VIVE la CGT !

Une femme à la tête de la CGT

Sophie Binet succède à Philippe Martinez au poste de secrétaire générale de la CGT. Je me réjouis de voir que les choses évoluent et que pour la première fois une femme occupe ce poste. Mais cela ne me suffit pas, je ne me serais pas réjouie de la même manière dans d’autres cas.

Au sein du comité exécutif confédéral de la CGT, elle était chargée des questions d’égalité hommes-femmes. Et je suis d’accord avec sa proposition de ne pas négliger la question de l’égalité entre hommes et femmes il faut toujours lier ce combat à celui de classe contre l’exploitation. Ce qu’elle fait dès le lancement de la pétition #LoiTravailNonMerci avec la féministe Caroline de Haas. Elle est co-auteure du livre “Féministe, la CGT ? Les femmes, leur travail et l’action syndicale”, publié en 2019. Ce combat des femmes est plus utile que jamais comme on le voit dans la loi sur les retraites. J’espère qu’elle saura impulser un grand combat des femmes celui pour la paix.

Un renouveau né du mouvement…

Un sacré coup de jeune au moment où on assiste à une nouvelle implication de la jeunesse… ça aussi cela m’émeut… l’idée que le relais est là… Mais ce renouveau n’est pas un gadget, il part de la force du mouvement populaire. On ne peut pas analyser ce congrès et ses résultats sans tenir compte de la puissance du mouvement et la pression à la fois combative et démocratique telle qu’elle s’est exercée et à ce titre le salut à Olivier Mateu dans le discours final de Sophie Binet était bienvenu, il prouve sa finesse et celle de l’équipe qui l’entoure parce que quand un courant représente plus de 30% et qu’il a su préserver l’unité de la CGT on ne peut pas ignorer ses exigences. Oui on ne peut le nier, une CGT de classe et de masse a pesé comme dans le mouvement et sur le renouvellement total du bureau confédéral tout en écartant la fracture possible . Oui la combativité ouvriere a pleinement jouée. D’abord l’exigence des congressistes d’avoir un congrès souverain, ensuite le rôle joué par ceux qui étaient le plus engagés dans la bataille et d’une manière réaliste : ainsi il y a eu et il y a dans le bureau confédéral la présence des robins des bois de l’énergie Sébastien MENESPLIER aux côtés de Laurent Brun des cheminots, les plus combatifs, le monde industriel ouvrier, auquel s’est joint le commerce… Mais une vision réaliste qui ne sous-estime pas le rôle de l’intersyndicale : la décision finale de Sophie Binet d’aller avec l’intersyndicale mais sans parler ni de pause, ni d’apaisement reflète un réalisme combatif. Oui Ce congrès reflète à sa manière un renouvellement né dans les luttes, loin des manipulations de sommet, dans lequel les femmes, les jeunes, les travailleurs ont toute leur place et ce n’est que le début d’un processus.

La CGT refléte plus que jamais la classe ouvrière mais celle-ci intègre les diplômés

J’ajouterai que bien que de Nantes, cette militante qui a fait des études de philosophie, elle était conseillère d’éducation à Marseille dans un lycée professionnel, le lycée Diderot qui a toujours été une base de classe. Elle dirigeait Ugict-CGT, la branche des ingénieurs, cadres et techniciens du syndicat. Donc si je ne connais pas personnellement Sophie Binet je ne peux que me réjouir que la CGT ait tranché dans l’unité.

Il faudra connaître le bureau confédéral mais il témoigne d’un profond renouvellement pour ce qu’on en connait déjà : un binôme qui promet…

Ce qui me réjouit particulièrement c’est son “administrateur”, l’équivalent sans doute d’assesseur, enfin on verra ce que ce titre recouvre par rapport au mandat. En revanche, je connais mieux et j’estime profondément Laurent Brun qui est à la fois un grand dirigeant syndical, respectueux de la démocratie cheminote et très internationaliste. J’ai rarement vu depuis des années quelqu’un qui connait aussi bien non seulement ses dossiers mais sait aussi voir la situation avec de la hauteur, celle de la théorie comme celle de la géopolitique…

Parce si la faiblesse de ce congrès comme du niveau politique en France en général c’est la conscience des enjeux internationaux Laurent Brun est capable de faire le lien, il pourra s’appuyer sur une CGT qui a accru sa combativité dans les luttes et qui a évité le pire, la scission et la fin d’une organisation de masse et de classe.

Comment vous dire le fond de ce que je pense : Laurent Brun c”est quelqu’un qui sait être unitaire sans jamais mettre son drapeau dans sa poche, sans tomber dans la collaboration de classe et qui sait respecter et mesurer la volonté populaire, bref quelqu’un qui va être un atout important avec la nouvelle secrétaire générale et leur équipe pour donner un nouveau souffle au combat contre le diktat gouvernemental…

Et c’est un véritable ami de Cuba qui agit plus qu’il ne parle …
Danielle Bleitrach