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Publié le par FSC

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« C’est du jamais-vu » : Grève massive des conducteurs de bus de Lacroix pour les salaires

Depuis lundi 26 février, près de 90 %, des conducteurs de bus de l'entreprise Cars Lacroix dans le 95 sont en grève pour réclamer des augmentations de salaires. Cette première grève depuis 70 ans pour l'entreprise, s'est arrêtée ce mercredi après trois jours et pourrait repartir dans les prochaines semaines.

Transports

Crédits photo : Révolution Permanente

C’est une première depuis 1952 pour l’entreprise Cars Lacroix dans le Val d’Oise (95). Depuis ce lundi 26 février, 90 % des conducteurs de bus sont en grève pour réclamer des augmentations de salaires. Alors que l’inflation persiste, ils réclament 5 % d’augmentation et 600 euros de prime. Selon les salariés mobilisés, le mouvement devrait s’arrêter ce mercredi, mais il pourrait repartir le mois prochain en étant plus préparé.

À l’origine de la colère, ce sont des salaires qui ne suivent pas l’inflation tandis que les conditions de travail se dégradent. « On est la suite aux NAO (négociations annuelles obligatoires) qui se sont mal passées. On a vu le bénéfice exorbitant de cette entreprise qui ne nous laisse que des miettes. Il y a un ras de bol complet » expliquent ainsi les délégués syndicaux CGT et CFTC. En effet, alors que l’inflation sur l’année 2023 a été de 4,9 % avec les prix alimentaires qui ont augmenté de 11,8 % en moyenne, la direction a proposé une hausse des salaires de seulement 3,9 % dans le cadre des NAO 2024, entérinant ainsi une perte de « salaire réel » pour les salariés du groupe.

Face à cette annonce, la colère a rapidement explosé dans le groupe WhatsApp des conducteurs de bus dont les salaires oscillent autour des 1600 euros nets. Trois des quatre organisations syndicales (CGT, FO, CFTC), poussées par la jeune section CGT créée il y a un seulement un an, ont alors déposé un préavis de grève. Ce lundi, jour de rentrée des classes, ce sont plus de 160 des 180 conducteurs en CDI (hors arrêts-maladies) qui se sont mis en grève.

Devant l’entrée du dépôt, de nombreux grévistes dénonçaient des conditions de travail qui ne cessent de s’empirer, comme le décrit Christopher : « On a jusqu’à 14 h d’amplitude, certains collègues travaillent de 7 h à 21 h sans pouvoir rentrer chez eux pendant leur pause à cause du prix de l’essence. Récemment, de plus en plus de chauffeurs craquent et sont en arrêt-maladie, parfois pendant un à deux ans ».

Effectivement, ces dernières années, le nombre d’arrêts-maladies a explosé dans l’entreprise, alors que dans les années 2010, il n’y en avait jamais plus de 20, actuellement, ce sont plus de 40 chauffeurs qui sont arrêtés tandis que certains mois ce chiffre frôle la soixantaine.

Après la récente vague de grèves dans les transports en Île de France fin 2023 pour des augmentations de salaires et de meilleurs conditions de travail, c’est une nouvelle grève locale qui vient d’éclater dans le 95. Plusieurs ex-grévistes de Keolis Montesson se sont ainsi déplacés pour venir soutenir leurs collègues et partager leur expérience : « On est venus soutenir nos collègues de Lacroix, ils vont connaître les mêmes choses que nous qui avons fait 6 semaines de grève reconductible. Il faut que tout le transport se lève pour suivre ce mouvement-là et l’inscrire dans la durée ! ». Un discours juste qui permettrai de dépasser l’isolement de ces grèves locales.

Si le mouvement s’arrête ce mercredi, celui-ci pourrait néanmoins redémarrer en mars selon les grévistes, en étant mieux organisé avec notamment la mise en place d’une caisse de grève en ligne. Alors que, dans les bureaux, la direction joue la sourde oreille, il faut faire jouer le rapport de force et s’organiser pour inscrire le mouvement sur la durée, seule méthode à même de faire plier le groupe Lacroix.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

 

 
 
Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Grève : l’usine Bosch de Mondeville à l’arrêt contre la menace de suppression d’emplois

Depuis hier, l'usine Bosch de Mondeville dans le Calvados est à l’arrêt dans le cadre d'une grève contre le rachat de l’usine qui annonce d’ores et déjà des licenciements et une dégradation des conditions de travail, alors que Bosch a engrangé 92 milliards d’euros l’année dernière.

Métallurgie

Crédit photo : Bosch Mondeville

Environ 400 salariés de l’usine Bosch de Mondeville, près de Caen, sont en grève depuis ce mardi à 6h. Près de 80% des salariés de cette usine de pièces automobiles - qui en compte aux alentours de 500 - ont donc cessé le travail, afin de manifester leur opposition au rachat de l’usine. Une mobilisation d’une très grande ampleur, dans une usine qui n’avait pas connu de mouvement depuis plusieurs décennies.

Les travailleurs manifestent en effet leur opposition au plan de revente de leur usine, prévue dans les mois qui arrivent. L’intersyndicale SUD industrie, CFTC métallurgie, CFDT et CFE-CGC, à l’initiative de la grève, rapporte ainsi que la direction de l’entreprise propose deux repreneurs potentiels : « Mutares et Telma. Cela ne nous convient pas. » Raison pour laquelle il a été décidé de « [bloquer] les entrées dans l’usine ». Pour l’heure, la grande majorité des travailleurs participent à la grève, avec pour conséquence que « toutes les lignes de production sont à l’arrêt ».

Les travailleurs s’opposent en effet dans la grande majorité à cette revente, non seulement parce qu’elle se fait sans leur accord, sur des bases totalement floues, mais également parce qu’elle s’accompagne d’un plan de compression des effectifs. Ce sont ainsi cent emplois qui seront supprimés dans les mois qui viennent « en trois vagues : le 1er mars, le 1er mai et le 1er juillet ». En parallèle, l’entreprise menace de fermer complètement le site si elle ne trouve pas de repreneur, espérant ainsi convaincre les travailleurs d’accepter une dégradation de leurs conditions de travail si ils ne veulent pas perdre leurs emplois.

Bosch a pourtant réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 92 milliards d’euros. La liquidation de l’usine de Mondeville n’intervient donc pas en raison d’une crise ou de difficultés financières de l’entreprise, mais s’inscrit au contraire, selon le délégué syndical CGT Laurent Dorian, dans un objectif de « délocaliser la production dans les pays de l’Est, voire en Inde » afin d’accroître les profits engrangés par les actionnaires de la compagnie.

Les salariés exigent donc pour l’heure le droit d’intervenir dans le choix de repreneur que fera la direction et dans les détails de l’accord que Bosch scellera avec le nouveau propriétaire. Estelle Schneider, représentante du personnel, explique ainsi qu’ « il faut absolument que le groupe redéfinisse les contours du projet, qu’on se remette autour de la table. Et surtout, aujourd’hui, c’est la demande de tous les salariés : que la direction nous assure qu’ils n’iront pas à l’encontre de la volonté des salariés », une revendication partagée par Mickaël Juraschek, représentant syndical Sud Industries : « On doit avoir le choix, tout simplement ».

Surtout qu’une des entreprises proposées pour reprendre l’usine, Mutares, a un triste palmarès. Estelle Schneider explique ainsi que « toutes les usines et magasins Lapeyre employaient environ 3500 salariés. Ces 3500 salariés sont passés sous pavillon Mutares et depuis, ils vivent un désastre dans des conditions sociales très difficiles, ce sont des fossoyeurs de la question sociale ».

A l’heure où les profits du patronat s’accumulent aux dépens des conditions de travail et des salaires, ce genre de mouvement, qui met à l’arrêt une usine entière, permet de rappeler une vérité indéboulonnable : sans les salariés, les patrons sont totalement impuissants.

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