Au principal port de Grande-Bretagne d'être à son tour touché par une grève; le mouvement gréviste, là-bas, prend clairement de l'ampleur
SOURCE : Le site du parti communiste du Québec
De manière à maintenir la pression sur le gouvernement britannique qui continue à dire qu'il ne pliera pas devant l'action collective des travailleurs et des travailleuses là-bas, pour contrer la hausse des prix et autoriser de plus fortes hausses de salaires, les principales organisations syndicales au Royaume-Uni ont mis a exécution leurs menaces et ont donc décidé d'intensifier encore plus leurs actions. Après les grèves dans le métro de Londres, jeudi, et la paralysie du trafic ferroviaire, hier, pendant un autre 24 heures, c'est maintenant au tour du principal port du pays d'être touché, soit à Felixstowe et cette fois la paralysie sera de 8 jours. Plus de détails ci-joint.
***
Les installations portuaires de Felixstowe sont parmi les plus importantes au monde. Felixstowe est situé au nord-est de Londres. Près de 2,000 débardeurs y travaillent à tous les jours normalement. On s'attend à ce que cette grève, illégale au sens de la loi, mais devenue nécessaire selon les syndicats, pourrait très sérieusement pertuber la chaîne d'approvisionnement de nombreux produits vendus en Grande-Bretagne, mais aussi à l'étranger, puisqu'une bonne partie des importations et des exportations britanniques passent par là.
En Grande-Bretagne, l'inflation continue de fracasser, mois après mois, des records et le gouvernement britannique, loin de vouloir trouver une manière d'atténuer les effets de cette inflation sur les travailleurs et travailleuses, non plus que de prendre certaines mesures pour justement mettre un frein à ces hausses, a surtout demandé aux différentes associations patronales, à travers le pays, de ne pas accorder aux travailleurs des hausses supérieures à 2%, soi-disant parce que si les travailleurs et les travailleuses devaient réussir à obtenir de plus fortes augmentations de salaires, cela ne ferait que faire augmenter encore plus l'inflation, comme si c'étaient eux, en définitive, qui seraient les responsable de ce fléau.
L'inflation atteignait, en juillet, en Grande-Bretagne, 10,1% et la plupart des commentateurs s'accordent à dire que ce taux pourrait encore monter jusqu'à possiblement 13% (au niveau des prix à l'alimentation, on est déjà presque rendu à ce niveau). Qui plus est, on prédit également le début d'une récession majeure dans ce pays, avant la fin de l'année -- même la Banque d'Angleterre affirme le prévoir aussi --, tout cela, avec en toile de fonds un gouvernement qui, de son côté, continue aussi de prétendre que la priorité No 1 doit aller à la poursuite de la guerre en Ukraine, de manière à ne pas céder devant la Russie.
Sous toutes réserves, l'hiver prochain risque d'être particulièrement dur en Grande-Bretagne.
À Felixstowe, c'est la première fois qu'une grève totale, dans le genre, a lieu, en 30 ans. L'actuelle vague de grèves en Grande-Bretagne est la plus forte depuis plusieurs décennies. Juste avant de sortir en grève, les débardeurs du port de Felixstowe avait refusé une offre patronale qui incluait une hausse de 7% des salaires, mais qui fut en même temps jugée comme étant encore insuffisante.
Les syndicats britanniques ciblent intentionnellement tout le secteur du transport et il y a une bonne raison pour cela; c'est en effet une des meilleures manières de toucher plus directement à ce qui peut le plus facilement et aussi le plus rapidement affecter ce qui peut faire le plus mal au monde des affaires, soit leurs marges de profits. Les capitalistes britanniques, là-bas comme partout ailleurs dans le reste du monde, sont les premiers responsables de ce qui peut présentement nous arriver au niveau de toutes ces hausses de prix qui n'ont pas d'allure.
***
Ce qu'ils sont présentement en train de faire n'est pas sans rappeler ce que les syndicats québécois avaient eux-mêmes fait plus en 2003, alors qu'il s'agissait à ce moment-là de combattre les plans de " réingénierie sociale " du gouvernement libéral de l'époque, soit celui de Jean Charest.
Bien malheureusement, cette pratique fut ensuite plus abandonnée au profit d'un retour vers des stratégies de type plus " collaborationniste ", avec les résultats qu'on connaît aussi plus aujourd'hui.
En 2003, les syndicats avaient bloqué pendant plusieurs jours à la fois les transports en commun, mais aussi les installations portuaires, à Montréal, Trois-Rivières, mais aussi Québec, ainsi que plusieurs des autoroutes reliant différentes régions du Québec, et Jean Charest avait alors été obligé par la suite de reculer au moins en partie sur ses plans de départ. Les plus vieux, parmi les militants et les militantes syndicales d'ici, s'en souviendront.
Pour la petite histoire, un des syndicats qui avaient le plus poussé pour de telles actions, en 2003, était le syndicat des cols bleus de Montréal, soit la section locale 301 du SCFP (FTQ), sous l'égide de son président, le très combatif et courageux leader syndical de l'époque, soit Jean Lapierre.