Frappe sur une école de l'ONU à Gaza : « un mépris flagrant du droit humanitaire international », juge l’Unrwa
L'Humanité du 07 juin 2024
Après la frappe israélienne sans aucun « avertissement préalable, ni aux personnes déplacées ni à l’Unrwa », jeudi 6 juin, sur une école gérée par l’Onu, située dans le camp de Nousseirat et abritant « 6 000 personnes déplacées lorsqu’elle a été touchée », le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, dénonce « un mépris flagrant du droit humanitaire international ».
« Attaquer, cibler ou utiliser des bâtiments de l’ONU à des fins militaires représente un mépris flagrant du droit humanitaire international », a dénoncé le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Philippe Lazzarini a réagi sur X (ex-Twitter) à une frappe israélienne sans aucun « avertissement préalable, ni aux personnes déplacées ni à l’Unrwa », jeudi 6 juin, sur une école gérée par son agence, située dans le camp de Nousseirat, au centre du territoire palestinien.
Pourtant, l’institution de l’Onu « partage les coordonnées de toutes (ses) infrastructures (y compris de cette école) avec l’armée israélienne et les autres parties au conflit », a insisté Philippe Lazzarini. Au moins 37 personnes, selon l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, ont été tuées dans ce bombardement qui intervient peu de temps après celui d’un camp de déplacés à Rafah ayant soulevé une vague de condamnations internationale.
« L’école abritait 6 000 personnes déplacées »
L’armée israélienne a revendiqué, dès les premières heures jeudi, cette attaque aérienne nocturne arguant qu’elle a permis d’éliminer « plusieurs terroristes ». Dans la soirée, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a assuré que les avions israéliens avaient visé « avec des armes de précision » trois salles de classe de cette école de l’Unrwa où s’étaient cachés, selon lui, environ trente combattants du Hamas et du Jihad Islamique. Le tout sans fournir d’éléments à l’appui de ces accusations.
« L’école abritait 6 000 personnes déplacées lorsqu’elle a été touchée. Les allégations selon lesquelles des groupes armés auraient pu se trouver à l’intérieur de cet abri sont choquantes », a déclaré le chef de l’Unrwa, ajoutant toutefois ne pas être « en mesure de vérifier ces accusations ».