Macron faussaire de l'histoire : Certes, des Ukrainiens ont combattu le nazisme, mais sous l’uniforme de l’Armée rouge
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Emmanuel Macron bidouille, avec l’Ukraine, sa « pérégrination mémorielle ». Au prétexte de protéger un pays agressé par la Russie, il efface la collaboration ukrainienne avec l’Allemagne nazie. Seul Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé ce « révisionnisme ». Ainsi, ce jeudi 6 juin, 80e anniversaire du D Day, le président ukrainien Volodymyr Zelinsky sera sur la plage d’Omaha Beach (Normandie), aux côtés de Joe Biden et d’une quinzaine de chefs d’Etat ou de gouvernement. Si Vladimir Poutine n’a évidemment pas été convié, la Russie ne sera nulle part représentée, bien que son rôle dans la défaite d’Hitler aura été également primordial. Or l’Ukraine, théâtre de la « Shoa par balles » qui a décimé plus d’un million et demi de Juifs avec la complicité de soldats locaux, ne mérite pas cette place d’honneur dans la commémoration de la Libération. Certes, des Ukrainiens ont combattu le nazisme, mais sous l’uniforme de l’Armée rouge ; ces anciens combattants n’ont pas été conviés. Les autres portaient l’uniforme allemand : notamment celui de la 14e division Waffen SS Galizien, créée avec le collaborateur Stepan Bandera, dont une avenue de Kiev porte toujours le nom. Bref, comme le rappelle le spécialiste de l’Ukraine Pierre Lorrain (1), Zelinsky représentera demain « un gouvernement qui honore comme des héros les combattants de la SS Galizien mais aussi Bandera et les autres criminels de guerre de l’Organisation des nationalistes ukrainiens. Des gens qui ont combattu (…) les soldats alliés qui libéraient l’Europe de la peste nazie ». Le premier mort français du Débarquement, le caporal Emile Bouétard, sera d’ailleurs tué, le 5 juin 1944, par un Ukrainien du IIIe Reich. Macron, qui lui rendra hommage ce mercredi à Plumelec (Morbihan), rappellera-t-il ce fait ?
La mansuétude du chef de l’Etat pour l’Ukraine, aujourd’hui placée au rang de victime, n’autorise pas une mémoire bricolée. L’histoire ne se réécrit pas au gré des situations, hormis dans les régimes dictatoriaux soucieux de maîtriser leur récit en effaçant des réalités. Les quelques Ukrainiens qui participèrent à la division polonaise qui débarqua par la suite avec les Alliés ne suffisent pas à transformer ce pays en une nation de résistants. Qui comprendrait que la France honore des vétérans de la 33e division SS Charlemagne ?
Si l’Allemagne a expié son passé nazi et antisémite avec le procès de Nuremberg, cette introspection n’a pas eu lieu dans l’Ukraine de l’ex-URSS. Bandera donne non seulement son nom à des rues et des avenues, mais il a ses statues et ses adeptes. Imaginerait-on en France des statues de Laval, de Pétain ?
Comme le rappelle également Lorrain, « une partie de la classe politique ukrainienne aime à parader avec la Wolfsangel rendue tristement célèbre par la 2e division SS Das Reich ». Cette légèreté face à l’histoire conduisit même, en septembre, la Chambre des Communes canadienne à rendre hommage, en présence de Zelinsky, à un vétéran ukrainien de la SS Galizien, Iaroslav Hunka, 98 ans. La mise au ban de la Russie par l’Europe démocratique n’autorise pas la France à de tels trous de mémoire volontaires sur l’Ukraine. Ils ressemblent trop à des mensonges d’Etat.