La secrétaire générale de la CGT était ce mardi 24 octobre à Toulouse à la Bourse du Travail puis à Colomiers, à la rencontre des salariés d’Airbus de l’usine Louis Bréguet. Rencontre.
Finie la moustache courroucée de Philippe Martinez. La CGT a changé de tête et c’est tout un programme !
Changement de genre et de style.
La nouvelle patronne du syndicat est tout sourire et plus dans la rondeur que son prédécesseur. Changement de discours aussi, où l’on parle innovation et emplois induits.
Sophie Binet, numéro un de la CGT nationale, était hier chez Airbus, à Colomiers. Venue à la rencontre des salariés du « plus grand site industriel de France », « fleuron de l’industrie, où un emploi en induit trois à l’extérieur », la leader syndicale a passé une heure et demie avec les salariés, « un temps trop court », avant de prochaines élections professionnelles où la centrale syndicale espère bien contester à Force Ouvrière son hégémonie historique au sein de la firme aéronautique.
Une première visite toulousaine de la nouvelle secrétaire générale qui fait suite aux nombreuses visites à Airbus de Philippe Martinez, mais pas comme secrétaire général car alors à la tête de la CGT métallurgie, ou à celle de Bernard Thibault, son lointain prédécesseur à la tête de la confédération.
" Les dividendes augmentent, pas les salaires »
« La CGT défend la pluralité, la démocratie, l’indépendance, elle combat la répression syndicale importante à Airbus comme dans d’autres entreprises », déclare celle qui vient de la CGT des cadres. Mais dont le discours reste toutefois fidèle aux fondamentaux cégétistes : « La question des salaires est prioritaire, les carnets de commandes sont pleins pour dix ans à Airbus, les dividendes ont augmenté de 20 % alors que les salaires, compte tenu de l’inflation ont baissé de 4 à 8 %. Le coût du capital empêche d’investir dans l’avenir et la recherche », poursuit celle qui croit dans l’avenir de l’aviation et d’Airbus : « On aura besoin d’avions encore, mais il faut investir massivement pour faire baisser l’empreinte carbone ».
Car Sophie Binet rappelle que la CGT s’est aussi associée à des ingénieurs, chez Thalès, Renault ou Stellantis, pour construire des projets innovants (imagerie médicale chez Thalès, voiture électrique à bas coût produite en France, hélas pas repris par les constructeurs français).
Un combat pour la liberté d'expression et la paix
La CGT de Sophie Binet se veut « combative », elle qui dit avoir enregistré 50 000 nouvelles adhésions suite au conflit sur la retraite. « On se syndique pour agir et s’organiser, pas pour une personne ou une idéologie », ajoute la militante, dont le prochain déplacement en Hexagone « sera probablement dans un hôpital, où la situation est catastrophique, faisant porter une menace sur la santé publique, et dans un Ehpad : nous allons d’ailleurs dénoncer un nouveau scandale dans ce domaine ».
La secrétaire générale de la CGT s’était rendue auparavant à la Bourse du Travail, à Toulouse, « soutenir l’UD (Union départementale) mise sous pression par rapport à la liberté d’expression. L’interdiction récente de manifestation (en soutien à la Palestine, NDLR) n’est pas normale. Il faut laisser la mobilisation s’organiser. C’est un combat pour la paix », résume Sophie Binet.
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