Gaza : la moitié des bâtiments de l’UNRWA détruits, selon l’organisation
Pierre Barbancey
L'Humanité du 09 juillet 2024
Philippe Lazzarini, en charge de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a également dénoncé les déplacements de population alors que les combats s’intensifient.
Indifférente à l’émotion internationale et aux appels à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit sa guerre et sa destruction de la bande de Gaza. Dans la ville de Gaza même, des dizaines de milliers de Palestiniens doivent fuir à la recherche d’un abri.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des familles entassées dans des charrettes tirées par des ânes, des camions où sont empilés des matelas et d’autres biens se frayant un chemin dans les rues de la ville pour fuir les zones après les ordres d’évacuation israéliens. Toutes les cliniques médicales du Croissant-Rouge palestinien sont hors service.
Les troupes au sol, appuyées par des chars et des bombardements aériens, sont engagées dans d’intenses combats contre le Hamas et le Djihad islamique. Les branches armées de ces deux organisations ont fait savoir que leurs combattants ont affronté les forces israéliennes avec des mitrailleuses, des tirs de mortier et des missiles antichars sur les lignes de front de la ville de Gaza et ont tué et blessé des soldats israéliens.
Plus de 500 personnes tuées au QG de l’UNRWA selon son directeur
Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, qui se trouvait mardi à Amman en Jordanie, a lancé une fois de plus une alerte : « 50 % des quartiers généraux de l’UNRWA dans la bande de Gaza ont été détruits et plus de 500 personnes ont été tuées alors qu’elles se trouvaient dans notre quartier général », a-t-il dénoncé.
Il a parlé de la situation dans Khan Younès, au sud du territoire palestinien, soulignant « qu’environ 250 000 personnes ont été déplacées de la ville pour la sixième ou la septième fois sur la base d’instructions israéliennes ». Il a répété qu’il n’existait aucun endroit sûr dans la bande de Gaza, à l’instar de cette Palestinienne interrogée par Reuters qui affirme que c’est la septième fois depuis le mois d’octobre qu’elle et sa famille doivent évacuer l’endroit où ils se trouvent.
« La ville de Gaza est en train de disparaître, c’est ce qui se passe. Israël nous oblige à quitter les maisons incendiées. Nous ne pouvons plus le supporter, assez de morts et d’humiliations. Mettez fin à la guerre maintenant ! » a-t-elle demandé.
Cette nouvelle offensive israélienne se déroule alors que des pourparlers doivent reprendre, ce mercredi, au Qatar. Le directeur de la CIA, William Burns, se trouve actuellement en Égypte où il a rencontré le président Sissi. Le Hamas a accepté, la semaine dernière, un élément clé d’une proposition de cessez-le-feu des États-Unis.
Mais ce qui se passe depuis deux jours pourrait ramener les négociations « à la case départ », a fait savoir, Ismaël Haniyeh, qui dirige l’organisation islamiste. Un responsable palestinien proche des efforts de médiation estime pour sa part qu’Israël devrait faire le prochain pas.
« Tout dépend maintenant de Netanyahou. Le Hamas a clairement exprimé sa position et a fait preuve de suffisamment de flexibilité pour rendre un accord possible, mais, même les Israéliens disent que tout dépend de Netanyahou et s’il veut un accord. »