L'intervention ouvrière ... passage nécessaire pour sortir du tunnel

Publié le par FSC

Manifestation et grève à Compiègne jeudi 04 juillet 2024 à 18H00

Camarade

 

L’extrême droite n’est pas du côté des travailleuses et des travailleurs !

 

Notre République et notre démocratie sont en danger. Les droits sociaux et les libertés syndicales sont menacés.

Venez nombreux

Jeudi 04 juillet 2024 à Compiègne cours guynemer, à 18H00.

 

Venez avec vos chasubles et drapeaux CGT

VENEZ NOMBREUX MANIFESTER AVEC VOS BANDEROLES,

VOS PANCARTES ET VOS DRAPEAUX

 

 

Bien fraternellement

L’union locale CGT Compiègne

 

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A mettre en rapport avec les réflexions de Frank MARSAL sur le site d'Histoire et Société :

Franck Marsal

Il faut se rappeler ce que fut le Front Populaire, premier du nom, dans un contexte où le fascisme était ce qu’il était originellement, des organisations pratiquant la violence contre le mouvement ouvrier à une échelle de masse, et ce, bien avant de parvenir au pouvoir.
L’UE n’existait pas, mais Léon Blum échoua en à peine un an, sur la contrainte internationale à l’époque portée par les banquiers et le système financier londonien, qui mit facilement en échec sa politique.
Leaon Blum avait pourtant donné satisfaction à Londres en refusant le soutien à l’Espagne républicaine. Londres entretenait déjà avec Franco une relation particulière, notamment parce que Londres comptait sur les ressources minières de l’Espagne. Cette protection britannique aboutit après la guerre à stopper la lutte anti-fasciste internationale sur la ligne des Pyrénées et à abandonner les républicains espagnols une seconde fois. L’Espagne franquiste convenait à la fois à Hitler, dont l’objectif principal était d’isoler et d’acculer la France, et à l’Angleterre et le seul pays à porter une aide massive aux républicains fut l’URSS, qu’on accuse aujourd’hui de totalitarisme ! Dans la société capitaliste, les petits calculs et les grands principes sont deux sphères étanches.

On se rappelle des grandes grèves de 1936. La mémoire retient toujours le positif, mais on se rappelle moins des grandes répressions notamment en 1938, prélude à l’interdiction du PCF qui prit prétexte du pacte germano-soviétique, mais qui fut en fait une consolidation du pouvoir d’état préalable et indispensable à l’instauration du régime fasciste de Pétain.
Toutes ces mesures furent prises ou avalisées par l’Assemblée Nationale élue en 36, mais qui s’était “retournée”, les radicaux, composante essentielle à la victoire du Front Populaire de 36 avaient changé de camp sous la pression de la situation.
Il y a des répétitions et des évolutions dans toutes ces situations et on pourrait tracer aussi quelques schémas similaires (bien que très atténués) dans la période 1981 – 1983, ainsi que, comme le souligne l’article 1848 – 1852.
Je crois qu’il n’y a pas de solution miracle. Il faut affronter la réalité telle qu’elle se présente. Il y a des suites à tout cela qu’il faut aussi comprendre : le pouvoir absolu de Napoléon 3 tombe face à la guerre, en 1870 – 1871 et à la Commune de Paris. Marx dira : “bien creusé vieille taupe” liant ainsi l’échec de 1848 à la victoire partielle de 1871, par un long travail souterrain. Ce premier gouvernement ouvrier de l’histoire, trahi et écrasé par la petite bourgeoisie versaillaise, en impose quand même. Cette fois, la République est installée en France et malgré l’écrasement dans le sang et les déportations, le mouvement ouvrier va pouvoir renaître et se développer à une échelle qu’il n’avait pas encore connu dans une longue période d’accalmie sociale, propice au développement des illusions réformistes.

Le 1ère guerre mondiale et la crise de 29 feront a nouveau mûrir les tensions sociales. Viendra le Front Populaire, comme tentative impossible de les régler pacifiquement. 10 ans après 36, après la lutte terrible de la résistance (un nouveau tunnel), le gouvernement Pétain et son parrain Hitler sont à leur tour détruits par la guerre et c’est le gouvernement provisoire de 1945 – 1947 qui va, grâce à l’impulsion communiste (cette fois à l’intérieur même du gouvernement), à nouveau moderniser la France en profondeur et donner une extension sociale et économique de la démocratie bien plus avancée que ce que prévoyait le programme du Front Populaire.
Chaque fois, les tensions sociales suivent une montée aux extrêmes, la lutte pour le pouvoir passe par un affrontement avec le parti de l’ordre, Versailles ou Pétain, c’est à dire la réaction. Les tentatives républicaines, les Fronts Populaires ou la “gauche” ne l’empêchent pas. Elles y mènent. Elles font partie du processus de radicalisation, tout en essayant – inutilement – de le contrôler et en prétendant pouvoir l’éviter.
Mais, le rythme et même l’ordre des événements varient et ils varieront encore, parce qu’ils sont déterminés par un second ordre circonstanciel mouvant et imprévisible.

Je ne sais pas ce que sera le résultat de cette séquence électorale. Macron se voulait, paraît-il, entrer dans l’histoire. Il est allé jusqu’au bout, quitte à y être le successeur de Napoléon le petit et de Pétain (sans pourtant avoir fait son service militaire).

Il me semble que, quelles que soient les limites des coalitions en cours, ce qui est important, c’est, non seulement d’être dans l’action et d’y apprendre mais d’y porter tout ce qui est possible et nécessaire dans la perspective d’accélérer la rencontre nécessaire entre le coeur des classes populaires et la compréhension matérialiste dialectique de la situation et des tâches. Long chemin à tout point de vue, tant les deux bouts (mise en mouvement des classes populaires et compréhension matérialiste dialectique de la situation) sont non seulement éloignés l’un de l’autre, mais surtout balbutiants chacun à leur niveau.
Mais ce n’est pas nous qui choisissons les circonstances dans lesquelles nous pouvons agir. Nous les prenons telles quelles, en comprenant qu’agir sur l’évolution de la situation n’est pas encore à notre portée. Les idées révolutionnaires ne sont pas encore formulées clairement et ne se sont pas (encore moins) emparées des masses. C’est la lutte des classes inconsciente qui est encore principalement à l’oeuvre.
Le tunnel est devant nous, mais nous savons que la lumière est au bout.

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