Répression antisyndicale : la CGT demande une commission d’enquête

Publié le par FSC

Lors d’un meeting, ce mardi soir, à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, Sophie Binet a annoncé saisir la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ainsi que la Défenseure des droits pour que celle-ci consacre son prochain baromètre aux libertés syndicales.

Comme un symbole de la répression qui s’abat sur les cégétistes. Alors qu’il devait prendre la parole lors d’un meeting pour les libertés syndicales, mardi 4 juin à Montreuil (Seine-Saint-Denis), Timothée Esprit a appris, dans la matinée, son licenciement de son entreprise dans la chimie : « Le motif invoqué ? J’ai partagé sur ma page Facebook une publication d’une organisation de gauche palestinienne. »

L’employeur l’accuse d’apologie du terrorisme, malgré son mandat syndical. Pour le syndicaliste, la raison est tout autre : « Dans mon entreprise, la CGT fait 58 %. Nous avons combattu durement un PSE. Depuis 2022, nous en sommes au 5e militant mis dehors, 4 licenciements plus une qui a démissionné pour ne pas se foutre en l’air. »

Timothée Esprit et ses camarades ne sont pas des cas isolés. Depuis la réforme des retraites, plus de 1 000 militants et cadres de la CGT sont inquiétés par des poursuites judiciaires ou disciplinaires. Dont trois membres du bureau confédéral : Sébastien Menesplier et Myriam Lebkiri pour des actions pacifistes lors du mouvement social de 2023. Et Céline Verzeletti, qui comparaîtra le 1er juillet au tribunal d’Aix-en-Provence, à la suite d’une plainte en diffamation pour un tract hébergé sur le site de l’UFSE-CGT.

Sophie Binet interpelle la Défenseure des droits et les parlementaires

De son côté, Laurent Indrusiak détient un triste record. Le secrétaire départemental de la CGT Allier compte 29 convocations et a comparu 9 fois devant les tribunaux pour 4 condamnations. « En 2020, j’ai été condamné en première instance à 10 000 euros d’amende avec sursis pour un simple feu de palettes, avant d’être relaxé en appel, raconte Laurent Indrusiak. Quand la BAC (brigade anticriminalité) vous interpelle un dimanche, devant vos proches, et que vous ressortez avec trois jours d’interruption temporaire de travail, cela a forcément des conséquences sur nos familles et impacte notre action syndicale. »

À Carhaix, dans le Finistère, ce sont 10 militants, dont 6 cégétistes et 2 cédétistes, qui sont inquiétés à la suite de l’envahissement d’une réunion de l’agence régionale de santé pour protester contre la fermeture des urgences. « Nous avons autre chose à faire que de faire le Tour de France des commissariats. Les services de police devraient se consacrer aux violences faites aux femmes ou à la lutte contre les narcotrafics ! » tance Sophie Binet.

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