Pas une voix pour Macron ce dimanche !

Publié le 22 avril 2022 par FSC

Pratiquement toute la "gauche ", y compris les insoumis de Mélenchon s'inscrit avec des nuances, d'un côté appel brut à voter Macron, de l'autre appel à faire barrage à Marine Lepen dans la tradition pourtant écornée du Front républicain.

Mais en quoi la réélection de Macron après un quinquennat au service exclusif de l'oligarchie et l'affirmation d'une vassalité marquée au suzerain américain serait-elle une garantie pour les intérêts des travailleurs et pour l'inscription dans une politique de paix et de détente internationale ?

Tandis que l'effet de ce " barrage" se traduit en fait au fil des années par la montée incontestable, l'enracinement, et la banalisation de l'extrême droite installée de plus en plus comme alternative crédible à la politique appliquée depuis 30 ans.

Même si le premier tour de la présidentielle a manifesté aussi l'existence d'un troisième bloc aspirant à une politique distincte de celle proposée et incarnée par Macron le Lepen.

Mais preuve de la domination idéologique et politique des classes dominantes et de leurs moyens médiatiques,

en politique intérieure pour être admis dans le cercle de la rationalité et de la bien-pensance il faut affirmer haut et fort son opposition à toute possibilité d'accès du rassemblement national à la direction du pays,

comme en politique extérieure il faut dans le moment présent faire preuve bruyamment de sa russophobie.

Mais aux yeux des couches populaires, aux yeux de tous ceux qui n'en peuvent plus de subir les coups des classes dirigeantes et qui immanquablement vont être appelées à subir les conséquences de la crise du capitalisme et des sanctions imposées à la Russie : augmentation des prix de consommation courante, de l'énergie ... comment être crédible dans l'appel à la résistance quand dans les faits on a contribué (c'est le plus vraisemblable) à réinstaller au pouvoir le-les responsables de cette politique ?

C'est à notre sens bien mal préparer les indispensables combats de demain contre les réformes anti-sociales qui vont se poursuivre et s'amplifier et bien mal travailler aux conditions d'une véritable alternative anti-capitaliste qui pourtant devrait constituer notre horizon.

Navrante est par conséquent la position commune de la CGT et de la CFDT qui vaut à Philippe Martinez les félicitations d'Emmanuel Macron comme se plaît à le souligner le Figaro :

Le président sortant et candidat a pris le temps de remercier Philippe Martinez pour l’alerte lancée sur l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

La tribune conjointe de Laurent Berger et Philippe Martinez, les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, publiée dans le JDD dimanche dernier, pour appeler à faire barrage à l’élection de Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, n’a pas manqué de surprendre… jusqu’au plus haut niveau du pouvoir.

Le président sortant et candidat Emmanuel Macron, dont les relations ont toujours été extrêmement tendues avec les syndicats, a cette fois pris le temps de remercier le numéro un de la CGT pour ce texte alertant clairement sur le fait que «jamais la menace de voir l’extrême droite à l’Élysée n’a été aussi forte».

Un message sur son portable

Dans un message vocal laissé sur le téléphone portable de Philippe Martinez en début de semaine, il ne lésine ainsi pas sur les remerciements, conscient en outre que ce geste a dû lui causer des «ennuis» en interne. Nul doute en effet qu’au sein tant de la CGT que de la CFDT, deux syndicats que tout oppose, certains ont dû sérieusement grincer des dents en découvrant ce texte qui prend position, coécrit par leurs secrétaires généraux respectifs.

Emmanuel Macron ne s’arrête d’ailleurs pas aux seuls remerciements, indiquant carrément à Philippe Martinez que si les Français devaient lui faire confiance pour un second quinquennat, ils seraient alors amenés à se reparler «rapidement». De son côté, le numéro un de la CGT, à qui le président de la République n’a accordé qu’un seul tête-à-tête depuis son arrivée à l’Élysée, a préféré lui répondre par simple texto en lui conseillant, notamment, d’être davantage à l’écoute et de ne pas oublier d’«être humble …»

Comme si le programme, les intentions du commis du capital et des banques relevait davantage du comportement que des intérêts dont il est porteur comme de l'idéologie anti-sociale et de classe qui le meut !