MARIOUPOL – REDDITION DES SOLDATS UKRAINIENS RETRANCHÉS DANS AZOVSTAL
L'info du terrain au-delà des brouillages occidentaux de la " guerre cognitive ".
Un effort délibéré d'accès aux réalités s'impose contre les illusions et les mensonges du récit otanien : un devoir pour tous ceux qui aspirent à la paix sans se laisser entraîner et tromper par ledit discours!
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SOURCE : Donbass Insider
Le 16 mai 2022, les soldats ukrainiens encore présents dans les sous-sols de l’usine Azovstal à Marioupol ont commencé à se rendre à la Russie et à la RPD (République Populaire de Donetsk).
Alors que nous étions à Marioupol pour filmer la réouverture d’une école le 16 mai, nous avons été surpris par le silence qui régnait dans la zone autour de l’usine. Pour rappel, suite à l’évacuation des derniers civils qui se trouvaient dans les sous-sols d’Azovstal, l’armée russe bombardait quotidiennement l’usine pour empêcher les soldats ukrainiens d’installer de nouvelles positions de tir.
Mais ce lundi 16 mai 2022, pas un seul tir contre l’usine, pas d’avion de l’armée russe survolant Azovstal. Rien. Ce silence nous semble étrange, mais faute de réseau téléphonique encore pleinement fonctionnel, nous n’arrivons pas à avoir d’information sur ce qui se passe.
Ce n’est que sur le chemin du retour vers Donetsk, que nous apprenons qu’un groupe d’une dizaine de soldats ukrainiens est sorti d’Azovstal afin de négocier avec la RPD et la Russie.
Le soir même, 51 soldats ukrainiens blessés (certains grièvement) sortent d’Azovstal, se rendent et sont envoyés à l’hôpital de Novoazovsk pour y être soignés. En plus de ce groupe de blessés, plus de 200 autres soldats ukrainiens se rendent et ont été envoyés quant à eux au centre pénitentiaire d’Elenovka. Au total ce sont 265 soldats ukrainiens qui se sont rendus.
D’après les médecins qui ont examiné les blessés, ceux-ci sont en très mauvais état, et souffrent de malnutrition, ce qui laisse supposer que ce qui reste de troupes ukrainiennes dans l’usine va de toute façon devoir se rendre rapidement faute de vivres.
Nous sommes donc retournés le 17 mai au matin à Marioupol en espérant pouvoir filmer la reddition du prochain groupe de soldats ukrainiens encore présents à Azovstal. Sauf que ces derniers refusent de sortir s’ils sont filmés à leur sortie. Se rendre oui, mais il ne faut pas que leur reddition soit trop publique. Alors tous les journalistes présents près de l’usine sont renvoyés, en espérant que cela poussera enfin les soldats ukrainiens à sortir.
Voir le reportage filmé sur place :
Une stratégie payante, puisqu’un peu plus tard dans la journée, un nouveau groupe de soldats ukrainiens a quitté Azovstal et s’est rendu. Comme dans le premier groupe, une partie est constituée de blessés, certains dans un état grave, qui ont dû être emmenés dans les nombreuses ambulances qui avaient été amenées près de l’usine le matin même.
Les autres ont été emmenés dans un centre pénitentiaire, le temps de déterminer qui est qui, et quel sera leur sort. Car parmi ces soldats ukrainiens (terme générique que j’utilise pour faciliter l’écriture et éviter des phrases à rallonge) il y a plusieurs catégories de prisonniers :
1) Les combattants du régiment néo-nazi Azov, qui devront être jugés, et ne sont pas échangeables contre des soldats russes capturés par Kiev, comme l’a rappelé la Russie ;
2) Des soldats de la 36e brigade des Forces Armées Ukrainiennes (FAU), qui, s’ils n’ont pas commis de crimes de guerre, pourraient être échangés contre des soldats russes, ou libérés à la fin de l’opération militaire spéciale ;
3) Des membres des gardes frontières, qui eux aussi, sauf crimes de guerre, pourraient être échangés, ou libérés à la fin de l’opération militaire ;
4) Et il y a aussi peut-être des combattants étrangers (mercenaires combattant pour Kiev ou qui sait peut-être des instructeurs ou conseillers militaires), dont le traitement va dépendre du statut. Un mercenaire ne sera clairement pas traité par les Russes de la même manière qu’un instructeur ou un conseiller militaire venant d’un des pays de l’OTAN. L’impact médiatique ne sera pas le même non plus.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que contrairement à ce qu’a essayé de faire croire Zelensky (de manière totalement délirante), il ne s’agit pas d’une évacuation, mais bien d’une reddition des soldats ukrainiens qui se trouvent dans l’usine Azovstal. Ces soldats ne sont pas envoyés en Ukraine, mais bien en RPD et en Russie. Toutes les stratégies de communication que Kiev peut utiliser pour essayer de transformer cette gabegie en pseudo-victoire ne changeront rien à ce fait, à cette réalité !
Volodymyr Zelensky a eu beau essayer de faire croire que celles et ceux qui sortent maintenant de l’usine Azovstal seront échangés, et pourront donc rentrer chez eux, il n’en est rien pour bon nombre d’entre eux. Les combattants du régiment néo-nazi Azov, et tout ou partie des soldats de la 36e brigade des FAU devront répondre de leurs crimes contre les civils du Donbass, et seront donc jugés, sans possibilité d’être libérés à la fin de l’opération militaire ou échangés contre des soldats russes. Les potentiels étrangers présents à Azovstal ne seront pas non plus échangeables.
À l’heure où j’écris ces lignes nous n’avons pas encore de chiffres précis sur le nombre de soldats ukrainiens qui sont sortis le 17 mai d’Azovstal. Mais au vu du grand nombre de soldats qui se trouvaient dans les sous-sols de l’usine (plus de 2 000 dont près de 800 membres du régiment Azov) il faudra plusieurs jours pour gérer leur reddition totale et les envoyer selon leur état à l’hôpital ou en prison. Il faudra aussi évacuer et identifier les 200 corps congelés présents dans les sous-sols de l’usine.