Kanaky-Nouvelle-Calédonie : deux hommes tués par le GIGN, le FLNKS dénonce des « méthodes barbares »
Deux jeunes hommes sont morts sous les balles du GIGN en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Depuis les débuts de l’embrasement de l’archipel en mai suite au projet de réforme du corps électoral, 13 personnes sont décédées.
Le passage en force du gouvernement pour imposer le dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, mettant à mal le processus de décolonisation de l’archipel, y a déclenché en mai dernier un embrasement politique et social. Dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 septembre, deux hommes ont été tués au cours d’une opération policière au sud de Nouméa, portant à 13 le nombre de morts depuis le début des troubles, dont deux gendarmes.
Les personnes décédées sont des habitants de la tribu kanak de Saint-Louis âgés de 29 et 30 ans. Ils ont été mortellement blessés par les tirs d’un membre du GIGN, selon un communiqué du procureur de la République de Nouméa Yves Dupas.
« Exécution sommaire d’un des jeunes »
Ces coups de feu ont été tirés alors « que des gendarmes en mission d’observation auraient été directement menacés par (un) groupe d’individus armés », selon le magistrat. Les deux hommes faisaient l’objet d’un mandat de recherches. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs de tirs sur les forces de l’ordre en juillet dernier et d’une cinquantaine de vols de voiture.
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Ces deux morts sont vécus comme de nouveaux meurtres coloniaux par une grande partie de la population de Kanaky. Le Front de Libération Nationaliste Kanak et Socialiste (FLNKS) « dénonce les méthodes barbares et humiliantes » du GIGN, qui « n’ont pas hésité à une exécution sommaire d’un des jeunes en question ».
L’organisation indépendantiste « appelle l’ensemble de la population à ne pas céder à la violence, malgré la douleur et les provocations », et demande l’ouverture d’une « enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces assassinats ».