GREVE MASSIVE à la RATP pour les salaires et des recrutements

Publié le par FSC

Une action qui converge donc totalement avec l'intérêt des usagers : les médias auront donc du mal à opposer les uns aux autres comme ils en ont l'habitude !

 

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SOURCE : Le Parisien

GRAND PARIS|ALORS QUE L’ANCIEN PREMIER MINISTRE JEAN CASTEX S’APPRÊTE À PRENDRE LES COMMANDES DE LA RÉGIE, LES SYNDICATS APPELLENT À FAIRE GRÈVE POUR DES HAUSSES DE SALAIRE ET DE MEILLEURES CONDITIONS DE TRAVAIL.
Grève à la RATP : pas de métro ce jeudi sur la moitié des lignes

Alors que l’ancien Premier ministre Jean Castex s’apprête à prendre les commandes de la régie, les syndicats appellent à faire grève pour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Un mouvement qui s’annonce très suivi.

Sébastian Compagnon

L’automne est agité à la RATP. Après une rentrée marquée par de grosses difficultés sur le réseau de bus, en raison de la pénurie de conducteurs, ainsi que des temps d’attente rallongés dans le métro, où les rames sont à nouveau bondées, une grève particulièrement suivie est annoncée pour ce jeudi. Quelques jours seulement avant la prise de poste de l’ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de l’entreprise, le même Jean Castex qui est auditionné ces mardi et mercredi devant le Sénat et l’Assemblée nationale.

Le mot d’ordre de la CGT, FO, Unsa, Solidaires et La Base est clair  : « Zéro métro et zéro RER ». Le préavis de grève débute ce mercredi à 22 heures et se termine vendredi à 7 heures. La régie préconise de reporter ses déplacements. Et pour cause : la moitié des lignes de métro seront fermées ce jeudi. Le trafic sera ainsi interrompu sur les lignes de métro 2, 3 bis, 5, 8, 10, 11 et 12. Certaines lignes et stations seront ouvertes seulement aux heures de pointe (entre 7 heures et 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30) : les lignes 3, 4, 6, 7, 7 bis, 9 et 13. Bref, seules les lignes 1 et 14, automatisées, échapperont aux perturbations.

Une augmentation de salaire dévorée par l’inflation

Sur le RER A, 1 train sur 3 circulera en moyenne sur l’ensemble de la journée, avec 1 train sur 2 aux heures de pointe et 1 train sur 4 aux heures creuses. Le trafic de bus sera également perturbé ce jeudi : 2 bus sur 3 circuleront sur l’ensemble du réseau. Concernant les tramways, sur le T2 : en moyenne 3 tramways sur 4 le matin et 1 tramway sur 2 l’après-midi. Sur le T5 : 1 train sur 2 et uniquement de 5 h 30 à 10 h 30 et de 15 h 30 à 20 h 30.

Sur le réseau SNCF, la CGT Cheminots s’associe au mouvement, mais il ne devrait pas y avoir beaucoup d’impact sur la circulation des Transilien. Il est toutefois conseillé de consulter les prévisions de trafic à partir de ce mercredi.

Problèmes d’effectifs, ouverture des réseaux de bus à la concurrence, remise en cause du régime spécial de retraites… Les motifs d’inquiétude sont nombreux à la RATP. Au moment où Jean Castex s’apprête à remplacer Catherine Guillouard à la tête du groupe de transports publics (un conseil d’administration de la RATP se réunira le 14 novembre), les représentants des syndicats ont bien l’intention de marquer le coup.

Cette journée du 10 novembre porte avant tout sur la revalorisation du pouvoir d’achat des quelque 40 000 salariés du groupe vivant en Île-de-France. Le 18 février déjà, 8 lignes de métro avaient été fermées et 6 autres avaient fonctionné a minima lors d’un mouvement très suivi. Motif : les syndicats, côté métro et RER, jugeaient insuffisantes les hausses de salaire proposées par la direction, sur fond d’inflation galopante.

« Nous n’avons reçu que 2,2 % d’augmentation, à partir de juillet… cela fait donc seulement 1,1 % pour toute l’année, regrette Vincent Gautheron, de la CGT. C’est très insuffisant, surtout en Île-de-France, où le coût de la vie est 9 % plus élevé que la moyenne nationale. »

Ces six derniers mois, l’inflation n’a fait que grimper. « Avec le coût du logement en région parisienne, nous vivons de plus en plus loin des terminus. Pour prendre son service à 5 heures du matin, il faut une voiture. Moi j’en ai pour 200 € de carburant par mois », confie un conducteur de métro, dans la maison depuis vingt ans.

Un « coup de semonce » avant la bataille des retraites ?

Depuis plus d’un an, la direction et les organisations syndicales négocient donc des hausses de rémunération en échange de « contreparties » en termes de productivité. Une prime d’intéressement de 1 325 €, ainsi qu’une « prime Macron » de 200 à 300 € ont été distribuées aux plus bas salaires, fait valoir la direction de l’entreprise. Si bien qu’elle estime que les hausses totales ont atteint « 5,2 % » en 2022. « Sauf que le compte n’y est pas, nous voulons de véritables hausses de salaire, et pas des primes ponctuelles », fait valoir Jean-Christophe Delprat, délégué FO-RATP. Des sessions de négociation reprendront en décembre, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), a confirmé Jean Castex ce mardi lors de son audition au Sénat.

De nombreux salariés pointent aussi « la dégradation des conditions de travail » au sein de l’entreprise. « Avec le sous-effectif, que ce soit sur le bus ou le métro, des chefs nous demandent de revenir travailler sur nos jours de congé… C’est inacceptable », poursuit Jean-Christophe Delprat.

Les syndicats de la RATP ont enfin en tête le projet de réforme des retraites, annoncé par le président Macron. « Le mouvement de jeudi est un coup de semonce. Nous préparons déjà les combats pour la suite, et la défense de notre régime de retraite », prévient Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT RATP. Le gouvernement pourrait exiger le report de l’âge légal à 62 ans, alors que l’âge de départ dans le métro est de 57 ans et 9 mois en moyenne, d’après la direction de la RATP. De quoi mobiliser une nouvelle fois les 3 100 conducteurs de métro. Les cinq semaines de conflit, en décembre 2019 et janvier 2020, avaient paralysé l’Île-de-France. Avant que la crise du Covid-19 ne mette un terme à la réforme.

La ligne 1, automatisée, devrait être prise d’assaut par les usagers ce jeudi, comme icilors
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