72 personnes tuées au Liban mercredi, selon un nouveau bilan
Avec l'Afp du 26 septembre 2024
Un bombardement israélien sur le village de Khiam, dans le sud du Liban, le 25 septembre 2024. RABIH DAHER / AFP |
Les frappes israéliennes au Liban ont tué mercredi 72 personnes, a déclaré le ministère de la santé libanais dans un nouveau bilan.
Des « frappes aériennes israéliennes » ont causé la mort de 38 personnes dans le sud du Liban, 12 dans la plaine de la Bekaa (Est) et 22 dans trois villes au nord et au sud de Beyrouth, d’après le ministère, qui ajoute que près de 400 personnes ont été blessées.
Israël annonce avoir frappé 75 cibles militaires du Hezbollah dans la nuit
Des avions de combat israéliens « ont attaqué pendant la nuit environ 75 cibles terroristes du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa (Est) et dans le sud du Liban, dont des dépôts de munitions, des lanceurs prêts à tirer [sur le territoire israélien], des bâtiments militaires, des terroristes et des infrastructures terroristes », a annoncé l’armée mercredi dans un communiqué.
Washington déploie des troupes à Chypre, préparant une possible évacuation des Américains résidant au Liban
Des dizaines de soldats américains ont été déployés à Chypre et se préparent à diverses éventualités, notamment un plan d’évacuation des Américains résidant au Liban, rapportent quatre responsables américains cités par CNN.
Chypre a joué un rôle-clé dans l’évacuation des ressortissants étrangers du Liban lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. Au début d’août, le porte-parole adjoint du gouvernement chypriote, Yiannis Antoniou, a déclaré à l’agence de presse Reuters que l’île était à nouveau prête à apporter son aide si nécessaire.
Benyamin Nétanyahou se rend à l’Assemblée générale des Nations unies
Le premier ministre israélien a quitté Israël à l’aube, jeudi matin, pour se rendre à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, selon son bureau de presse.
Il était prévu qu’il s’y rende mercredi, pour s’adresser à l’ONU jeudi, mais Benyamin Nétanyahou a retardé son voyage en raison des combats en cours entre Israël et le Hezbollah. Il devrait prendre la parole à l’Assemblée générale vendredi.
Plusieurs pays se joignent à la proposition de cessez-le-feu au Liban
Les Etats-Unis, la France, l’Union européenne et plusieurs pays, dont des pays arabes, appellent à un « cessez-le-feu immédiat de vingt et un jours sur la frontière entre le Liban et Israël pour donner une chance à la diplomatie et éviter de nouvelles escalades de part et d’autre », annonce un communiqué commun diffusé notamment par la Maison Blanche et l’Elysée.
« Il est temps de parvenir à un règlement à la frontière israélo-libanaise qui garantisse la sécurité et permette aux civils de rentrer dans leurs foyers », dit le texte.
« Les échanges de tirs qui ont eu lieu depuis le 7 octobre, et en particulier au cours des deux dernières semaines, menacent d’élargir le conflit et de porter atteinte aux civils », ajoute la déclaration approuvée par les Etats-Unis, l’Australie, le Canada, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et le Qatar.
« Nous appelons à une large adhésion et au soutien immédiat des gouvernements israélien et libanais », conclut le communiqué.
Washington évoque des « discussions en vue d’une solution diplomatique »
Robert Wood, l’ambassadeur américain adjoint auprès des nations unies (ONU), s’est montré plus nuancé que Jean-Noël Barrot sur la proposition d’un cessez-le-feu au Liban, évoquant le travail des Etats-Unis « avec d’autres pays sur une proposition qui, nous l’espérons, conduira au calme et permettra des discussions en vue d’une solution diplomatique ».
Le Liban « ne se relèverait pas d’une guerre », s’inquiète Paris
« La situation au Liban menace aujourd’hui d’atteindre un point de non-retour », a lancé Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité des nations unies (ONU) durant laquelle il a annoncé la proposition d’un cessez-le-feu.
« Aujourd’hui, les tensions entre le Hezbollah et Israël risquent de précipiter la région dans un conflit généralisé. Les conséquences en seraient incalculables », a averti le ministre français, qui était à l’initiative de cette réunion d’urgence. M. Barrot a rappelé que le Liban était « déjà considérablement affaibli » par une crise politique et économique. Le pays « ne se relèverait pas d’une guerre », a-t-il mis en garde.
Pour l’heure, la situation semble dans une impasse : le Hezbollah conditionne l’arrêt des hostilités avec Israël à un cessez-le-feu à Gaza, quand Israël entend détruire l’appareil militaire du mouvement islamiste palestinien Hamas. « Profitons de la présence de nombreux dirigeants à New York pour imposer une solution diplomatique et inverser le cycle de la violence », a exhorté le chef de la diplomatie française.
Plus tôt, les présidents français et américain, Emmanuel Macron et Joe Biden, qui se sont rencontrés à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, avaient parlé « des efforts en vue d’atteindre un cessez-le-feu entre Israël et le Liban et d’éviter une guerre plus large », selon la Maison Blanche.
La France propose un cessez-le-feu « temporaire de vingt et un jours » au Liban
Paris, en partenariat avec Washington, propose un cessez-le-feu temporaire de vingt et un jours au Liban pour des négociations entre Israël et le Hezbollah, a annoncé Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU).
« Ces derniers jours, nous avons travaillé avec le partenaire américain à une plate-forme de cessez-le-feu temporaire de vingt et un jours pour permettre les négociations », a déclaré Jean-Noël Barrot à New York.
« Cette plate-forme va être rendue publique très rapidement et nous comptons sur les deux parties pour l’accepter », a-t-il ajouté, martelant que la guerre entre Israël et le Hezbollah n’était « pas inéluctable » et appelant tous les acteurs à s’engager pour une résolution pacifique du conflit.
« L’enfer se déchaîne au Liban », a alerté, de son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de cette réunion d’urgence du Conseil de sécurité. « Nous devons tous nous alarmer de l’escalade, le Liban est au bord du gouffre », a-t-il insisté, répétant que « le monde ne peut pas laisser le Liban devenir un autre Gaza ».
Téhéran soutiendra le Liban « par tous les moyens » en cas d’escalade au Proche-Orient
Le Proche-Orient est « au bord d’une catastrophe totale », a mis en garde le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, assurant que Téhéran soutiendrait le Liban « par tous les moyens » en cas d’escalade de l’offensive israélienne.
« Si la situation n’est pas maîtrisée, le monde fera face à des conséquences catastrophiques », a averti M. Araghchi avant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de Nations unies (ONU) sur le Liban.
L’ambassadeur israélien à l’ONU a répondu quelques minutes plus tard que son pays préférerait une solution diplomatique pour permettre le retour chez eux des habitants du nord d’Israël. « Ce serait beaucoup mieux pour Israël, beaucoup mieux pour le Liban », a déclaré Danny Danon. Mais en cas d’échec de la diplomatie, « nous utiliserons tous les moyens à notre disposition, en accord avec le droit international, pour atteindre nos objectifs », a-t-il prévenu.