L’Eurovision ne peut pas blanchir les crimes de guerre.

Publié le par FSC

La décision tarde et n'est pas si prompte que dans d'autres conflits, parce que l'occident collectif considère que quoi qu'i fasse l'état israélien doit bénéficier d'un soutien inconditionnel !

Il n'est donc pas étonnant que dans le reste du monde de nombreux états et l'opinion publique plus massivement considèrent que la " communauté internationale " au sens où l'entend le club étroit du G7 pratique le deux-poids-deux-mesures et ne peut prétendre à incarner les " valeurs " universelles !

 

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Pour le bureau national
Anne Tuaillon
Présidente de l’Association France Palestine Solidarité

 

Lettre ouverte à Delphine Ernotte, Présidente de France télévision et de l’Union européenne de radio-télévision

Madame Delphine Ernotte
Présidente de France télévision et de l’Union européenne de radio-télévision
7 esplanade Henri de France
75015 Paris

Paris, le 30 avril 2024

Madame la Présidente,

Si nous nous adressons à vous aujourd’hui c’est avec une terrible question : jusqu’où les responsables du grand prix de l’Eurovision accepteront-ils de fermer les yeux devant des crimes de guerre avérés ?
A Gaza, les massacres ont pris des proportions invraisemblables. En janvier, la Cour Internationale de Justice a enjoint Israël de prévenir ou punir les incitations ou les actes de génocide et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Sans succès, malgré une nouvelle ordonnance fin mars. Mais ça ne compte pas !
En Cisjordanie, les meurtres et les exactions de l’armée et des colons ont atteind un niveau tel que les USA et l’Union Européenne s’en inquiètent, au point d’envisager des sanctions. Mais ça ne compte pas !
En quatre mois autant d’enfant ont été tués à Gaza qu’en quatre ans dans les conflits du monde entier. Mais ça ne compte pas !
En 2022, l’Union Européenne de Radio-télévision avait exclu la Russie. En 2021, la Biélorussie était écartée pour non-respect de la liberté de la presse. A Gaza, largement plus de cent journalistes palestiniens ont été tués et la presse étrangère se voit refuser l’accès. Mais ça ne compte pas !
Fin 2023, plus d’un millier d’artistes suédois ont demandé l’exclusion d’Israël du concours de l’Eurovision. Des artistes finlandais les ont suivis, puis des artistes irlandais... des centaines d’artistes français, de nombreuses associations, syndicats et organisations politiques les rejoignent avec détermination face à l’horreur qui se perpétue. En mars 2024, plusieurs pétitions ont été ouvertes en Europe, en particulier sur change.org et sur Eko. Fin avril, elles totalisent de l’ordre de 200 000 signatures.
Tous et toutes s’adressent à vous, en tant que Présidente de l’Union Européenne de Radio-télévision : le concours Eurovision est un projet de paix, confirmerez-vous qu’il est possible de commettre des crimes de guerre pour venir ensuite les blanchir en chanson ?
Nous espérons vivement que vous entendrez ces appels et prendrez la mesure de l’extrême gravité de votre décision : que dirons-nous aux enfants qui découvriront demain les publications des historiens et nous demanderont ce que nous avons fait ?
Recevez, madame, nos salutation respectueuses.

 

 

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