« Une grève inédite » : à Port-Jérôme-sur-Seine, Exxonmobil à l’arrêt suite à un mouvement social

Publié le par FSC

SOURCE : Paris Normandie

 

C’est une première à ExxonMobil  : les usines sont arrêtées en raison d’un mouvement social. Devant le site de la plateforme pétrochimique, vendredi 23 septembre, les agents sont regroupés. Ils sont là depuis le mercredi. Les drapeaux syndicaux entourent les entrées et un feu de pneumatiques est visible de loin. « Ce soir, tout sera à l’arrêt. Une plateforme complètement à l’arrêt, ça ne s’est jamais fait. Avec des réquisitions préfectorales, ça ne s’est jamais vu non plus », précise Reynald Prevost, coordinateur du syndicat FO du groupe ExxonMobil. Alors que l’entreprise tourne habituellement en continu. « Nous sommes dans une situation ubuesque où l’entreprise perd plus chaque jour que le coût réel des augmentations que nous réclamons », ajoute Germinal Lancelin.

 

 

Le secrétaire général de la chimie ExxonMobil CGT explique : « Nous avons eu une négociation mardi, la direction a proposé 4 % pour l’ensemble des travailleurs, avec des augmentations individuelles ensuite en fonction de sa notation et une prime Macron de 3000 €. Sauf que cette proposition vient dans un contexte d’inflation, où l’on a 6,7 % d’inflation annoncée à la fin de l’année et les chiffres pour 2023 tiennent entre 3,5 et 6,5. Donc le compte n’y est pas. D’autant que la société a annoncé des chiffres pharaoniques pour ce premier semestre, à savoir 409 millions de résultats opérationnels et 1,075 milliard de résultats nets. Ce sont des chiffres jamais vus et donc les travailleurs veulent récupérer ce qui est dû au fruit de leur travail. »

 

 

« On peut continuer comme ça longtemps »

Ces réclamations interviennent dans un contexte difficile pour les travailleurs. « À force de tirer sur la corde, elle finit par casser, ajoute Reynald Prevost. On a beaucoup de démissions, des burn-outs. Les salariés qui restent demandent de la rémunération, parce qu’ils ne sont pas reconnus dans leur travail et sont surchargés. »

 

Les deux syndicalistes estiment le mouvement suivi à « environ 80 % chez les personnes de quarts » et « 10 % pour celles travaillant à la journée », « mais ne sont que ceux qui expriment leur mécontentement par la grève », souligne Reynald Prevost. La raffinerie de Fos-sur-Mer, est également concernée par le mouvement de mobilisation.

 

En assemblée générale mercredi 14h, la grève a été reconduite pour 72h. « Nous, on peut continuer comme ça encore longtemps, donc on espère qu’à un moment, quelqu’un de chez nous va réagir, avec un peu de lucidité, va nous inviter à revoir les négociations salariales et qu’on arrête tout ça. »

La signature est prévue pour lundi 26 septembre à 14h, mais si aucun accord n’est trouvé, la grève pourrait se poursuivre au-delà.

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article