Val de Marne : répression anti-CGT maquillée

Publié le par FSC

Si elle a reçu ce jeudi de nombreux soutiens, la menace de licenciement pèse toujours sur cette psychologue. La direction lui reproche une «atteinte à la vie privée sur personnes vulnérables», en l’occurrence des personnes polyhandicapées, ayant nourri une série de portraits publiés dans un livre. Pour ses défenseurs, elle paye plutôt sa participation à une grève, en octobre.

Thiais (Val-de-Marne), jeudi 20 janvier 2022. La menace d'un licenciement pèse toujours sur cette déléguée syndicale centrale CGT, très soutenue lors d'un rassemblement en sa faveur. LP/Gérald Moruzzi
Thiais (Val-de-Marne), jeudi 20 janvier 2022. La menace d'un licenciement pèse toujours sur cette déléguée syndicale centrale CGT, très soutenue lors d'un rassemblement en sa faveur. LP/Gérald Moruzzi

Les drapeaux et les slogans sont de nouveau de sortie, ce jeudi matin, devant les grilles de l’Établissement médico-éducatif (EME) Le Poujal, à Thiais (Val-de-Marne).

Ils rappellent ceux qui avaient été brandis lors de la longue grève d’octobre dernier, marquée par des rassemblements devant certains de ces centres val-de-marnais de l’association Cesap, qui gère près d’une trentaine d’établissements pour personnes polyhandicapées situés pour l’essentiel en Île-de-France.



Si la CGT et les salariés des centres Cesap du secteur donnent de la voix ce matin-là, c’est parce qu’à quelques mètres, l’une des leurs, déléguée syndicale centrale CGT et psychologue clinicienne, est dans la tourmente. Elle risque un licenciement.

Cinq des neuf élus (CGT et CFDT) du conseil économique et social (CSE) réunis ce matin-là à l’EME n’ont pas voté en faveur de cette proposition de la direction, qui ne veut pas commenter. « Nous ne souhaitons pas médiatiser la procédure qui est en cours », déclare Sylvie Guy-Bellile, directrice générale de l’association Cesap. La menace d’une mise à la porte pèse toujours sur cette professionnelle.

La direction lui reproche une « atteinte à la vie privée sur personnes vulnérables »

Que lui reproche la direction ? « Elle avance comme motif une atteinte à la vie privée sur personnes vulnérables », explique Barbara Filhol, secrétaire générale de l’Union syndicale départementale (USD) 94 CGT, qui évoque ici un livre publié l’automne dernier et rassemblant des portraits de personnes polyhandicapées accueillies dans des centres Cesap.

« Comment peut-on laisser penser que toutes les autorisations n’ont pas été demandées et validées pour ce livre magnifique sur l’inclusion des personnes polyhandicapées dans la société », tonne la syndicaliste. « Ce livre a été réalisé dans le cadre d’un projet institutionnel sur plusieurs années avec l’assentiment de la direction générale d’alors, précise-t-elle. L’attaquer sur son professionnalisme, c’est scandaleux, cruel et injuste. »

Veut-on « lui faire payer » le conflit social d’octobre dernier ?

Pour elle comme pour les nombreux soutiens présents jeudi matin, la direction veut en fait sanctionner la psychologue clinicienne pour son implication dans la grève d’octobre. « C’est leur façon de lui faire payer ce conflit social dont l’issue a coûté cher à l’association », souligne Barbara Filhol, qui précise que le fameux livre a été publié peu de temps après la fin de cette grève victorieuse.



Au bout de plusieurs semaines de mobilisation, les grévistes avaient obtenu le paiement d’une prime de 1 000 euros pour l’ensemble des quelque 1 500 salariés de l’association. « On a eu 750 euros en novembre et on devrait avoir les 250 euros restant en mars, enfin normalement, glisse une salariée travaillant dans l’un des centres Cesap du secteur, de nouveau en grève. C’est un peu tendu depuis la fin de la grève, ce n’est plus comme avant. Et il y a encore beaucoup de choses qui ne sont pas réglées. »

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