1992 : Euro Dysney CONTRE BILLANCOURT, une décision politique !
Ainsi ce serait donc la métamorphose caractérisant le passage d'une époque à une autre : celle de la production à la consommation.
Telle semble être la thèse du dernier ouvrage de Jérôme Fourquet.
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EXTRAITS de l'article de Marianne :
" Mardi 31 mars 1992. Renault Billancourt, la célèbre « forteresse ouvrière » – qui, à son apogée, fut la plus grande usine de France, avec plus de 30 000 ouvriers – disparaît quelques jours avant l’ouverture d’Euro Disney, qui deviendra le plus grand parc d’attractions d’Europe. Retour sur un saisissant raccourci du destin de l’industrie française.
Un pin’s, un sac de voyage, une montre et deux photos. Non, il ne s’agit pas de quelques cadeaux offerts aux premiers visiteurs d’Euro Disney le jour de son inauguration, le dimanche 12 avril 1992. Ces quelques babioles ne sont que les dérisoires « souvenirs » offerts, quelques jours plus tôt, aux 3 000 salariés de l’usine Renault de Billancourt lors de sa fermeture définitive. Et Libération d’ironiser : « ‘‘Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes”, affirme l’avant-dernière phrase du Manifeste du parti communiste. Demain, ils auront gagné un souvenir. »
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Nous n'avons pas lu l'ouvrage, mais il y a fort à parier que l'évolution ainsi décrite sera attribuée à la modernisation, aux difficultés et évolutions économiques, à celles des mentalités ...
Enfin parions !
Mais l'essentiel ne sera pas abordé.
A savoir que la fermeture de Boulogne-Billancourt préparée durant des années par ma mitterrandie, Rocard et consort, précédée par la chasse aux militants CGT et le licenciements des " DIX de Billancourt ", procédure entamée à l'été 86, le pouvoir élu en 1981 laissant faire au nom de l'autonomie de l'entreprise !!!
EN 1992 Mitterand est président pour la seconde fois et Pierre Bérégovoy premier ministre avant la seconde cohabitation.
Et en juillet 1989 le Conseil constitutionnel exclue les 10 de la loi d'amnistie!
L'armada des intellectuels du système, des sociologues et économistes d'accompagnement présentant par exemple la résistance organisée contre le licenciement des Dix comme une lutte d'appareil coupée des préoccupations de la masse des ouvriers ( Virginie Linhart, Touraine, Wievorka, Dubet ...).
Pour mieux justifier la décision de fermeture et isoler ceux qui se battent.
La fermeture de Billancourt présentée à présent comme le signe d'une métamorphose et en fait le concentré d'une décision de lutte de classe de la bourgeoisie française et européenne (n'oublions pas que 1992 c'est aussi le traité de Maastricht d'abandon de la souveraineté monétaire du pays et d'entrée dans l'euro) de briser les centres de concentration ouvrière.
Pour avoir les mains libres dans l'exploitation, la casse des services publics, mettre en oeuvre la revanche sur les conquis de la Libération, pour insérer pleinement et sans entraves la France dans la mondialisation capitaliste, le libre mouvement des capitaux et les délocalisations.
Face à des travailleurs qui en 1968 ont encore arraché de nouveaux conquis (augmentation du SMIG, reconnaissance de la section syndicale d'entreprise, revalorisation des grilles salariales ...) par la lutte, la grève, les occupations d'usine où précisément Renault Billancourt joue un rôle de référence et d'entraînement,
la désindustrialisation de la France apparaît comme le moyen privilégié de la bourgeoisie et du patronat pour contourner cet obstacle majeur à leurs intérêts.
L'industrie ce sera pour l'Allemagne et le tourisme et les services pour la France.
On voit bien à quoi ce choix a conduit, choix de classe délibéré travesti en évolution économique nécessaire ou en erreur dont personne ne serait en définitive responsable.
Réindustrialiser la France pour reconquérir sa souveraineté, pour l'emploi et pour redonner à la classe ouvrière et aux travailleurs la place centrale dans la société qui est inséparable des intérêts de la nation elle-même!
VOIR à ce sujet l'article du PRCF sur Agoravox :
https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-desindustrialisation-en-france-212673
Et j'ai une forte pensée pour mes camarades disparus Roger SILVAIN, Aimé HALBEHER qui avec Michel CERTANO et bien d'autres camarades qui ont leur vie durant été au service de la classe ouvrière et des intérêts supérieurs du pays.
Et n'ont pas laissé salir l'histoire de Boulogne Billancourt périodiquement attaquée, soit par des écrivaillons au service du capital soit par la famille Renault avide de faire triompher un autre récit que celui de la nécessaire nationalisation.
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