Amiante à Naval Group : la CGT dénonce une réaction inédite et dangereuse de la direction
Deux ans après la détection de poussières d'amiantes dans un bâtiment de Naval Group à Cherbourg, le syndicat CGT a déclaré un nouveau danger grave et imminent après de nouvelles analyses prouvant la présence d'amiante et alors que la direction maintient l'activité.
Où l'on reparle d'amiante chez Naval Group à Cherbourg. Deux ans après la détection de poussières d'amiantes venues du toit d'un bâtiment servant d'entrepôt pour du matériel, et alors que la toiture a été changée et le site nettoyé, de nouveaux prélèvements ont montré que le bâtiment était encore pollué.
Le problème, c'est que depuis quelques semaines, 150 sous-traitants y travaillent dans des missions de chaudronnerie. Et pour la CGT, face au risque pour les salariés, la réponse de la direction est inadaptée. Le syndicat estime que l'on est devant une situation inédite puisque la direction propose de procéder au nettoyage avec des sociétés spécialisées, la nuit et le week-end, pour permettre aux salariés de continuer à travailler dans la journée.
La question du danger "réel" pour les salariés divise syndicat et direction
Tout commence en août. Alors que quelque 150 sous-traitants travaillent désormais dans le bâtiment débarrassé de sa toiture en fibrociment, le syndicat CGT surpris de la présence de poussières procède à des prélèvements dont les 3/4 se révèlent positifs à l'amiante. Le syndicat dépose une alerte "danger grave et imminent" et suite à l'intervention de l'inspection du travail, des tests réalisés par une société spécialisée confirment le diagnostic : la présence d'amiante. C'est là que l'analyse de la situation diffère entre le syndicat et la direction.
Pour la CGT, il y a un vrai danger pour le personnel et le bâtiment devrait être évacué pour mener à bien sa dépollution. Mais la direction répond qu'il y a certes des traces d'amiante sur les surfaces, mais que les pompes atmosphériques ne captent aucune trace ce qui voudrait dire qu'il n'y a pas d'amiante en suspension dans l'air, susceptible d'être inhalé. D'où l'idée de maintenir les salariés au travail en journée, tandis qu'on nettoie la nuit. Un dispositif qui serait "dans les clous" pour l'inspection du travail.
Un CSE doit normalement avoir lieu ce vendredi ou dans les prochains jours sur le site pour rediscuter des conditions d'intervention. Quant aux salariés concernés, selon la CGT, ils s'inquiètent mais la plupart étant sous-traitants, hésiteraient à faire usage de leur droit de retrait.