Pénurie de carburant : La réquisition des travailleurs est « illégale »

Publié le par FSC

Effectivement la réquisition est illégale et la France a déjà été condamnée pour avoir utilisé ce moyen anti-grève en 2010.

Le deux poids deux mesures de classe toujours

Bruno Le Maire demande très gentiment aux patron d'augmenter les salaires sans l'ombre d'une contrainte, mais lorsque les salariés agissent pour faire entrer dans les faits ce souhait, ALORS il sort ses moyens répressifs !

 

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La grève a ExxonMobil a été reconduite alors que les non-grévistes ont manifesté pour une reprise du travail.
La grève a ExxonMobil a été reconduite alors que les non-grévistes ont manifesté pour une reprise du travail. — SICCOLI PATRICK/SIPA
 

La réquisition des travailleurs des raffineries, décidées mardi pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil, « n’est pas nécessaire et est illégale », accuse la CGT dans un communiqué mardi. La centrale de Montreuil, dénonçant le « choix de la violence », annonce suspendre par conséquent « toutes les participations aux réunions avec le gouvernement et le patronat dans la période ».

« Comme l’a rappelé l’OIT dans sa condamnation de la France (…), la réquisition ne doit concerner que les activités essentielles (véhicules sanitaires, de secours, de sécurité, etc.) L’organisation et le ravitaillement de celles-ci est de la responsabilité du gouvernement. Pour ce faire, la France s’est dotée de soi-disant stocks d’essence + stratégiques +. Pourquoi ne les utilise-t-elle pas ? », s’interroge la confédération.

Martinez dénonce un « chantage »

 

Dans un avis rendu en 2011, à la suite de la réquisition de salariés en octobre 2010, l’OIT avait demandé au gouvernement, « devant une situation de paralysie d’un service non essentiel mais qui justifierait l’imposition d’un service minimum de fonctionnement (…) de ne pas recourir à l’imposition de la mesure par voie unilatérale ».

« Monsieur Macron (…) devrait s’inspirer des décisions de l’OIT », a fait valoir le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans une interview au Parisien mardi soir. Martinez y accuse les directions de TotalEnergies comme d’Esso-ExxonMobil - dont les salariés sont en grève depuis plusieurs semaines pour exiger des hausses de salaires - de « refuse (r) de parler augmentation générale des salaires ». Il dénonce en outre le « chantage » de TotalEnergies qui demande la fin des grèves pour démarrer les négociations.

« Taper du poing sur la table »

 

Pour Philippe Martinez, qui dit avoir appelé la Première ministre Elisabeth Borne vendredi et la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher lundi, le gouvernement doit « taper du poing sur la table » pour pousser ces entreprises à négocier.

« Ce que je propose, je le répète, c’est une négociation de salaires au niveau de la branche pétro-chimie car il y a un problème de grille. Mais le patronat refuse », ajoute-t-il.

Le syndicat Solidaires a lui aussi dénoncé dans un communiqué le choix du gouvernement de « casser les grèves » plutôt que d'« obliger le patronat à augmenter les salaires ».

La CGT et Solidaires appellent leurs militants à soutenir les salariés des raffineries en se rendant sur les piquets de grève et en manifestant sur tout le territoire. « Soutien aux mobilisations pour les salaires et non aux réquisitions », a de son côté proclamé le syndicat Force ouvrière dans un communiqué.

 
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