STOP le massacre en Cisjordanie !

Des soldats de l'armée d'occupation près d’un véhicule militaire lors d’un raid dans le camp de Nour Shams à Tulkarem, en Cisjordanie, le 29 août 2024. MOHAMAD TOROKMAN / REUTERS

L’armée d'occupation mène en Cisjordanie depuis deux jours une agression militaire contre des groupes armés de la Résistance. Par ailleurs, les Nations unies ont estimé que la souffrance des habitants de Gaza était « au-delà de ce que tout être humain devrait endurer ».

Exprimant sa « profonde inquiétude », le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé, jeudi 29 août, sur le réseau social X à la « fin immédiate de l’opération militaire israélienne en Cisjordanie, condamnant fermement les pertes de vies humaines, notamment de mineurs ».

L’armée d'occupation a lancé cette opération, qualifiée « d’antiterroriste », mercredi en envoyant ses colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, dans le nord de la Cisjordanie, où des groupes armés de la Résistance sont particulièrement actifs.

Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a signalé la poursuite « d’opérations militaires à proximité des hôpitaux et les graves dommages infligés aux infrastructures, coupant par endroits électricité et télécommunications ».
Après avoir alors fait état de neuf combattants tués, l’armée d'occupation a affirmé jeudi en avoir tué sept autres : deux à Jénine et cinq, qui étaient retranchés « dans une mosquée », dans le camp Nour Chams de Tulkarem, parmi lesquels un commandant du Jihad islamique, groupe résistant allié du Hamas, qui a confirmé son décès. Mais, selon le gouverneur de Tulkarem, Mostafa Taqatqa, les cinq ont été tués « dans un tir de roquette sur une maison », sans qu’il y ait eu de combat.

Le ministère de la santé palestinien a également recensé seize morts en quarante-huit heures, parmi lesquels, selon le Croissant-Rouge palestinien, deux adolescents de 13 et 17 ans, qualifiés de « terroristes » par l’armée d'occupation.

Flambée de violence en Cisjordanie depuis le 7 octobre

Des affrontements se sont poursuivis jeudi après-midi à Jénine, et des soldats de l'armée d'occupation ont continué d’opérer à Tulkarem, selon deux journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). L’armée s’est, en revanche, retirée du camp de réfugiés de Toubas, ont dit des témoins.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, au moins 45 personnes ont été arrêtées depuis mercredi, l’armée d'occupation recensant dix interpellations. L'occupant « veut mettre la pression sur la résistance, mais chaque escalade sioniste la renforce », a affirmé à l’AFPTV, à Toubas, Mohamed Mansour, un responsable politique.
Les incursions des forces d'occupation dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. Mais elles sont rarement d’une telle ampleur.

L’ONU a estimé mercredi qu’au moins 637 Palestiniens avaient été tués par l’armée d'occupation ou des colons depuis le 7 octobre.

« Pauses humanitaires » contre la polio

Dans la bande de Gaza, toujours pilonnée par l'armée d'occupation et livrée aux combats, la défense civile a annoncé jeudi huit morts dans une frappe sur la ville de Gaza (Nord). Trois Palestiniens ont péri dans une frappe de drone à Rafah (Sud), selon l’AFP, d’après une source médicale.
Les troupes d'occupation poursuivent leurs opérations à Rafah, dans la région de Khan Younès (Sud) et à la périphérie de Deir Al-Balah (Centre). Des habitants déplacés sont rentrés jeudi dans certains secteurs orientaux de cette ville, retrouvant leurs maisons détruites. « Nous avons tout perdu », se lamente l’un d’eux, en tentant de récupérer quelques biens dans les décombres.

« Qu’est-il advenu de notre humanité élémentaire ? », a lancé jeudi Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau humanitaire de l’ONU, devant le Conseil de sécurité, qualifiant la souffrance des habitants d’« au-delà de ce que tout être humain devrait endurer ».

La plupart des 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien ont été déplacés en près de onze mois de guerre. Seule lueur d’espoir : un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé jeudi que les autorités d'occupation avaient accepté une série de « pauses humanitaires » de trois journées chacune – à raison de plusieurs heures par jour – à travers Gaza pour lancer dimanche la vaccination des enfants contre la poliomyélite, après l’annonce d’un premier cas confirmé.
Le génocidaire en chef Nétanyahou, avait dit auparavant « qu’il ne s’agissait pas d’un cessez-le-feu pour vacciner contre la polio, mais de la mise à disposition de certains lieux ».