1er mai à Toulouse. Pour la CGT: « la bataille des retraites est déclarée »

Les rangs du traditionnel défilé du 1er mai, ce dimanche, à Toulouse, à 10 heures, au départ d’Esquirol vers les boulevards, seront plus fournis qu’habituellement, actualité électorale oblige. Les trois syndicats organisateurs de la manifestation, la CGT, la FSU et Solidaires, sont rejoints par l’union départementale CFDT, un fait exceptionnel et peut-être unique dans l’Hexagone. En fin de cortège, tous les partis de gauche devraient être présents.

Il y a vingt ans, le 1er mai 2002, plus de 100 000 personnes avaient manifesté à Toulouse contre l’extrême droite qui, cette année encore, était au second tour et réalise un score jamais atteint de 42 %. Comment expliquez-vous cette montée ?

Il n’y a pas 42 % de fachos dans le pays. Une bonne part de ces électeurs fait le constat que sa situation se dégrade, de sa fragilité, de sa peur du déclassement. Ils veulent en finir avec un système qui les domine et les exploite. Ils pensent qu’en votant Marine Le Pen, cela sera possible. Or – c’est l’imposture du Rassemblement national-, ce parti ne remet pas en cause l’exploitation générée par le capitalisme. Au contraire, la situation de ses électeurs continuerait à se dégrader. Ces électeurs se trompent. Ce sont des votes à intérêts de classe inversés, c’est-à-dire qu’ils pensent que leurs intérêts se retrouvent dans le RN. C’est le propre de ces partis que de faire croire aux travailleurs qu’ils représentent leurs intérêts.

Sur le pouvoir d’achat, que doit faire le gouvernement ?

Nous n’attendons absolument rien d’un gouvernement issu de Macron ou de sa mouvance. Il y a un très fort besoin d’augmentation des salaires. Et ce sont les mobilisations, par la grève et les manifestations, qui le permettront. J’appelle de mes vœux des élus progressistes (venus des formations de gauche, Ndlr) à l’Assemblée nationale. Mais ils ne pourront faire avancer les choses sans mobilisation du monde du travail.

Vous prenez parti en faveur de candidats que vous appelez progressistes, c’est-à-dire issus d’un rassemblement de la gauche ?

Oui. Ce sont des candidats qui défendent les intérêts du monde du travail. L’augmentation des salaires, ni Marine Le Pen, ni Emmanuel Macron n’en parlent. Ils parlent d’augmentation du pouvoir d’achat au mieux. L’augmentation des salaires, un meilleur service public, l’amélioration de la Sécurité sociale, la nationalisation de biens communs… Ce sont ces éléments qui définissent un programme progressiste.

Sur la retraite, les Français ont choisi en élisant Macron ?

Absolument pas. Ceux qui ont voté Macron sont des gens riches, déjà à la retraite, et qui pensent que les jeunes doivent partir plus tard. L’attente des salariés est très forte sur les retraites : pas touche à l’âge de départ, augmentation des pensions, lutte pour l’abaissement de l’âge de départ. Il y aura un combat sur les retraites. C’est évident. La bataille est déclarée.

La France insoumise appelle à manifester contre Macron. Ce défilé est-il un soutien à Mélenchon en vue des législatives ?

Non. Le 1er mai est une journée de solidarité avec les travailleurs en lutte et pour la paix. Ensuite, c’est un 1er mai pour l’augmentation des salaires et des pensions car nous sommes dans une période électorale. Le cortège politique, qui traditionnellement ferme le défilé, devrait être particulièrement fourni. Toutes les formations, de Lutte ouvrière au PS, ont été reçues à la Bourse du travail mardi pour préparer ce 1er mai.  La CGT espère que ce cortège politique fera la démonstration de l’unité nécessaire pour défendre les intérêts des salariés.