Jusqu’où ira Benyamin Netanyahou ? ... avec l'appui de Biden
Stéphane Sahuc
L'Humanité du 25 septembre 2024
Jusqu’où ira Benyamin Netanyahou ? Les capacités militaires et de renseignement d’Israël sont à leur apogée et rien ni personne dans la région ne semble être en mesure de s’y opposer efficacement. Le Hamas et la population de Gaza, le Hezbollah et les Libanais payent le prix fort de la surenchère guerrière voulue par le pouvoir Israélien.
Les alliés occidentaux d’Israël, à commencer par les États-Unis, pourraient imposer une désescalade.
Mais Netanyahou fait le pari que rien ne bougera du côté de l’échiquier mondial. Et il a quelques solides exemples pour le conforter dans cette position. Depuis le déclenchement des bombardements sur Gaza, les allers-retours d’Antony Blinken, ses mises en garde, ses appels à la retenue ont été suivis d’une rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire à Israël décidée par Joe Biden.
Sans oublier que, à l’approche des élections américaines, les partisans du Parti démocrate, opposé à la guerre et à l’occupation, sont fermement invités à mettre une sourdine, de crainte que leurs critiques à l’encontre d’Israël ne poussent les électeurs vers Donald Trump… au risque de perdre les autres. Alors Israël se précipite, les yeux grands ouverts, dans une autre guerre, au Liban cette fois. Et l’escalade continue, qui finira inéluctablement par mettre le feu au Moyen-Orient et peut-être au-delà.
Sauf à ce que Netanyahou perde son pari insensé. Le monde condamne la politique d’Israël. Pour preuve, l’Assemblée générale a adopté, le 18 septembre, une résolution reconnaissant l’occupation israélienne de la Palestine comme illégale. La France a voté pour cette résolution. Le président Macron, qui intervient à la tribune de l’ONU dans les prochaines heures, doit s’appuyer sur cette volonté mondiale pour engager la France dans des initiatives diplomatiques fortes.
En particulier annoncer un embargo sur les fournitures militaires à Israël tant que le pays n’aura pas engagé la désescalade qui doit commencer par un cessez-le-feu à Gaza et l’arrêt des bombardements au Liban. Un premier pas qui pourrait ouvrir la voie à un apaisement régional.