MARSEILLE prépare le 1er octobre

Publié le par FSC

Le 1er octobre, le 3e tour social se jouera dans la rue
Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse appellent à faire grève mardi 1er octobre et à manifester pour les salaires, les services publics et l’abrogation de la réforme des retraites.
28/09/2024 | 
 
 

 

Répondant à l’appel confédéral de la CGT, dans les Bouches-du-Rhône, CGT, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, manifesteront* côte à côte ce mardi 1er octobre autour de revendications sociales communes et contre le déni de démocratie du président. « Avec le coup de force de Macron, qui a placé son Premier ministre Michel Barnier à la tête du gouvernement et qui marque la coalition entre la droite et l’extrême droite, ce 1er octobre doit être la première phase d’une mobilisation des travailleurs », annonce Chloé Brocquier, membre du bureau de l’UD CGT 13, lors d’une conférence de presse, ce vendredi à la Bourse du travail de Marseille.

Avec Caroline Chevet pour la FSU et Alice Richard de Solidaires, les trois organisations comptent bien remettre les enjeux sociaux au cœur de la bataille. La représentante de la CGT a fustigé en préambule une politique de l’économie de guerre au détriment d’une réponse aux besoins sociaux. Autant de choix politiques qui vont encore se confirmer avec le début des discussions sur le budget de l’État et de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, ce même 1er octobre. Pour Caroline Chevet, « le contexte social et politique actuel tendu nécessite de mettre sur le devant de la scène les revendications des salariés, parce que les attentes sont extrêmement fortes ».

Urgence salariale

Sur la réforme des retraites, les syndicats qui demandent son abrogation rejetteront toutes les modifications « cosmétiques » envisagées par le gouvernement. Question salaires, avec une fonction publique qui est en train de « décrocher », la FSU se saisira de cette journée pour demander un plan pluriannuel de revalorisation du point d’indice, avec 10% tout de suite et 10% les années suivantes. L’urgence salariale va de pair avec le nécessaire réinvestissement dans les services publics. C’est vrai en particulier pour la jeunesse, qui n’aurait d’autres choix que le SNU, dont le coût de 2 milliards d’euros pourrait être investi dans les lycées professionnels.

La grève du 1er octobre « n’est pas une traditionnelle grève de rentrée », promet Céline Richard. La situation est inédite. Il n’y a pas si longtemps, le péril fasciste a été évité de peu, ou au moins retardé, notamment grâce à la mobilisation du mouvement social. Trois mois plus tard, la syndicaliste évoque une situation ubuesque et des revendications pour lesquelles les syndicats veulent obtenir « d’autres choix politiques », comme taxer les plus riches et lutter contre les inégalités pour combattre les racines de la colère et l’extrême droite « ennemi mortel » des travailleurs et de leurs syndicats.

À Marseille, manifestation à 10h30 au départ du Vieux-Port. Arles, 10h30 au kiosqueà musique.

Aix-en-Provence. Ne surtout pas partir défaitiste

Dans la deuxième ville du département, CGT et FSU appellent à défendre les fondamentaux pour vivre dignement et à se mobiliser en vue d’une victoire face à un gouvernement déjà fragilisé.

Côte à côte à la Bourse du travail d’Aix-en-Provence, François Canu, secrétaire de l’union locale CGT, et David Tessier, responsable FSU, défendent l’idée que la mobilisation du 1er octobre doit être l’occasion, pour « ceux qui ont cru en la victoire du Nouveau Front populaire, de passer au-delà de la trahison, selon les mots de François Canu. Ce n’est pas une journée pour sombrer dans le défaitisme. ça doit permettre aux salariés d’affirmer leurs revendications sur les salaires, sur les retraites, sur le financement des services publics et d’avoir un moratoire sur les licenciements dans le milieu industriel », égrène le responsable CGT. David Tessier est tout aussi catégorique. Selon lui, « on n’est pas dans le baroud d’honneur, dans l’organisation d’une journée de témoignage. Ce dont vient de parler François Canu, c’est un tout qui nous oblige. Nous, les syndicats, avons la responsabilité de créer les conditions pour une mobilisation la plus large possible. » Dans ce cadre, « on a besoin d’une victoire », affirment les deux militants aixois. « Les gens n’en peuvent plus », soutient David Tessier. « à nous de les sortir de leur sidération » après la nomination d’un Premier ministre issu des rangs de la droite, pose François Canu.

« Quel monde on veut ? »

Dans le marasme politique actuel, « les problèmes des salariés demeurent. Barnier a apparemment dit qu’il était prêt à rouvrir le dossier de la réforme des retraites. C’est à mettre au crédit de la mobilisation sociale », souligne François Canu. « J’insiste là-dessus pour combattre tout fatalisme : toute mobilisation produit des effets. » D’autant plus, ajoute le secrétaire CGT, que « le gouvernement est fragilisé et va devoir composer avec le RN qui, lui, entend bien profiter de cette situation ». David Tessier rappelle qu’à ses yeux « le programme du NFP n’est même pas un programme de rupture révolutionnaire et pourtant, c’est insupportable aux yeux du pouvoir et des privilégiés. Leur détermination de classe n’a jamais été aussi farouchement réaffirmée qu’aujourd’hui », martèle le responsable de la FSU. En retour, « on porte non seulement des propositions très concrètes, comme les hausses de salaires ou l’abaissement de l’âge de départ à la retraite, mais aussi une forme de responsabilité sociale, relève David Tessier. Quel monde on veut et dans quel pays on veut vivre ? », interroge le militant pour qui « il faut être porteur d’espoir ». Un espoir que ces syndicats aixois appellent à entretenir en allant grossir les rangs de la mobilisation à Marseille, ce mardi 1er octobre.

À l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, les organisations syndicales appellent à manifester le 1er octobre, jour du discours de politique générale du Premier ministre. Une manière pour le monde du travail de créer un rapport de force et de remettre la réforme des retraites sur le devant de la scène.

L’UD CGT du Var, la FSU 83 et Solidaires du Var se préparent. L’intersyndicale appelle en effet à manifester le mardi 1er octobre, à 10h30 à Toulon, place de Liberté, et à 10h30 devant la sous-préfecture de Draguignan. « Il faut repolitiser le travail. Non, le travail n’est pas neutre, il fait partie d’une chaîne. Il faut donc s’organiser et la bataille des classes existe toujours », scande Richard Romeo-Giberti, secrétaire général de l’UD CGT 83.

Présents autour de la table, les syndicats demandent l’augmentation des salaires et des pensions, des moyens financiers et humains pour l’hôpital, les soins, l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche et l’environnement. « On vit un moment historique, ajoute le secrétaire général de l’UD CGT 83. C’est le parti qui finit quatrième qui finit premier et le premier qui n’a rien. Il y a un risque que les citoyens se disent «à quoi bon». Mais ce n’est pas à nous de porter cette responsabilité. »

Une mobilisation de nature à faire monter la pression en vue des votes de la loi de finances et du budget de la Sécurité sociale. Le but : « Agir maintenant et ne pas subir plus tard. »

Autre revendication de l’intersyndicale : revenir sur la réforme des retraites. « Nous avons été des millions de citoyens contre ce projet, contre les 49-3 successifs pour faire passer cette réforme et avec tout ça, le déni continue. On a le sentiment, encore aujourd’hui, de ne pas être entendus. Quand je fais cours, j’ai du mal à dire à mes élèves que nous sommes en République », déplore Cédric Turco pour la FSU. Un match retour que les salariés de la santé, de l’éducation, de l’énergie, du ferroviaire, de la Sécu ou encore de France Travail, vont porter une nouvelle sur le terrain, c’est-à-dire dans la rue.

Cesar Mazouzi

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