Gaza : pour les civils, un quotidien entre bombes, déplacements forcés et famine

Publié le par FSC

Pierre Barbancey
L'Humanité du 02 juillet 2024

 

Des enfants palestiniens attendent de recevoir un repas chaud distribué par des organisations caritatives au milieu des attaques israéliennes à Deir al Balah, dans la bande de Gaza, le 27 juin 2024. © Ashraf Amra / ANADOLU / Anadolu via AFP

 

L’armée israélienne poursuit sa destruction du territoire palestinien. Les civils reçoivent des ordres d’évacuation sans plus savoir où aller. Et ne trouvent plus de quoi se nourrir.
Benyamin Netanyahou poursuit sa sale guerre à Gaza. L’armée israélienne a ordonné, lundi 1er juillet, une nouvelle évacuation de secteurs des gouvernorats de Khan Younès et de Rafah, où des centaines de milliers de Palestiniens ont déjà dû fuir les combats il y a plusieurs semaines.


Des témoins ont raconté que de nombreux habitants avaient quitté ces secteurs et que des déplacés de l’est de Khan Younès, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées, dormaient dans la rue à même le sol. Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), cet ordre d’évacuation concerne 250 000 personnes. « Nous nous attendons à ce que ces chiffres s’accroissent, a fait savoir Louise Wateridge, porte-parole de l’Unrwa. C’est un autre coup dévastateur porté à l’action humanitaire ici. »

Des médecins torturés


Les bombardements ont recommencé de façon massive mardi matin. À Khan Younès et Rafah (sud de la bande de Gaza), huit personnes sont mortes et plus d’une trentaine ont été blessées. Dans la ville de Gaza, des combats ont lieu, notamment dans le quartier de Choujaïya. « Nous avons entendu les Israéliens parler d’une baisse significative de leurs opérations dans la bande de Gaza. Cela reste à voir », a commenté le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.


Lundi, des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l’hôpital Al-Shifa de Gaza ville, Mohammed Abou Salmiya, ont été libérés par Israël et transférés vers des hôpitaux de Gaza, selon une source médicale. À l’hôpital Nasser de Khan Younès, le docteur Abou Salmiya a révélé avoir été soumis « à de sévères tortures » pendant ses sept mois de détention.


L’ensemble de la population de la bande de Gaza est menacée de famine et souffre d’une grave insécurité alimentaire, selon la déclaration alarmante publiée aujourd’hui par le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. « Il est important de se rappeler que même lorsque les familles reçoivent un peu de nourriture, beaucoup n’ont pas d’ustensiles de cuisine, d’eau ou de combustible pour transformer les aliments. La population est déjà très fragile. Le seul moyen de prévenir et d’arrêter la famine est un cessez-le-feu qui permette une réponse humanitaire multisectorielle complète », explique Hélène Pasquier, responsable de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance pour Action contre la faim.
 

 

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