Ce scandale qu’Ursula von der Leyen pensait laisser derrière elle à Berlin
REPRIS d'Histoire et Société
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L’opposition allemande publie un rapport d’enquête accablant sur la responsabilité d’Ursula von der Leyen dans un scandale qui a coûté des dizaines de millions d’euros au ministère qu’elle dirigeait avant de partir pour Bruxelles.
Il est beaucoup question de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen dans la presse allemande ce mercredi.
Faut-il en conclure pour autant que la nomination d’Ursula Von der Leyen n’aura été comme le sous-entend Wolfgang Büscher, qu’une « exfiltration en urgence pour masquer le chaos qu’elle laissait derrière elle » ?
On n’en est pas là… Il faut enfin rappeler, avec la Süddeutsche Zeitung, que les conclusions définitives de la commission d’enquête parlementaire dans son ensemble (opposition+majorité) ne devraient être rendues que la semaine prochaine. D’ores et déjà, les partis de la grande coalition merkelienne font bloc autour d’Ursula Von der Leyen, ils rejettent toutes ces accusations et plaident l’ignorance de l’ancienne ministre. A Berlin comme à Bruxelles, on se demande bien comment ceux qui accablent la présidente de la Commission européenne et ceux qui l’absolvent vont arriver à accorder leurs violons.
Nous avons voulu savoir quels sont ces scandales qui interviennent de manière récurrente dans le sillage de cette grande aristocrate qui jouit de hautes protections.
La Rédaction06/03/2022
ARTICLE. En juin 2020, un rapport d’enquête parlementaire est venu porter une ombre à la réputation d’Ursula von der Leyen, pourtant présentée par l’eurocratie comme une femme politique au parcours irréprochable. Retour sur ces affaires que la présidente de la Commission européenne n’aime pas voir resurgir.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a-t-elle rejoint Bruxelles pour échapper à ses responsabilités dans un scandale d’État outre-Rhin ? Le magazine allemand Spiegel l’avait en tout cas laissé entendre lorsque l’« affaire des consultants » avait été révélée en 2018 – avant d’être confirmée en juin 2020 –, après la publication d’un rapport d’enquête de l’ex-opposition (SPD-Libéraux-Verts) aujourd’hui au gouvernement. Fruit d’un an de travail, ce rapport mettait en évidence la gestion désastreuse d’Ursula von der Leyen dans les anciens ministères qu’elle a dirigés, notamment celui de la Défense, et révèle un personnage nettement moins consensuel que sa communication ne l’a toujours laissé entendre.
La majorité d’Angela Merkel l’avait finalement secourue par la publication d’un autre rapport la dédouanant, alors même que le précédent mettait clairement en lumière sa responsabilité dans l’affaire ainsi que des comportements similaires dans d’autres ministères.
Qu’est-il reproché à Ursula von der Leyen ?
Arrivée pour mettre de l’ordre dans les contrats d’armement et remédier à l’obsolescence du matériel militaire, Ursula von der Leyen n’avait accompli cette mission que partiellement : des avions de chasse et de transport militaire restaient cloués au sol, de nombreux hélicoptères n’ont jamais été remis en état de voler. Sa négligence lui a également été reprochée dans un autre dossier : en 2017 était découvert le projet d’attentat d’un soldat néo-nazi dont les convictions étaient connues de sa hiérarchie. La polémique allait mettre en lumière l’emprise de l’extrême-droite néo-nazie dans plusieurs unités de l’armée allemande, où des traditions polémiques, telles que la commémoration d’anciens officiers nazis, avait encore lieu.
Mais l’ex-ministre est surtout accusée d’avoir dilapidé sans grand contrôle des centaines de millions d’euros d’argent public (200 millions d’euros en 2015 et 2016) pour payer des consultants, conseillers et autres sous-traitants privés. Ces procédures cachaient souvent…