Un nouveau Front populaire ?
REPRIS de la page Facebook de Cédric Quintin militant CGT du Val de Marne
QUE PEUT-ON ENTENDRE PAR NOUVEAU FRONT POPULAIRE ?
SANS STRATÉGIE COMMUNISTE LA GAUCHE MOURRA
POUR UNE STRATÉGIE COMMUNISTE À LA FRANÇAISE EN RUPTURE AVEC UNE GAUCHE DU PASSÉ
Mais quel est donc cet entêtement qui est celui de réitérer ce qui se fait depuis 50 ans et qui a échoué : l’union électorale de partis politiques de gauche autour d’un programme électoral décidé par des états-majors ? Il ne s’agit pas de contester l’union qui est totalement indispensable, absolument nécessaire, il s’agit d’en défineir et bien préciser la nature comme d’abord l’union des différentes couches sociales exploitées par le capitalisme qui sont aujourd’hui bien trop divisées mais qui ont objectivement besoin de se rassembler pour construire ensemble une alternative politique de transformation démocratique.
En ce sens n’y a-t-il pas à développer une construction qui travaille en profondeur la capacité du prolétariat dans sa diversité à s’organiser pour élaborer sa stratégie propre face à une stratégie du capital qui a su neutraliser et affaiblir le mouvement révolutionnaire durant les 50 dernières années ? Un nouveau front populaire qui soit réellement novateur ? Soyons lucides les divisions dans la société française sont profondes, le capitalisme libéral-libertaire soutenu par la social-démocratie mitterrandienne et hollandiste a réussi à opposer les couches intermédiaires non capitalistes aux ouvriers et aux milieux les plus exploités. Une partie de ce prolétariat rural et urbain le plus exploité a vécu la gauche de gouvernement comme celle qui avait trahi ses aspirations et s’est réfugiée dans l’abstention ou le vote en faveur du RN. Le PCF en a payé très durement le prix car il a été associé à cette gauche qui a tourné le dos au combat pour une société socialiste. La grande bourgeoisie n’a t-elle pas réussi à piéger la gauche dans une pratique qui l’a coupée des préoccupations populaires et de la question incontournable d’un mode de production alternatif et d’une démocratie qui permette la direction du pays par les travailleurs eux-mêmes et non par une caste de petits et moyens bourgeois de gauche issus d’appareils qui ont failli ?
La faiblesse théorique de la gauche sur l’analyse de la transformation du capitalisme, son rejet des analyses léninistes de l’impérialisme qui lui permettraient d’appréhender les bouleversements de l’ordre mondial avec l’émergence des SITE-BRICS, son ignorance des travaux remarquables du philosophe tarnais Michel Clouscard à propos des évolutions du capitalisme dans la société française, son mépris des travaux de Lénine, de Mao-Zedong et de ses successeurs notamment Xi-Jinping et autres marxistes moins connus mais qui travaillent partout dans le monde qui ont su anticiper les transformations du capitalisme et les stratégies de l’impérialisme, l’europeo-centrisme culturel hérité du colonialisme permanent, tout cela nous donne une gauche complètement démunie face aux enjeux internationaux et alignée sur les thèses de l’impérialisme quand elle n’est pas carrément atlantiste sous la houlette d’un Glucksmann par exemple dont la biographie montre ses liens avec les agents impérialistes dans les pays de l’Est.
La lutte des classes a horreur du vide et le prolétariat reconstruira tôt ou tard par ses combats un mouvement communiste en France qui ne mettra pas les élections comme l’alpha et l’oméga de la démocratie, comme son unique préoccupation, mais comme moments de la lutte et promouvra la capacité du prolétariat de se doter d’une stratégie favorable au socialisme comme issue à la crise.
Car il n’y aura pas de socialisme sans un prolétariat culturellement, idéologiquement préparé à le construire.
Les timides mais réelles avancées faites par le PCF lors de ses deux derniers congrès pourraient se concrétiser par la création de cellules communistes qui, il faut le souhaiter, bousculeront bien des habitudes en interne et reconnecteront le PCF avec des millions de gens qui ne veulent plus voter et qui attendent d’être entendus et pris en considération. Des cellules communistes qui seront des foyers démocratiques rejetant la politique du pouvoir et combattant aussi celles des notables locaux qui s’arrangent y compris à gauche pour toujours écarter le prolétariat, les couches populaires, de la décision politique. Car cette « boboïsation » de la politique dans la gauche actuelle conduit à l’inefficacité en particulier du populisme d’une formation comme celle de la France insoumise qui n’a aucune base, ni même de fonctionnement démocratiques.
La création de nombreuses cellules communistes est absolument vital, elle est dans le contexte actuel notre seul espoir de reconnection entre théorie marxiste et pratique populaire loin de l’idée qu’il suffurait d’avoir des leaders communistes médiatiques pour transformer la société et encore moins des notables locaux qui font de la propagande pour la France insoumise, mouvement qui défend les thèses populistes de Mouffes et Laclau qui prônent la conduite des masses par un leader (Mélenchon pour la France) et rejettent toute idée de parti politique organisé démocratiquement.
C’est en étant des militants marxistes dans le peuple au plus près de sa vie, de ses souffrances et de ses aspirations, comme des poissons dans l’eau, que les communistes pourront être les artisans de l’indispensable révolution socialiste dont notre pays a besoin.