Condamnation de la violence : le deux poids deux mesures manifeste !

Publié le par FSC

La condamnation de l'agression d'Amiens du neveu de la femme du président est unanime.

A droite bien sûr, mais également à gauche et parmi les syndicats.

Même s'il est évident que les soutiens du pouvoir font tout ce qu'ils peuvent pour tenter d'amalgamer ce type d'agression dont on voit mal les motivations politiques et le mouvement social de résistance à notamment la contre-réforme des retraites.

Mais il n'en va pas de même s'agissant de l'agression chez lui du délégué CGT de l'entreprise Vertbaudet et BFM n'y envoie pas ses journalistes et caméras pour recueillir les sentiments de l'agressé.

Et surtout faire de cette agression un exemple de la répression patronale accompagnée par la répression d'état délogeant en même temps le piquet de grève des travailleurs en lutte.

 

_______________________

BFM Régions

NORD : LA CGT VERTBAUDET DÉNONCE L'AGRESSION D'UN DÉLÉGUÉ SYNDICAL LORS D'UNE "EXPÉDITION PUNITIVE"

Florian Bouhot
Des salariés de Vertbaudet dégagent l'accès au site de la marque de vêtements à Marquette-lez-Lille (Nord) après l'évacuation par la police d'un piquet de grève le 16 mai 2023

Des salariés de Vertbaudet dégagent l'accès au site de la marque de vêtements à Marquette-lez-Lille (Nord) après l'évacuation par la police d'un piquet de grève le 16 mai 2023 - DENIS CHARLET © 2019 AFP

 

L'homme a été "copieusement gazé" et "frappé" mardi soir devant son domicile par des policiers en civil, rapporte le syndicat.
 

La tension semble avoir atteint son paroxysme dans la commune de Marquette-lez-Lille. Mobilisés depuis le 20 mars, les salariés de l'entreprise de textile Vertbaudet militent pour des hausses de salaires significatives et multiplient les actions pour faire plier leur direction.

Mardi, la préfecture du Nord a sommé les forces de l'ordre d'évacuer les grévistes qui bloquaient l'accès à l'entrepôt. La veille, deux personnes avaient été interpellées pour outrage à agent et entrave à la circulation.

Le soir même de l'évacuation, un délégué syndical "a été embarqué devant chez lui par des policiers en civil", clame la CGT Vertbaudet dans un communiqué partagé ce mercredi matin par Céline Verzeletti, secrétaire confédérale du syndicat.

 

Coups et crachats

L'homme en question a été "plaqué sur sa voiture devant son enfant" et "embarqué dans un véhicule banalisé", fustige la CGT. Interpellé "aux cris de 'sale gréviste' et de 'toi, le délégué syndical'" par des "individus prétendument policiers", le délégué syndical aurait ensuite été "copieusement gazé, frappé". Il aurait également reçu des crachats au visage.

Le récit ne s'arrête pas là. "Ils l'ont humilié, porté atteinte à sa dignité et l'ont finalement jeté de leur véhicule sur la commune de Ronchin, après l'avoir délesté de son portefeuille", déroule le syndicat, dénonçant "une expédition punitive de type fasciste, opérée par des miliciens qui n'ont a priori aucun rapport avec ce que devrait être la police républicaine".

 

"Les prochains, c'est vous!"

La CGT se dit peu surprise de ces pratiques. Lundi, au cours de l'évacuation du site de Marquette-lez-Lille, "les forces de l'ordre ont lancé aux délégués syndicaux CGT Vertbaudet ceci: 'Les prochains, c'est vous!', relate le syndicat.

Et de poursuivre: "Face à ces méthodes, nous exhortons ce qu'il reste de République et d'État de droit dans ce pays à punir les coupables et faire cesser ces agissements insupportables".

Sur Twitter, les réactions du monde syndical et politique ont commencé à germer ce mercredi matin, essentiellement du côté de La France insoumise (LFI). Céline Verzeletti, la cosecrétaire confédérale de la CGT, a témoigné son "entière solidarité" aux salariés en lutte.

Avant de faire part de son indignation: "Face à ce combat legitime patronat et autorités publiques violentent les grévistes piétinent leur droit de grève... inacceptable!"

Géométrie variable

Alors que l'ensemble de la classe politique condamne l'agression subie par Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron, à Amiens, Jean-Luc Mélenchon déplore le manque de soutien apporté au salarié de Vertbaudet.

"Cet homme n'est pas chocolatier mais délégué syndical CGT d'une boîte en grève. Hier enlevé, frappé, volé puis rejeté sur la route. Par qui? Devinez. Silence des grandes consciences", s'étrangle l'ancien leader de La France insoumise.
Adrien Quatennens, député nordiste de la même famille politique, assure s'être entretenu avec le délégué syndical, lequel "est choqué" de la "violence inacceptable" qui s'est abattue sur lui.
Les salariés de Vertbaudet ont en outre reçu le soutien de David Guiraud, de François Ruffin ou encore d'Alma Dufour. Appelant les médias à relayer l'information, tous pointent à la fois du doigt la gestion "tyrannique" de la direction et "la brutalité" des forces de l'ordre à l'égard des grévistes.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article