Nouvelles du militant indépendantiste calédonien ... dit Bichou
Roland RICHA
Dimanche, 21 juillet 2024
Christian Tein, dit Bichou...
Une fois n'est pas coutume. Aujourd'hui, je vais vous parler de quelqu'un d'autre qu'un Palestinien mais dont le combat épouse la même cause. Comme un Palestinien, il réclame justice pour son peuple. Il est debout face à la répression et organise la résistance. Comme un Palestinien, il croit ferme que la liberté est au bout du chemin.
Le 17 juillet, trois parlementaires français usaient de leur droit de visite des lieux de privation de liberté pour rencontrer, à Mulhouse, un des sept militants indépendantistes détenus en métropole.
Jean-Victor Castor, député de Guyane, Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis et directeur de l’Humanité, et Robert Xowie, sénateur indépendantiste de Kanaky – Nouvelle-Calédonie.
C'est ici, dans ce centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach qui se veut une « prison modèle » qu’est détenu un prisonnier politique : Christian Tein, dit Bichou, incarcéré à 17 000 kilomètres de chez lui. Comme six autres de ses camarades indépendantistes, le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) est emprisonné en métropole après que le juge a décidé de son transfert. Une « déportation politique », dénonce son parti, l’Union calédonienne (UC), aux relents nauséabonds de justice coloniale comme au temps où la France exilait les chefs autochtones récalcitrants.
Les cinq journalistes, au maximum, qui peuvent accompagner les parlementaires n’ont pas le droit de converser, seulement celui d’observer.
Voici la cellule de « Bichou », au bout d’un couloir du quartier de l’isolement. La porte s’ouvre sur un espace minuscule. « Voilà mon univers », souffle calmement le dirigeant indépendantiste. Un lit étroit, un petit bureau, une plaque de cuisson, une télévision, des photos de la famille et du pays. Sur l’une d’elles, une manifestation aux couleurs du drapeau kanak avec ce slogan : « Non à la colonisation ».
Un slogan que tous les prisonniers Palestiniens afficheraient bien volontiers aussi sur les murs de leurs prisons situées à seulement quelques kilomètres de chez eux.
Le combat est identique. L'issue, sans aucun doute, aussi: La liberté !
Christian Téin est détenu à 17 000 kilomètres de chez lui. © Delphine MAYEUR / |