interroge sur la volonté de ce monsieur réindustrialisation de maintenir une activité sur le bassin de Decazeville.

Les salariés occupent leur usine depuis 40 jours. Ils y ont passé Noël et le Nouvel An. Vous incitez à durcir leurs actions ?

Philippe MARTINEZ

C'est eux qui décident de leurs actions en assemblée générale, il y en a encore une ce matin. Moi je les ai rencontrés mercredi dernier, ils sont déterminés. Parce que face à l'injustice, il n'y a que la mobilisation et la solidarité, et elle existe dans ce bassin et bien au-delà, qui peuvent faire plier et Renault et le gouvernement pour une reprise d'activité.

"Ceux qui sont en place doivent actionner tous les leviers pour que personne ne soit laissé sur le carreau et que cette activité reprenne."

Ghislaine Gistau (secrétaire CGT à la SAM, ndlr) que vous connaissez bien, dit qu'elle veut être une épine dans la chaussure des candidats à la présidentielle. Il faut que les candidats viennent voir les salariés de la SAM selon vous ?

Philippe MARTINEZ

Il faut que les candidats, ceux qui prétendent faire l'avenir de la France pour les années à venir, soient concrets dans leurs actes et se mobilisent aussi pour que cette entreprise poursuive son activité. C'est le message qu'a voulu délivrer Ghislaine. 

Parmi les candidats déclarés, y en a-t'il un capable de relever, de sauver l'industrie française ?

Philippe MARTINEZ

Je n'en sais rien personnellement parce que tout le monde en parle. Ce que je vois, c'est qu'aujourd'hui les salariés (de la SAM, ndlr) ne peuvent pas attendre le mois d'avril. Il y a des possibilités et ceux qui sont en place doivent actionner tous les leviers pour que personne ne soit laissé sur le carreau et que cette activité reprenne.

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