CUBA : Le blocus n’est pas une légende !

Publié le par FSC

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Cet article montre les effets ravageurs du blocus que les Etats-Unis infligent à Cuba sur le système de santé du pays. Il met aussi en évidence l’intimidation qu’ils exercent sur ceux qui réalisent des transactions financières avec Cuba, mettant ainsi en danger la santé, voire la vie, des Cubains.

On ne compte plus les cas où, dans le secteur de la santé, on souffre de cette politique cruelle. Le pire c’est la perte évitable de vies innocentes.

Jeudi 3 novembre 2022

Auteur  : Ana María Dominguez Cruz

Je voudrais pouvoir parler avec Celia Nazzari. Peut-être ne pourrait-elle pas retenir ses larmes en me racontant ce qu’elle a ressenti l’an dernier, le 30 juin, alors qu’elle essayait de payer en ligne depuis Cuba et qu’elle a appris que sa carte internationale était bloquée par les États-Unis.

Entre autres obstacles, le blocus entrave l’acquisition par Cuba de médicaments et de moyens indispensables pour les services de santé.Auteur : Raul Pupo.

J’imagine que cette Uruguayenne a eu l’impression que le ciel lui tombait sur la tête, sans savoir quoi faire. Elle se trouvait dans notre pays avec sa fille de 6 ans, Aurora Sosa, pour débuter un traitement au Centre International de Rétablissement Neurologique (CIREM), parce que la fillette souffre d’une maladie rare qui entrave son développement moteur. Cecilia a alors compris que « le blocus n’est pas une légende ».

De tous les maux résultant de cette politique maintenue contre Cuba, peut être penserez-vous que ce n’est pas le plus grave, et vous avez raison ; qu’un pays puisse nuire autant à un autre et que les gens puissent mourir ou souffrir à cause d’un caprice, c’est ce qu’il y a de pire ; et nombreux sont ceux pour qui c’est inconcevable, mais c’est ce qui se passe, car le secteur de la santé est toujours le plus touché par le blocus.


Le rapport récemment présenté aux Nations Unies indique qu’au cours des 7 premiers mois de 2021, cette politique a causé des pertes s’élevant à 113 millions 498 mille 300 dollars dans ce secteur, en empêchant l’acquisition de technologie médicale en provenance des États-Unis ou contenant 10% de composants de ce pays.

« Les médicaments, les équipements, les dispositifs médicaux, les réactifs et les autres matériels utilisés à des fins médicales doivent provenir de marchés géographiquement très éloignés et très souvent par le biais d’intermédiaires, avec une hausse notable des coûts. Le caractère extraterritorial du blocus compromet l’achat de pièces de rechange, la maintenance et le remplacement d’équipements pour les soins médicaux et les recherches.

Ces circonstances aggravent la situation, alors que la COVID-19 persiste dans ce contexte sanitaire, en plus de rendre difficile le quotidien de tous ceux qui ont besoin de se procurer des médicaments indispensables pour le traitement de maladies chroniques, comme c’est le cas de l’insuline, des antibiotiques, des analgésiques, des médicaments utilisés pour contrôler la tension artérielle, des antihistaminiques et d’autres.

Je pose la question : n’est-ce pas là une violation du droit de toutes les Cubaines et de tous les Cubains à la vie et à la santé ? Nous subissons la pénurie de médicaments et d’équipements médicaux, même d’oxygène et de ventilateurs pulmonaires, de kits de protection et de pièces de rechange, entre autres ressources essentielles pour le maintien du système de santé cubain. Cependant, le plus douloureux c’est la perte, évitable, d’une vie.

Tristesse et pénuries

Pour ceux qui souffrent de maladies cardiovasculaires, il est de plus en plus difficile de maintenir les traitements avec des anticoagulants, du furosémide, de la nitroglycérine et des hypotenseurs.

Environ 158 800 patients cubains ne peuvent accéder à la technologie pour l’implantation de valves aortiques percutanées (TAV), qui éviterait aux patients atteints de sténose valvulaire sévère de subir des chirurgies complexes et de longues hospitalisations et qui leur permettrait d’avoir une meilleure qualité de vie. Pourquoi n’y ont-ils pas accès ? Parce qu’elles sont commercialisées par des entreprises étasuniennes comme EDWARD LIFESCIENCE et MEDTRONIC.

Quelque 375 patients attendent de pouvoir acquérir des pacemakers permanents et on estime que 200 n’ont pas accès à des chirurgies cardiovasculaires, en raison de la pénurie de matériel jetable, tels que les tubes homochromes, divers types de drains et des pinces mammaires pour la revascularisation myocardique et d’ autres.

Le plus triste, ce sont les enfants : on diagnostique chaque année chez des dizaines d’enfants cubains une rétinopathie du prématuré ; ceux-ci courent le risque de devenir non-voyant s’ils ne sont pas traités avec les moyens adaptés. Le traitement de ces patients est limité par le fait que Cuba ne peut acquérir le système Laser IQ577 de la Société américaine IRIDEX CORPORATION, destiné aux traitements des troubles de la rétine et du glaucome.

Les mineurs souffrant d’atrophie spinale infantile pourraient aspirer à une meilleure qualité et espérance de vie si Cuba pouvait accéder au médicament Nusinersen, qui permettrait de sauver la vie de la moitié des enfants qui souffrent de cette maladie mortelle et uniquement produit par l’entreprise multinationale étasunienne BIOGEN.

Que feriez-vous pour ces huit enfants cubains atteints de différents types de cancer qui ne pourront pas recevoir la chimiothérapie la plus adaptée à leur cas et devront recourir à des protocoles de second rang en raison des difficultés d’accès à des médicaments tels que l’Actinomicine D, l’Ifosfamide et la Procarbazine ?

Des nouveau-nés en insuffisance pondérale doivent subir des chirurgies complexes en raison du manque de dispositifs essentiels, tels que des cathéters à profil bas, commercialisés par des firmes étasuniennes comme NUMED, BOSTON SCIENTIFIC, COOK.

Réaliser des études chromosomiques sur des femmes enceintes de plus de 37 ans, ou sur celles chez qui on a détecté des anomalies par échographie, est à chaque fois très compliqué parce que l’obligation d’acheter les réactifs nécessaires par le biais de pays tiers en a triplé le coût.

Le rapport précise qu’entre janvier et juillet 2021, l’Entreprise Exportatrice et Importatrice de Produits Médicaux (MEDICUBA S.A.) a contacté 65 compagnies étasuniennes pour rechercher des possibilités d’importer des médicaments, des équipements, des dispositifs et d’ autres matériels nécessaire à la prise en charge de la population cubaine, dans le système national de santé publique. Parmi celles-ci, 56 n’ont pas répondu aux demandes, deux ont donné des réponses négatives. Il n’a donc pas été possible d’acquérir les médicaments ni les équipements, commercialisés par ces entreprises, qui auraient grandement bénéficié à notre système de santé.

(….)

Rien qu’en réactifs, équipements médicaux, moyens de protection, matériel consommable et médicaments, le pays a investi en 2020, quelque 102 millions de dollars que ne prévoyait pas le plan de l’économie. Au premier semestre 2021, cet investissement s’élevait à 82 millions de dollars, dans un contexte d’accès difficile aux fournisseurs, d’entraves aux opérations bancaires, de hausse des prix et d’autres inconvénients qui dérivent du blocus imposé par les États-Unis.

On estime que, depuis le début de la pandémie jusqu’à mi 2020, Cuba a investi au total quelque 184 millions de dollars de plus que ce qui était prévu dans le plan pour l’année pour lutter contre la COVID-19. Ce chiffre ne couvre pas seulement les frais de médicaments, mais aussi de nourriture, de produits d’hygiène et de nettoyage, d’électricité, d’eau et d’autres ressources nécessaires pour assurer la prise en charge des patients, tant dans les centres d’isolement que dans les structures hospitalières du pays.

Les États-Unis font de l’intimidation auprès de ceux qui réalisent des transactions financières avec Cuba et c’est la raison pour laquelle les relations commerciales avec divers partenaires et fournisseurs habituels ont disparu ou se sont érodées. C’est ce qui s’est produit l’année dernière lorsqu’un conteneur de seringues jetables n’a pas pu arriver au pays et lorsque l’entreprise multinationale MERCK, dont le siège est en Allemagne, a annulé plusieurs contrats avec des entités cubaines.

La production nationale de fauteuils roulants est limitée… Les aveugles ne peuvent bénéficier des lecteurs d’écran JAWS qui permettent aux malvoyants d’interagir avec leurs ordinateurs… les nourrissons atteints de surdité sévère ou profonde ne reçoivent pas régulièrement les accessoires d’implants cochléaires… Je le répète, la liste des difficultés auxquelles nous sommes confrontés est longue. La santé des Cubains en pâtit. Le blocus n’est pas une légende.

https://www.juventudrebelde.cu/cuba/2022-11-03/el-bloqueo-no-es-un-cuento

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