L'anticipation communiste
Notre ami André PRONE nous signale :
Je ne pense pas que l’on puisse lire ce livre avec indifférence. Alors comment en parler avec justesse quand se précipite encore dans ma tête l’évènement qui, selon moi, caractérise le mieux le point de basculement de la perspective communiste : la mort de Tito, le 4 mai 1980 ? Avec la mort de Josip Broz Tito, meurt non seulement le culte d’un chef résistant, partisan communiste, mais l’objectif d’une possible gouvernance collégiale signifiant que l’on ne passe pas impunément d’une situation politique à l’autre sans l’avoir anticipée, sans avoir préparé la transition par laquelle une nouvelle réalité peut advenir au risque d’exacerber les conflits internes que la guerre des Balkans a implacablement révélés.
Voilà pourquoi, cette persceptive communiste, si grandement malmenée, que j’ose contre vents et marées soutenir dans ce livre, nourri par un écomunisme réorganisateur de liens sociaux, par une contre-culture politique propice à une visée révolutionnaire et par un imaginaire fertile, n’est autre que l’anticipation d’un long processus par lequel se construit au présent la société des citoyens/producteurs du bon et du beau. Une construction prenant appui sur l’utopie active « qui n’est pas la fuite vers l’irréel, mais l’exploration des possibilités objectives du réel et la lutte pour leur concrétisation. » ; une utopie qui puise, entre autres arguments, dans la pensée de Marx, de Kropotkine, de Gramsci, tout en convoquant Spinoza, Bloch et la Constitution de 1793.
Un livre donc, qui pense L’anticipation communiste politiquement nécessaire pour nous sortir du capitalisme de la démesure, porté par de concrètes espérances, et que vous soutiendrez peut-être…
Bien amicalement.
AP