Les Robins des Bois de l'énergie

Publié le par FSC

ça ne plaît pas au pouvoir, mais alors pas du tout !

Puisque ça combine l'efficacité dans la lutte, le soutien de l'opinion et des intéressés aidés, l'affirmation de la place des travailleurs dans la production ET leur aspiration à prendre les décisions dans l'entreprise sur la base de l'intérêt général.

ALORS dans ce cas Le Maire, la bourgeoisie et les chiens de garde expriment leur venin et brandissent la menace de répression !

BRAVO donc les Robins des Bois !

 

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Source Libération

Réforme des retraites : l’action des «Robin des bois» d’Enedis

Le camion bleu Enedis se gare dans une rue de banlieue parisienne. Trois agents prennent quelques outils, un casque. Une grille à ouvrir, puis une porte sur laquellemenace un panneau«Danger». Ils dévissent une plaque, regardent à l’intérieur, «shuntent» un des circuits du compteur, qui ne compte plus rien. En deux minutes, l’éclairage de cette ville vient de passer en gratuit.

On a passé la matinée avec une dizaine de travailleurs d’Enedis, en lutte contre la réforme des retraites. Ils se savent dans l’illégalité. «L’un des gars a annulé une action car il a repéré une caméra à l’entrée du transformateur», explique Julien (1). La vingtaine d’actions menées depuis mercredi sont qualifiées de «positives», car les agents mettent des services publics ou sociaux en gratuité. «On mène ces actions contre la réforme mais on défend un service public de l’énergie, qui aurait pu maintenir les prix», précise Julien.

«L’énergie sera un outil de la lutte contre la réforme», rappelle Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT (FNME-CGT). Ces actes coûteront surtout aux fournisseurs d’électricité. Les agents l’assurent : la mise en gratuité sera difficile à repérer. Puis, quand ce sera le cas, seule une estimation de la consommation pourra être établie. Laquelle sera réalisée par un agent qui n’aura pas forcément la main lourde. Les lieux mis en gratuité y gagneront quoi qu’il arrive.

«On a entendu les menaces du gouvernement, explique Fabrice Coudour. On est des porte-voix de la colère du pays.» Mardi, Bruno Le Maire fustigeait ces actions : «Ce n’est pas la CGT qui décide en France, ce n’est pas la CGT qui décide des tarifs. C’est l’Etat, c’est l’intérêt général, c’est le peuple français à travers ses représentants.» C’était au lendemain de la première action d’ampleur, organisée par la CGT énergie Marseille et des agents de la ville. Ces derniers revendiquaient le passage en tarif réduit de boulangers, afin de baisser leur facture de 50 % à 60 %. «Ces actions positives ont déjà été faites par le passé, avec le passage en heure creuse, réagit Fabrice Coudour. Des actions "Robin des bois", il y en a toujours eu.»

Après l’action matinale, six agents racontent leur colère. «Cela fait quinze ans que je bosse chez Enedis et mon âge de départ a déjà reculé de sept ans. Quand est-ce que je vais en voir le bout ?» se désole Maxime. Ils parlent de la pénibilité, qui devrait être déterminée selon les tâches effectuées et non par un médecin du travail. Les salariés des industries électriques et gazières sont doublement visés : par le recul de l’âge et par la fin de leur régime spécial.

Les agents présentent cette journée de jeudi comme une étape d’un mouvement qui «va aller crescendo», assure Julien. Car si la date du 31 janvier décidée par l’intersyndicale est le deuxième chapitre après les manifestations du 19 janvier, de nombreuses fédérations ou entreprises ont promis des actions dans leur coin. «Ils nous ont tout enlevé, même notre slip, se marre Salim (1). On n’a plus rien à perdre.»

par  Damien Dole

(1) Les prénoms ont été modifiés.

 

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