Mort d’Ismaïl Haniyeh : le Hamas appelle à une « journée de colère »
Clémentine Eveno
L'Humanité du 02 août 2024
La veille de son enterrement, portant des portraits d’Ismaïl Haniyeh, des milliers de personnes en deuil ont participé, jeudi 1er août. © Fadel ITANI / AFP |
L’enterrement du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a lieu ce vendredi 2 août au Qatar. Le mouvement islamiste palestinien a appelé à une « journée de colère ». L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de cet assassinat.
Après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, le mouvement islamiste palestinien a appelé, vendredi 2 août, dans un communiqué diffusé la veille, à une « journée de colère » le jour de son enterrement. Une cérémonie de prières a lieu à la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahhab, la plus grande de la capitale à Doha, au Qatar.
Un appel lancé à se mobiliser, deux jours après l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, mercredi 31 juillet à Téhéran, alors qu’il avait participé, la veille, à Téhéran à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian, un réformateur. L’Iran étant un proche allié du Hamas et du Hezbollah libanais.
Des « marches de colère partent de chaque mosquée » auront lieu, après la grande prière, tandis que la dépouille du chef du bureau politique du Hamas est arrivée au Qatar, où il était exilé, avec d’autres membres du bureau politique du mouvement palestinien. Le Hamas a également appelé les Palestiniens en Cisjordanie occupée à manifester leur soutien à Gaza, « en affirmant notre attachement à notre terre et à nos droits nationaux, et en affrontant les plans de l’occupation ».
L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de l’assassinat
La veille de son enterrement, portant des portraits d’Ismaïl Haniyeh, des milliers de personnes en deuil ont participé, jeudi 1er août, à une cérémonie marquée par des appels à venger sa mort, selon l’AFP, dans la capitale iranienne aux funérailles du chef du Hamas.
En outre, son assassinat a provoqué des manifestations à Amman, Rabat, Tunis et dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. Des milliers de personnes ont défilé également à Istanbul. La Turquie a d’ailleurs décrété une journée de deuil national, ce vendredi 2 août, afin de témoigner leur « soutien à la cause palestinienne et notre solidarité avec nos frères et sœurs palestiniens », a annoncé le chef de l’État turc sur le réseau social X.
L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais ont accusé Israël de cet assassinat. L’armée israélienne a quant à elle indiqué que la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle qui a tué Fouad Chokr, le chef militaire de l’organisation chiite libanaise Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. Pourtant, le New York Times, citant cinq responsables de pays du Moyen-Orient parlant sous couvert d’anonymat, a affirmé qu’Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il séjournait.
« Israël ne sait pas quelles lignes rouges il a franchies »
Le Hezbollah, allié du Hamas et soutenue par l’Iran, échange des tirs presque quotidiens avec l’armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Son chef Hassan Nasrallah, a déclaré : « Israël ne sait pas quelles lignes rouges il a franchies », a-t-il lancé, jeudi 1er août – en menaçant Israël d’une « riposte inéluctable ». Dans la soirée, le mouvement a annoncé avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël.
Ce même jour, l’armée israélienne a annoncé que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été « éliminé » dans une frappe le 13 juillet dans la bande Gaza. Si le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait indiqué que les attaques avaient fait plus de 90 morts dans la région de Khan Younès (sud), le mouvement islamiste palestinien avait nié que Mohammed Deif était parmi les victimes.