L’université de Lille annule une conférence avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan

Publié le par FSC

Eh toujours les accusations mensongères d'antisémitisme pour couvrir les crimes de Netanyahou.

Eh toujours aucunes sanctions contre l'état d'israël tandis qu'elles sont tournées contrel'Iran.

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Anthony Cortes
L'Humanité du 15 avril 2024

L’université de Lille a annulé une conférence avec Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, prévue le jeudi 18 avril, sous la pression de la députée Renaissance Violette Spillebout et du président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Ils avaient exigé de la faculté ne pas accueillir les deux représentants de La France insoumise, qu’ils accusent de propager « l’antisémitisme le plus violent ». Les militants locaux dénoncent une volonté « d’empêcher tout débat sur Gaza ».


Comment faire taire les insoumis ? Cette question, les macronistes se la posent souvent. Violette Spillebout a trouvé un début de réponse : en interdisant leurs prises de paroles dans les facs, pour commencer. Ce lundi 15 avril, la députée Renaissance du Nord a publié sur X un appel à « l’annulation [d’une] conférence de propagande ».
À savoir, une conférence de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan, candidats FI aux élections européennes, pour aborder « l’actualité en Palestine », prévue ce jeudi 18 avril à l’université de Lille. « Ce n’est pas avec ceux qui représentent l’antisémitisme le plus violent et la volonté de destruction d’Israël que les débats progresseront vers la paix », a-t-elle poursuivi, tout en mesure.
Et elle a obtenu gain de cause, l’université de Lille ayant annoncé, ce mercredi 17 avril, l’annulation de cette conférence qui devait se tenir demain.


« L’escalade militaire, intervenue le 13 et 14 avril au Moyen-Orient, a provoqué une montée des tensions internationales (…). Ces tensions se répercutent à l’échelle locale, tout comme à l’université. Cette évolution inquiétante amène la présidence de l’université de Lille à considérer que les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats et a décidé de ne plus autoriser la tenue en ses murs la conférence de M. Mélenchon et de Mme Hassan, prévue ce jeudi 18 avril », a justifié l’université dans un communiqué, tout en regrettant « cette pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur ».
Des pressions qui avaient fait bondir de nombreux parlementaires insoumis. « Ici, c’est la France. Pays de la liberté, notamment celle de l’expression », avait réagi Antoine Léaument, député de l’Essonne. « Rien ne justifierait l’interdiction de cette conférence, a surenchéri Ugo Bernalicis, son homologue du Nord. Mais est-on vraiment surpris par cette demande ? Depuis les gilets jaunes éborgnés, les manifestations contre la réforme des retraites réprimées et les violences à Sainte-Soline, tout le monde a compris que les macronistes avaient un problème avec la démocratie ».

Une organisation « dans les règles » assure LFI


L’appel de Renaissance a été notamment relayé par Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, ciblant un détail bien précis de l’affiche : « Nous ne pouvons tolérer, dans une université française, une telle conférence de la France insoumise qui, à travers le logo « Libre Palestine », nie l’existence de l’État d’Israël ».
Derrière ce « logo » se cache une simple association étudiante locale « agréée par l’université », plaident les Jeunes insoumis locaux. Il s’agit plus précisément d’une structure « dédiée à l’éveil des consciences et à l’action solidaire au sein de l’Université de Lille en soutien des palestinien (ne) s : organiser débats et conférences, informer et sensibiliser et récolter des dons pour les palestinien (ne) s », comme Libre Palestine se présente sur son site.


« C’est une liberté académique, pour les associations, que de pouvoir organiser des conférences politiques, se défend Tomas Kebbati, co-animateur des Jeunes insoumis de Lille. L’université a validé la conférence, nous avons eu une confirmation écrite, tout est dans les règles. Ils veulent simplement empêcher tout débat sur la situation à Gaza ».

Annulation pour « raisons de sécurité » à Rennes 2 et Sciences Po Bordeaux


Ces dernières semaines, d’autres interventions de personnalités insoumises en milieu universitaire ont été annulées. C’est le cas à l’université Rennes 2, où Jean-Luc Mélenchon devait prendre la parole avec Emma Fourreau, candidate aux européennes en neuvième position, et à Sciences Po Bordeaux, où Rima Hassan était invitée à s’exprimer sur le carnage en cours à Gaza.


Dans le premier cas, l’université a déclaré avoir été destinataire d’un « mail de menace », créant un risque de sécurité confirmé par la préfecture. Dans le second, l’établissement a évoqué la « procédure hors délai » menée par les étudiants à l’initiative de l’événement. Ce qui rendait impossible la « mise en place de dispositifs de sécurité spécifiques et importants ». Lille a donc également fini par céder à ces pressions politiques.
 

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