Le mouvement ce vendredi ... ET 71 % des Français souhaitent que la motion de censure soit adoptée

Publié le par FSC

 

A Bordeaux, ce vendredi 17 mars, des manifestants ont pénétré sur les rails de la gare Saint-Jean. Mehdi Fedouach/AFP
Une motion de censure « transpartisane » déposée contre le gouvernement
Les députés d’un petit groupe parlementaire indépendant ont annoncé vendredi le dépôt à l’Assemblée nationale française d’une motion « transpartisane » de censure du gouvernement en riposte au déclenchement par l’exécutif d’une procédure visant à faire adopter, sans vote, la réforme des retraites.
« Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d’une crise politique profonde », a déclaré devant la presse le chef de file du groupe Liot, Bertand Pancher, regrettant que « les collègues de LR (droite) ne soient pas signataires ».
Une quinzaine d’élus Liot sont les premiers des 91 signataires du texte, parmi lesquels figurent également des députés des quatre groupes d’opposition qui composent la coalition de gauche Nupes.
« Voter la motion de censure, c’est voter contre la retraite à 64 ans et faire tomber le gouvernement. Qui sème le chaos, récolte la censure! », a réagi la patronne des députés de la France insoumise (LFI, gauche radicale) Mathilde Panot.
« Je regrette que les collègues de LR ne soient pas signataires de cette motion. J’espère qu’ils seront nombreux à la voter », a dit M. Pancher, qui a tenté jusqu’au dernier moment de convaincre des députés de droite.
La décision de faire adopter sans vote la réforme des retraites, via l’article 49.3 de la Constitution, « est l’apogée d’un déni de démocratie inacceptable dans sa constance et son mépris de nos institutions et de nos corps sociaux », est-il notamment écrit dans le texte de la motion.
Le groupe d’extrême-droite Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a également l’intention de déposer une motion de censure, mais celle de Liot, petit groupe indépendant sans couleur politique marquée, est susceptible de fédérer le plus grand nombre d’opposants.
Pour faire tomber le gouvernement, une motion de censure devra recueillir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 287 voix.
La réforme des retraites défendue par le gouvernement du président Emmanuel Macron prévoit notamment de faire passer à 64 ans contre 62 ans actuellement l’âge de départ à la retraite. Selon des sondages, une majorité de Français s’y opposent.

La motion de censure plébiscitée par les Français
71 % des Français souhaitent que la motion de censure, faisant suite au 49.3 sur la réforme des retraites, soit adoptée, en début de semaine prochaine, selon une étude Harris Interactive. Parmi les sympathisants LR, ils sont 52 % à y être favorables. De quoi convaincre les députés du parti de droite ? 

Après le 49.3, les syndicats de fonctionnaires refusent de participer à des réunions avec leur administration
Les huit syndicats de fonctionnaires ont demandé, compte tenu "du contexte social et démocratique", après le recours au 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites, le "report des deux réunions du 21 mars", selon un courriel consulté par l'AFP.
L'objectif était de faire un retour d'expérience sur les élections professionnelles de décembre 2022 et discuter des chantiers prioritaires du ministre Stanislas Guerini pour le premier semestre 2023 (parcours de carrière et rémunérations, conditions de travail des agents publics). 
"On ne souhaite plus subir l'agenda social imposé par le gouvernement", a affirmé Céline Verzeletti pour la CGT, premier syndicat du public, auprès de l'AFP.  Après les tensions autour des retraites, "se dire qu'on passe à la séquence suivante n'est pas entendable, on ne fonctionne pas comme ça", a expliqué son homologue de la CFDT, Mylène Jacquot. "On a toujours l'objectif de gagner le retrait" de la réforme, a rappelé Céline Verzeletti.
Interrogée, la directrice générale de la DGAFP (direction générale de l'administration et de la fonction publique) Nathalie Colin a déclaré prendre acte de cette demande et compte proposer "de nouvelles dates" de réunion.

Les syndicats de la SNCF appellent à poursuivre la grève reconductible
Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont appelé vendredi à « maintenir la grève » reconductible démarrée le 7 mars et « à agir massivement le 23 mars » pour s’opposer à la réforme des retraites.
La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots invitent également les salariés du rail à « multiplier les actions et initiatives unitaires dès ce week-end dans tous les territoires », après le déclenchement du 49.3 décidé jeudi par le gouvernement, considéré comme « un énième bras d’honneur au mouvement social ».
« C’est un aveu de faiblesse et c’est à mettre à l’actif de la mobilisation », a malgré tout salué l’intersyndicale.
Différentes actions sont envisagées tout au long du week-end devant les préfectures et les permanences de députés un peu partout en France.
Vendredi, on comptait aux alentours de 4% de salariés grévistes à la SNCF, selon une source syndicale, avec une mobilisation atteignant 27% chez les conducteurs, 11% chez les contrôleurs et 8% chez les aiguilleurs.
Deux tiers des TGV et la moitié des trains régionaux circulaient vendredi par rapport à l’accoutumée, au onzième jour de la grève reconductible.
Le trafic pour ce week-end n’a pas encore été précisé.
« Le niveau de grévistes est encore fort par rapport à la durée du mouvement », a souligné Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire. « Le point d’orgue est attendu jeudi 23 mars, sauf si une motion de censure contre le gouvernement est adoptée ou si la réforme est retirée », a-t-il estimé.

Les syndicats appellent les personnels enseignants à faire grève dès lundi
Plusieurs syndicats opposés à la réforme des retraites appellent à "poursuivre la mobilisation la semaine prochaine, y compris par la grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du bac" qui débutent lundi, indique franceinfo ce vendredi. Un appel relayé notamment par le SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, FO, Sud et la CGT. "Le gouvernement porte l’entière responsabilité des grèves et de leurs conséquences sur le baccalauréat", a-t-elle déclaré dans son communiqué.

 
Caisse de Solidarité avec les grévistes

Grève des éboueurs: situation confuse à Paris
La situation du ramassage des déchets à Paris était confuse vendredi au douzième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin affirme que la réquisition des agents « fonctionne ».
Les poubelles non ramassées continuent de s’entasser dans les rues de la capitale, mais la mairie n’avait pas communiqué de nouveau bilan à la mi-journée. La veille, 9.600 tonnes d’ordures jonchaient les trottoirs de la capitale, selon elle.
Après le refus mercredi de la maire PS Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, de demander la réquisition d’agents au préfet de police, ce dernier a « jeudi soir requis le service de la propreté de la ville » pour évacuer les ordures, a assuré Gérald Darmanin vendredi matin.
Mais les maires d’arrondissement interrogés par l’AFP avaient peu de certitudes sur les effets de cette décision.
Leur situation diffère déjà, depuis le début de la grève, selon que le ramassage est effectué par les agents de la ville, pour la moitié des arrondissements, ou par un prestataire privé, pour l’autre moitié.
A Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois sites d’incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.
L’accès à l’usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté l’AFP sur place.
Selon la CGT, 95% des salariés du site de traitement d’Ivry et tous les chauffeurs des deux garages sont en grève ce vendredi. Concernant les éboueurs grévistes, aucun chiffre n’a été communiqué de source syndicale.
 
La DGAC demande d’annuler lundi 20 mars  30% des vols à Paris-Orly et 20% à Marseille
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler lundi 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.
« En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », a prévenu la DGAC vendredi.
Le taux d’annulation à Orly lundi est en hausse par rapport à cette semaine, quand les autorités avaient demandé l’annulation de 20% des vols au départ de l’aéroport francilien.
Pour limiter les perturbations du trafic, les dispositions du service minimum seront appliquées dans certains centres en route de la navigation aérienne (CRNA, centres de contrôle aérien) et services de navigation des aéroports.
La DGAC invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol.
 
Nouveau rassemblement place de la Concorde à Paris
Quelque 2.500 manifestants se sont rassemblés vendredi soir place de la Concorde à Paris, comme la veille, pour protester contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3, après plusieurs actions de lycéens et d’étudiants dans la journée.
La foule a grossi vers 19H00, dans une ambiance jusque là plutôt calme, selon des journalistes AFP.
Clara, 22 ans, a participé à toutes les manifestations. « C’est important d’être là, j’ai peur que le mouvement s’essouffle », dit à l’AFP l’étudiante qui ne veut pas donner son nom de famille.
Un peu plus tôt, quelque 200 personnes, des jeunes essentiellement, s’étaient réunies devant le commissariat du 1er arrondissement de Paris, où deux étudiants interpellés dans la matinée près de Tolbiac ont été placés en garde à vue.
Sur l’ensemble de l’Hexagone, une quinzaine de sites universitaires ont été bloqués vendredi (Nanterre, centre Cassin de Paris 1 ou Mulhouse) et une vingtaine d’autres occupés (Bordeaux Montaigne, Lyon 2...), selon le syndicat étudiant L’Alternative, en pointe dans ce mouvement.
A Paris, des étudiants se sont rassemblés en fin de matinée devant le site de Tolbiac de l’université de Paris 1, bloqué administrativement à titre préventif, rejoints par d’autres qui s’étaient retrouvés place de la Sorbonne.
Les étudiants (entre 150 et 400 selon eux) ont tenté d’organiser une manifestation improvisée, pour soutenir des éboueurs grévistes à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine, mais le mouvement a été rapidement réprimé par la police, ont-ils indiqué.
Quelques lycées ont également été bloqués vendredi, comme les lycées Turgot et Henri-IV à Paris.
« Le principe du 49.3 est vraiment antidémocratique », a expliqué, Raphaëlle, 16 ans, en classe de première à Henri-IV, ajoutant que « c’est symbolique de faire ce blocus ici aujourd’hui, parce que c’était le lycée de Macron ».
« On a réussi à mobiliser tous les élèves. Ça montre vraiment qu’il y a consensus », a renchéri Nina, 16 ans, également en première dans ce lycée.
 
***

L’intersyndicale appelle à une 9e journée de grèves et de manifestations jeudi 23 mars
La lutte continue : amplifions les mobilisations et les grèves !

Face au refus de soumettre le texte au vote et de recourir à l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, la mobilisation se poursuit, la prochaine aura lieu le jeudi 23 mars.
Des millions de manifestant.e.s et 95% des travailleurs hostiles à la réforme des retraites, malgré cela le gouvernement est resté sourd et déclenche le 49.3
Le 15 mars, alors que la commission mixte paritaire (CMP), qui se compose de 7 députés et 7 sénateurs, s'était réunie afin d'aboutir à un texte commun, nous étions plus de 1,5 million à battre le pavé pour dire non à la réforme des retraites profondément injuste, injustifiée et injustifiable.
Le lendemain, jeudi 16 mars, les organisations syndicales s'étaient données rendez-vous devant l'Assemblée nationale avant le vote de la réforme pour rappeler la représentation nationale à ses responsabilités envers leurs électeurs mobilisés depuis plusieurs semaines contre ce projet.
Le gouvernement a répondu à cette immense mobilisation populaire par le déni démocratique !
Alors qu'elle se savait coincée sans majorité pour voter ce projet de loi, la Première ministre a décidé de déclencher l'article 49.3 de la constitution qui engage la responsabilité du gouvernement et met ainsi fin au débat démocratique qui n'aura jamais eu lieu à l'Assemblée nationale.

Au parlement, tout au long de l’examen du texte de loi, le gouvernement a fait le choix du passage en force :
avec des procédures accélérées, refusant de passer au vote sur les amendements, pressions sur les élus.es ou les groupes, concessions à la droite.
Aux travailleurs, le gouvernement et le patronat ont répondu par la répression :
réquisitions des grévistes, interventions policières sur les occupations de lieux de travail, arrestations, intimidations, mise en cause du droit de grève.

Forte du soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme, en toute indépendance, dans des actions calmes et déterminées.
Elle décide de poursuivre la mobilisation et appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars prochain.

( L'Intersyndicale du 16 mars 2023 )


***

Retraites, 49.3 : rejoignez la lutte !
À l'issue d'une journée au cours de laquelle Macron a déclenché l'arme anti-démocratique du 49.3 en l'absence de majorité pour voter la retraite à 64 ans, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé sur les suites du mouvement.
Dans cette vidéo, il rappelle comment la mobilisation dans les manifestations, les grèves et à l'Assemblée nationale par les députés insoumis ont permis de priver de majorité Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Jean-Luc Mélenchon appelle à poursuivre et amplifier cette lutte pour la rendre victorieuse.
Il affirme notamment qu'il est possible de censurer le gouvernement puisque plusieurs motions de censure vont être déposées à l'Assemblée nationale.
Il appelle à se joindre aux rassemblements syndicaux qui auront lieu ce week-end et le jeudi 23 mars prochain.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article