Réforme des retraites : malgré la crise politique, Macron réaffirme son projet anti-social

Publié le par FSC

SOURCE : Révolution permanente

Dans une interview à l’AFP ce week-end, Macron a confirmé sa confiance à Borne et réinsisté sur sa volonté de travailler « dans le cadre du projet présidentiel ». Au cœur de celui-ci, la réforme des retraites et de probables nouvelles attaques contre les travailleurs.

Paul Morao

Confronté à une crise politique d’une ampleur historique, Macron continue de chercher une voie pour le quinquennat à venir. Après son discours de mercredi visant à reprendre la main en pointant la responsabilité de l’opposition, celui-ci s’est exprimé ce week-end dans une interview à l’AFP.

Dans la continuité de son allocution, Macron a cherché à mettre en avant sa volonté de « dialogue » avec les autres forces politiques, appelées à se positionner sur leur volonté de voter ou non la confiance à Elisabeth Borne et le budget et à expliciter leur position sur les différents projets de lois prévus par le gouvernement.

De ce point de vue, Macron a réinsisté : c’est « le cadre du projet présidentiel » qui reste à l’ordre du jour. Un cadre qui intègre les questions de plein-emploi, d’écologie, de santé ou de réforme de l’école… mais à condition que ces thèmes soient traités en phase avec la logique néo-libérale du gouvernement, et surtout qu’ils ne conduisent à augmenter « ni les impôts ni la dette ». Le sous-entendu est clair : pas question de toucher aux profits du patronat.

A l’inverse, il faudra « produire davantage » et « créer plus de richesse par le travail », c’est-à-dire travailler plus. Pour cela, Macron a mis en avant deux contre-réformes clé : celle des retraites pour nous « faire travailler plus longtemps » ainsi qu’une réforme « vers le plein-emploi » dont on imagine qu’elle pourrait signifier de nouvelles attaques contre les chômeurs, les allocataires du RSA ou le Code du travail, dans la continuité des ordonnances Loi Travail de 2017.

Pour mener à bien ce projet d’attaques sociales, Macron a réaffirmé au passage sa confiance en Elisabeth Borne. Celle-ci est chargée de former un « nouveau gouvernement d’action au service de la France » auxquels sont invités à participer les oppositions, « du PCF à LR », à l’exception de l’UP et du RN. Un moyen de renvoyer la gauche mélenchoniste dos-à-dos avec l’extrême-droite, d’attiser les divisions au sein de la NUPES, mais aussi de séduire les oppositions jugées « responsables ».

En ce sens, Elisabeth Borne devrait consulter à nouveau cette semaine l’opposition pour viser un « accord de gouvernement ». Seulement, en dépit du discours de Macron qui cherche à donner l’impression d’une maîtrise de la situation, l’entrée au gouvernement de nouvelles forces politiques semble encore loin d’être à l’ordre du jour. L’agitation menée par le gouvernement cache mal la précarité de sa situation, et des difficultés profondes qui pourraient aller en s‘approfondissant dans un contexte marqué par l‘instabilité.

 

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