Derrière l'armement de Kiev, les contradictions et le profit capitaliste !

Publié le par FSC

Des antagonismes et des intérêts contradictoires dans le camp occidental et le rôle de belliciste forcené et d'allié privilégié des USA de la Pologne qui expliquent les hésitations (en particulier allemande) et l'absence d'unanimité dans le soutien au régime de Kiev.

Les intérêts du suzerain US, du capitalisme dominant primant en dernière instance!

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SOURCE : https://www.opex360.com/2023/01/23/la-question-de-la-livraison-de-chars-leopard-2-a-lukraine-fissure-le-gouvernement-allemand/

La question de la livraison de chars Leopard 2 à l’Ukraine fissure le gouvernement allemand

S’il n’est pas « escalatoire », s’il peut apporter un soutien efficace tout en prenant en considération le maintien en condition opérationnelle [MCO] et la formation et s’il n’affaiblit pas les capacités de l’armée de Terre, alors le don de chars Leclerc à l’Ukraine n’est « pas exclu », a dit le président Macron, à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand, tenu le 22 janvier afin de marquer le soixantième anniversaire du Traité de l’Élysée. Mais « cela s’apprécie en effet collectivement », a-t-il ajouté.

Une telle décision serait avant tout d’ordre politique… dans la mesure où un nombre limité de chars Leclerc [l’équivalent, sans doute, d’un escadron] ne permettrait à l’armée ukrainienne de faire la différence face aux forces russes… Et ils devraient « cohabiter » avec les 14 Challenger 2 donnés par le Royaume-Uni, ce qui, au niveau logistique et soutien compliquerait les choses.

 

D’où la pression mise sur l’Allemagne pour qu’elle autorise les pays à livrer à Kiev une partie des chars Leopard 2 [de conception allemande, ndlr] qu’ils possèdent. Ce qu’elle refuse… Du moins tant que les États-Unis ne fourniront pas des M1 Abrams à l’armée ukrainienne. La réunion de Ramstein, le 20 janvier, aurait pu permettre de faire avancer ce dossier. Mais il n’en a rien été. Ce qui a d’ailleurs valu au chancelier allemand, Olaf Scholz, une nouvelle salve de critiques.

Ainsi, le 21 janvier, invoquant sa « responsabilité particulière » en tant que « première puissance européenne », les pays baltes ont de nouveau mis la pression sur l’Allemagne en l’exhortant à livrer « dès maintenant » des chars à l’Ukraine pour l’aider à mettre en échec « l’agression russe ».

Puis la Pologne, qui entend céder 14 de ses Leopard 2PL à l’armée ukrainienne est aussi montée au créneau, par la voix de Mateusz Morawiecki, son Premier ministre.

« L’attitude de l’Allemagne est inacceptable. Cela fait presque un an que la guerre a commencé. Des innocents meurent chaque jour. Les bombes russes font des ravages dans les villes ukrainiennes. Des objets civils sont attaqués, des femmes et des enfants sont assassinés », a-t-il déclaré. Aussi, a-t-il dit attendre une « déclaraion claire » de Berlin pour autoriser le transfert des Leopard 2. Quelques jours plus tôt, il avait affirmé que Varsovie pourrait se passer d’une autorisation allemande pour livrer ses chars à l’Ukraine si le blocage persistait.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a jeté un pavé dans la mare en déclarant, à l’antenne de chaîne d’information française LCI, que Berlin ne s’opposerait pas à la livraison de Leopard 2 polonais à l’Ukraine. « Pour l’instant, la question n’a pas été posée, mais, si on nous la posait, nous ne nous y opposerions pas », a-t-elle précisément dit.

La déclaration de Mme Baerbock n’est pas surprenante dans la mesure où elle défend la cession de Leopard 2 à Kiev depuis maintenant plusieurs mois. Quitte à s’opposer à M. Scholz… et à faire tanguer la coalition gouvernementale à laquelle elle appartient.

En effet, le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a rappelé la ligne à tenir, lors d’un entretien diffusé plus tard par la chaîne ARD. « Il ne s’agit pas seulement de livrer ou de ne pas livrer ces chars, mais aussi d’en peser les conséquences », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il est dans l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe d’agir avec prudence et de manière équilibrée, et non dans la hâter ou à la légère ».

Cela étant, une des clés de ce dossier est probablement… industrielle. Actuellement, une douzaine de pays européens possèdent des Leopard 2. Certain d’entre-eux soutiennent activement l’Ukraine, comme la Suède, la Finlande, le Danemark et, bien évidemment, la Pologne. S’ils se séparent de leurs chars de facture allemande, ils auront à les remplacer rapidement, si possible à des coûts maîtrisés.

Or, en l’état actuel des choses, il est peu probable que l’industrie allemande [et même européenne] soit en mesure de répondre à une telle demande. Ce qui n’est pas le cas des États-Unis et de la Corée du Sud, comme l’ont montré les récentes commandes polonaises pour des chars M1 Abrams et K-2PL « Black Panther ».

 

 

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