Sur les campus américains, les rassemblements de soutien aux Palestiniens en butte à la répression

Publié le par FSC

Il devient de plus en plus évident pour beaucoup que l'évocation du " trouble à l'ordre public " est un moyen politique sous couvert " juridique " de tenter d'empêcher l'expression de la solidarité avec le peuple palestinien et les habitants de Gaza.

Comme l'accusation de soutien au terrorisme et l'antisémitisme sont brandis en général de manière manipulatoire et erronée afin de poursuivre le même objectif.

Ne pas donc se laisser intimider par ces opérations réactionnaires complices du génocide en cours.

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Vadim Kamenka
L'Humanité du 24 avril 2024

 

Des manifestants pro-palestiniens manifestent devant l’université Columbia à New York, pour condamner les opérations militaires israéliennes à Gaza.

 

Plusieurs dirigeants d’université à New York ont réclamé l’arrestation d’étudiants afin de briser des campements en solidarité avec les Gazaouis. Le soutien de Washington au gouvernement Netanyahou amplifie le mouvement.
Après des mois de protestations contre la guerre à Gaza sur plusieurs campus aux États-Unis, la police a été appelée pour procéder à des arrestations par le dirigeant de l’université privée de New York. Au total, 120 personnes auraient été incarcérées, mardi. Pour justifier son recours à la police, la direction de l’établissement a affirmé avoir constaté des comportements « hostiles et perturbant l’ordre public ».


Dans l’arrondissement de Manhattan, une opération similaire s’est déroulée à l’université de Columbia, la semaine dernière, où une centaine d’étudiants ont été arrêtés. Ces derniers avaient installé un campement en solidarité avec les Gazaouis sur leur campus afin de réclamer la fin des bombardements israéliens, le boycott de toute activité en lien avec Israël et la suspension de toute aide militaire américaine au gouvernement de Benyamin Netanyahou. Depuis, la direction de l’établissement a fait fermer ses salles de classe, déplaçant les cours en ligne et exhortant les étudiants à rester chez eux.

L’attitude de l’université a choqué le corps professoral


« L’université de Columbia s’est réveillée, mercredi, après avoir évité de peu une nouvelle confrontation avec des étudiants à propos de leur vaste camp de protestation », constate le New York Times. L’université a indiqué dans un communiqué que les étudiants manifestants s’étaient mis d’accord pour retirer un nombre important de tentes et interdire les propos discriminatoires parmi les manifestants.


« À la lumière de ce dialogue constructif, l’université poursuivra les conversations pendant les prochaines 48 heures », a réagi de son côté l’université, qui devait accueillir, ce mercredi, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, alors que le Congrès vient d’approuver un programme d’aide étrangère comprenant 26 milliards de dollars à Israël et aux civils dans les zones de conflit, y compris à Gaza. Une décision largement critiquée par des étudiants, des militants de l’organisation des Voix juives pour la paix et des élus démocrates.


L’attitude de l’administration de l’université a choqué un certain nombre de membres du corps professoral, qui ont dénoncé la répression des manifestations pacifiques et averti que la mission du monde universitaire consistant à promouvoir un débat ouvert semblait menacée.


Marianne Hirsch, enseignante à Columbia et elle-même de confession juive, a déclaré à l’AFP être « extrêmement préoccupée par l’antisémitisme mais aussi extrêmement secouée en ce moment par le fait de voir comment l’antisémitisme est instrumentalisé et utilisé à mauvais escient (…) pour mettre fin à la liberté académique, au libre débat, à la pensée critique ». Des appels à la démission de la présidente de Columbia, Nemat Shafik, ont également été lancés par des élus du Congrès.


Le mouvement pourrait prendre encore plus d’ampleur. Dans le Massachusetts, si Harvard a été fermée pour éviter tout rassemblement, des campements de solidarité ont vu le jour à l’Emerson College et au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Même chose sur d’autres campus comme à Tufts et sur la côte Ouest, à l’université de Californie à Berkeley.
 


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